Officier, littérateur, administrateur et universitaire, (C) (★ Pont-Saint-Esprit 31.7.1768 † château d’Oberkirch à Obernai 29.5.1841).
Fils de Bernard de Montbrison, officier, et de Louise Simone Maréchal. ∞ 27.3.1798 à Strasbourg Marie-Philippine Frédérique Dorothée Françoise d’Oberkirch (★ Strasbourg 23.1.1777 † Paris 6.3.1828), fille du baron Charles Sigefroy d’Oberkirch, officier retraité, et de la célèbre mémorialiste, Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d’Oberkirch. « Cadet gentilhomme » à l’École royale militaire de Paris, où il eut pour compagnon d’études Napoléon Bonaparte ; il termina ses études à l’École du Génie de Mézières. Devenu capitaine, il servit à Sélestat, mais démissionna en 1792. Sous la Terreur, il s’engagea comme volontaire dans l’armée des Pyrénées et tint un rôle de premier plan comme commandant de la place de Figuières. Il démissionna par la suite de l’armée et passa plusieurs années paisibles au sein de sa nombreuse famille. Puis il fut nommé, lors de la création de l’Université par Napoléon, recteur de l’université de Strasbourg par décret du 21.12.1810. Il eut alors pendant plusieurs années une extraordinaire activité, qui lui permit à la fois de mettre en place les facultés nouvelles et de réformer les écoles existantes. Pour longtemps, l’Alsace allait lui devoir le fonctionnement de ses facultés, de ses hautes écoles, de ses nombreux collèges, institutions privées et classes primaires. De même, œuvra-t-il en faveur de la francisation avec méthode et modération, mais sans aucune « raideur doctrinale ». Bonapartiste convaincu à ses débuts, il adhéra en 1814 à la Restauration et démissionna de son poste lors des Cent Jours. Dès son retour sur le trône, en juillet 1815, Louis XVIII lui rendit ses attributions de recteur et il les conserva jusqu’à sa retraite définitive le 6.11.1818. Il eut également un éminent rôle politique, en devenant le 24.5.1800, membre du conseil général nouvellement institué et en demeurant jusqu’au 12.8.1827 au sein de cette assemblée, dont il fut à trois reprises le président en 1811, 1815 et 1816. À côté de cette considérable action administrative, universitaire et politique, B de M. laissa également une œuvre littéraire et scientifique très diverse. Il fit paraître en 1807 des Propos de Table, suivis de contes et de fables et quelques années plus tard, des Lettres sur la botanique. Membre assidu aux séances de travail de la Société des Sciences, Agriculture et Arts du département du Bas-Rhin, il écrivit également une tragédie en 5 actes, intitulée Baudoin, qu’il fit présenter en 1820 à l’Odéon à Paris. Par dessus tout, il fut l’initiateur de l’édition des Mémoires de sa belle-mère, la baronne d’Oberkirch.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, 1909, II, p. 310 ; Zoltan Etienne Harsany, « Louis Simon Joseph de Bernard de Montbrison, premier recteur de Strasbourg », Annuaire de la société des Amis du Vieux Strasbourg, 1976, p. 118-125.
Georges Foessel (1983)