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BAUM Johann Wilhelm (Jean Guillaume)

Théologien et historien de la Réforme, (Pl) (★ 7.12.1809 Flonheim (Rheinhessen, alors département du Mont-Tonnerre) † Strasbourg 29.10.1878).

Fils de Johann Philipp Baum, meunier à huile, et de Sibylla Élisabeth Hessel. ∞ Strasbourg 10.10.1860, Mathilde Boeckel (7.2. 1839-6.4.1910), fille du médecin strasbourgeois © Théodore Boeckel et de Sophie Henriette Frantz († 1845). De famille pauvre, il vint à Strasbourg en janv. 1822 chez son oncle Philippe Hessel (M.-J. Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, 2178) et y fit ses études au Gymnase protestant, puis au Séminaire protestant 1828 et à la faculté de Théologie protestante 1830 ; lic. théol. 1838 ; docteur honoris causa Zurich 1864. Pédagogue adjoint de l’internat Saint-Guillaume 1834-1836, il en fut le directeur jusqu’en 1844. Prédicateur adjoint à Saint-Thomas depuis 1836, puis à partir de 1847 pasteur à cette église, il y développa l’école du dimanche et devint l’un des prédicateurs les plus populaires de la ville. 1838 Privatdocent, 1839 prof. extraord., puis 1860 prof. ord. au séminaire protestant, d’abord pour les langues classiques, à partir de 1864 pour l’homilétique, il fut nommé en 1872 prof. de théol. pratique à la nouvelle Université d’Empire et venait d’être chargé de la chaire d’histoire de l’Église en 1873, quand, en sept. de la même année, une hémiplégie mit fin à sa carrière universitaire et scientifique. Très lié avec © J.F. Bruch, © E. Cunitz et © Ed. Reuss, il fut l’un des représentants les plus actifs de l’aile libérale modérée du protestantisme alsacien. Naturalisé français en 1833, il n’en resta pas moins fidèle à ses traditions allemandes et lutta pour leur maintien en Alsace dans le domaine linguistique et culturel. Aussi n’eut-iI pas de peine à se rallier au retour de sa ville adoptive dans le giron du nouvel Empire allemand, mais ne manqua pas de prendre la défense de l’autonomie des Églises protestantes alsaciennes contre les projets niveleurs de la nouvelle administration. Sa grande spécialité fut l’histoire de la Réformation à Strasbourg, à laquelle il consacra le livre longtemps fondamental Capito und Butzer, Elberfeld, 1860, et surtout en France. Dans ce dernier domaine il fit œuvre de pionnier par ses publications écrites d’une plume passionnée, mais fondées sur une documentation approfondie de première main, qui pendant près d’un siècle furent des ouvrages de base : Origines Evangelii in Gallia restaurati, Argentorati, 1838 ; Franz Lambert von Avignon, Strassburg, 1840 ; Theodor Beza, Leipzig, 1843-1852 (2 vol. allant jusqu’en 1563) ; différentes éditions de textes, dont celle de l’Histoire ecclésiastique des Eglises réformées au royaume de France, pour laquelle il avait réuni de nombreux matériaux et qui fut réalisée par E. Cunitz et R. Reuss, Paris, 1883-1889 ; très importante aussi fut sa collaboration avec Cunitz et E. Reuss pour la publication des 22 premiers volumes des Opera de Calvin, Brunsvigae, 1863-1880, où en particulier l’édition de la correspondance du réformateur (T. X 2-XXI) repose en majeure partie sur la documentation de plus de 3 000 lettres de réformateurs alsaciens et français que Baum avait réunie en copies pour son Beza et pour son Capito. Il légua celle-ci à la nouvelle Bibliothèque impériale universitaire et régionale de Strasbourg, l’actuelle Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, qui lui a donné le titre « Thesaurus Baumianus » et qui a aussi acquis sa bibliothèque riche en publications rares du XVIe siècle.

Le gros des papiers personnels de Baum se trouve à Halle, Univ. Bibl., Hdss. Yi 6 (sermons, prières, discours, brochures de lui et d’autres, importante partie de sa correspondance). Des lettres des membres de sa famille et une partie de sa correspondance se trouvent encore chez ses descendants à Hamburg, qui ont bien voulu me permettre de les consulter. – Les papiers historiques réunis par lui se trouvent à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (entre autres mss. 271-272, 331-335, 351-357, surtout 660-709 = Thes. Baum : cf. J. Ficker, Thes. Baum., op. cit. et Ern. Wickersheimer, Cat. gén. des mss. des bibliothèques publiques de France. Départements, t. 47 : Strasbourg, Paris, 1923, passim) et dans d’autres dépôts signalés par Ficker, op. cit., p. XXI-XXIII.

Ed. Reuss, Denkschrift der Theologischen Gesellschaft zu Strassburg, Strassburg, Jena, 1840-1879, I, 1840, p. 108 ; II, 1847, p. 22-23 ; III, 1853, p. 24 ; IV, 1861, p. 38 ; V, 1879, p. 21. Zur Erinnerung an Johann Wilhelm Baum. Reden… bei seiner Leichenfeier, Straβburg, 1878 ; Mathilde Baum geb. Böckel, Johann Wilhelm Baum. Ein protestantisches Charakterbild, Bremen, 1880 ; 2. stark verm. Aufl., Straβburg, 1902 (avec de nombreux extraits de sa correspondace) ; A. Erichson, in : Realencyklopädie f. protestantische Theologie und Kirche, 3. Aufl., t. 2, 1897, p. 456-458 ; E. Chr. Achelis, in ; Allgemeine deutsche Biographie 46, 1904, p. 247-249 (avec liste de ses principaux écrits) ; Joh. Ficker, Kaiserliche Universitäts- u. Landesbibliothek. Thesaurus Baumianus. Verzeichnis der Briefe und Aktenstücke, Strassburg, 1905 ; Cf. aussi : Alfr. Erichson, Das theologische Studienstift Collegium Wilhelmitanum, Strassburg, 1894, p. 172-179 ; Ch. Th. Gérold, La Faculté de Théologie et le Séminaire protestant de Strasbourg (1803-1872), Strasbourg, Paris, 1923, p. 155-156, 219-220, etc ; Henri Strohl, Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, (1950), p. 425-426, 434 ; M.-J. Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, 229 ; Dictionnaire de biographie française V (1951), p. 932 ; Neue Deutsche Biographie I (1953) p. 650-651.

Portrait : photographie de Ch. Winter, 1866 : Bibliothèque municipale de Strasbourg, Album Winter II 106 ; une autre du même de la même date env. : ibid. et reproduite p. ex. in : Otto Michaelis, Grenzlandkirche, Straβburg, 1934, p. 12.

Jean Rott (1983)