Ingénieur principal de l’artillerie navale, (I) (★ Sarre-Union 22.8.1909 † Sankt-Blasien, Bade 6.7.1945).
Fils de Myrtil Aron, éleveur et marchand de bestiaux, et de Julie Weill. Célibataire. Après des études au collège de sa ville natale et au lycée Henri-Poincaré de Nancy, Aron prépara, en 1929 à Louis-Le-Grand de Paris, le concours d’entrée à l’École Polytechnique. En 1932, il entra à l’École d’application de l’Artillerie navale d’où il sortit, deux ans plus tard, avec le titre d’ingénieur 2e classe. Il servit à bord du croiseur Dupleix avant d’être engagé à la fonderie nationale de Ruelle, Charente, et d’être promu ingénieur de 1ère classe. À Ruelle, avec une équipe d’ingénieurs, il participa à l’armement des cuirassés Dunkerque, Strasbourg (tourelles quadruples de 330 mm), Richelieu et Jean Bart (380 mm). Il fut également à l’origine de la conception de la stabilité latérale, dispositif qui sera adopté par la suite aux trains à grande vitesse. Révoqué en vertu de la loi du 3.10.1940 portant statut sur les Juifs, puis rappelé exceptionnellement deux ans plus tard, il fut envoyé à Toulon pour donner les instructions nécessaires au dynamitage de l’artillerie et au sabordage de la flotte française. Arrêté par les Allemands, le 22.8.1943 à Lyon, comme juif, il fut interné à Drancy, puis déporté à Auschwitz puis à Mauthausen. Libéré le 5.5.1945 par les Américains, il mourut à Sankt-Blasien. Déclaré « Mort pour la France » par l’amirauté et promu « Ingénieur principal de l’Artillerie navale post mortem » à compter du 15.4.1943, par décret du président du gouvernement provisoire de la République du 11.4.1946. Sa tombe, avec une plaque de fonte réalisée par la fonderie nationale de Ruelle, se trouve au cimetière israélite de Sarre-Union.
Archives municipales de Sarre-Union ; dossier familial Aron-Tompkins (Rio de Janeiro, Brésil) : dossier du capitaine de vaisseau e.r. Auguste Debra (Sarrewerden) ; archives de l’Armement de Châtellerault (5105/CAA), du château de Vincennes (1960 SH/Marine) et de la fonderie de Ruelle (40-45 Arm. 2 10.10.1940) ; « Un personnage « peu commun » né à Sarre-Union », Annuaire du Musée de Sarre-Union, 5, 1991 ; Dernières Nouvelles d’Alsace, 21.7.2001 ; Bulletin de la Société d’histoire de l’Alsace Bossue n° 48, 2003.
Jean-Louis Wilbert (2004)