Famille noble, vint en Alsace au XVIe siècle, avec les comtes de Hanau-Lichtenberg. Famille originaire du comté d’Erbach, dans le Spessart, en Franconie, où elle possédait le château d’Eschau, dont au début du XVIe siècle, Siegfried der Wilde, prit le nom. Vassaux des électeurs de Mayence, des comtes d’Erbach et de Reinecke.
Le second fils de Siegfried, Jean Georges, s’établit en 1529 en Alsace et devint grand-
chambellan, conseiller intime, puis bailli de Hatten et enfin châtelain de Lichtenberg pour le compte des Hanau-Lichtenberg ; en 1579 il acheta le village, aujourd’hui complètement disparu, de Kalenberg (entre Rosteig et Wingen). Un de ses fils, Jean Georges II, fut également bailli de Hatten. Se succédèrent en ligne directe, et de père en fils :
Philippe Jacques, colonel au service de la France sous Louis XIII, († 1650), époux de Suzanne Zorn de Plobsheim ; son frère Georges Albert, chambellan et conseiller intime des comtes de Hanau à Bouxwiller (1581-1642).
Philippe Albert, fils de Philippe Jacques, Stettmeister de Strasbourg (entre 1661 et 1667), mari d’Anne Eléonore Zorn de Plobsheim.
Sigefroi (Siegfried), maréchal des camps et armées du roi. (★ Strasbourg 24.2.1665 † Strasbourg 2.8.1741). ∞ Charlotte Madeleine, héritière des terres du dernier Rathsamhausen zum Stein et reçut en 1690, après la mort de son beau-père, les villages de Westhouse, Rodern (près Ribeauvillé) et Ottrott-le-Bas (pour moitié), ainsi que la moitié du petit château de Spechbach (situé jadis entre Spechbach-le-Haut et Spechbach-le-Bas). Entré au service en février 1681 dans les rangs du régiment Alsace-Infanterie en qualité de cadet. Nommé capitaine au régiment de cavalerie de Quadt, il prit part avec ce régiment, comme volontaire, au siège de Philippsbourg, où il eut l’épaule fracassée par un coup de baïonnette. En 1692 il fut nommé colonel d’un régiment de milice de la Basse-Alsace, régiment qu’il commanda sur le Rhin jusqu’en 1697. Après le licenciement de ce régiment, Bernhold obtint la solde de colonel réformé à la suite du régiment d’Alsace-Infanterie, au service duquel il combattit de 1702 à 1706. En 1706 il obtint le grade de brigadier. Puis il participa à de nombreuses batailles et sièges, dont celui de Landau. Le 8.3.1718 il obtint le brevet de maréchal de camp ; cessa de servir en 1720 et se retira à Strasbourg.
Sigefroi Antoine, (★ 1699 † 1775) étudia à Strasbourg, fut plus tard colonel du régiment de Suède et fut décoré de la grand-coix du Mérite militaire, ordre fondé par Louis XV pour récompenser les officiers protestants, et du Lion d’Or de Hesse-Cassel. Il mourut sans héritiers mâles ; ses biens, hérités des Rathsamhausen zum Stein parvinrent à sa fille cadette, Pauline Charlotte-Henriette, épouse du Stettmeister Frédéric Wurmser de Vendenheim. L’aînée se maria au colonel Jean-Léopold, baron de Dettlingen. La famille avait été reconnue en 1773 comme autorisée à porter le titre de baron.
Archives Historiques de l’Armée, série 1, dossier 25 07 et Xc 68 ; E. Lehr, l’Alsace noble, t. 2, 1870, p. 60-62 ; Kindler von Knobloch, Das goldene Buch der Stadt Strassburg, Vienne, 1886, p. 31 ; F. Wolff, Elsässisches Burgen-Lexicon, Strasbourg, 1908, p. 321 (Spechbach, château disparu) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, 1909, I, p. 138-139.
Jean Braun et Alphonse Halter (1983)