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BAUYN d’ANGERVILLIERS Nicolas Prosper

Intendant d’Alsace et ministre, (C) (★ 15.1.1675 † Marly 15.2.1740).

Fils de Prosper Bauyn d’Angevilliers, fermier général puis maître de la Chambre des deniers, et d’Isabelle Choart de Buzenval. 11.6.1694 Marie Anne de Maupeou († 9.3.1741), dont il eut une fille unique, mariée le 11.6.1728 à Jean René de Longueil, marquis de Maisons, puis le 21.1.1733 à Armand Jean de Saint-Simon, marquis de Ruffec. Conseiller aux enquêtes dès 1692, maître des requêtes en 1697, commissaire au conseil du commerce en 1700, il obtint l’intendance d’Alençon en 1702, où il fut envoyé par Chamillart, sur la recommandation du duc de La Feuillade. En 1705, il reçut l’intendance du Dauphiné et celle des armées en 1707. Pendant le terrible hiver de 1709, il fit appel aux habitants pour préserver l’armée des Alpes de la famine. Pour prouver sa gratitude aux Briançonnais, il obtint en leur faveur un abaissement du prix du sel, mesure considérable étant donné l’importance de la fabrication des fromages de la région. Du Dauphiné, il passa à l’intendance d’Alsace en 1715, où il resta pendant neuf ans jusqu’en 1724; il obtint le titre de conseiller d’État en 1720. Il s’efforça d’effacer les séquelles des guerres de Louis XIV et travailla à l’extinction des dettes des communautés, en limitant les effets de l’affaire Law. Découvrant l’extraordinaire cohabitation en Alsace de catholiques, de luthériens, de réformés, de juifs et d’anabaptistes, il chercha à soutenir les premiers et eut des liens très cordiaux avec le cardinal Armand Gaston de Rohan ©. En 1723, il rencontra, à l’instigation du prince-évêque de Strasbourg, à Saverne, le prince-évêque de Spire, le cardinal de Schoenborn, qui proposa à la France de soutenir le camp catholique dans l’Empire.

Après avoir pris ses ordres à Versailles, il déclina l’offre. Partout cependant, il chercha à
asseoir l’autorité de la France en Alsace et au-delà du Rhin et de la Lauter. En 1724, il devint intendant de Paris, où il dut faire face à la famine qui sévissait en 1725. La même année, alors qu’il faisait partie du Conseil des finances, il s’opposa sans succès à l’instauration de l’impôt du cinquantième, proposant ou de doubler la capitation ou de faire des impositions de fourrage. Il fut nommé, le 22.5.1728, secrétaire d’État au département de la Guerre, succédant à Le Blanc, dont le « Code noir » de 1727 avait été suggéré par Bauyn d’Angevilliers. Plus laborieux que brillant, il s’appliqua à exécuter les ordres du cardinal de Fleury. Il chercha à redresser la situation peu reluisante de l’armée, employant les soldats désœuvrés par la paix à des travaux civils et exerçant les troupes dans des camps d’instruction. Lors de la guerre de Succession de Pologne, en 1733, il dut faire face à la pénurie d’officiers subalternes. Le maréchal de Villars © l’estimait et l’appréciait.

L. Spach, Lettres écrites à la Cour par d’Angevilliers, Bulletin de la société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, 1878, p. 1-162 (correspondance conservée aux archives départementales du Bas-Rhin, 4J1) ; C. Hoffmann, L’Alsace au XVIIIe siècle, 1906-1907, 4 vol. ; Dictionnaire de biographie française, t. II, 1936, p. 1113-1117 (notice de M. Prevost); G. Livet, « Les intendants d’Alsace et leur œuvre (1648-1789) », Deux siècles d’Alsace française, Strasbourg, 1948, p. 79-131 et « Intendants », Encyclopédie de l’Alsace, t. 7, 1984, p. 4280-4281.

Claude Muller (2004)