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ANDLAU (d’)

Famille de l’ordre équestre originaire de Basse-Alsace, célèbre tant par son ancienneté que par son rang et sa fortune. Le doyen de cette maison portait, en vertu d’un ancien privilège des empereurs, le titre de premier des quatres chevaliers héréditaires du Saint-Empire. La Bulle d’or (1356) et Charles-Quint (1550) confirmèrent Andlau comme premier des quatre chevaliers. En 1676 et 1680 les branches autrichiennes ont obtenu le titre de barons de l’Empire. Le titre de comte est conféré en 1750 à la branche française et en 1817 à la branche autrichienne. La légende fait d’un chevalier d’Andlau le parent et le protecteur de sainte Richarde, impératrice d’Occident, épouse de Charles le Gros, qui fonda l’abbaye d’Andlau en 880. La première mention du nom d’Andlau dans l’histoire est celle d’Hélène d’Andlau, épouse de Jean de Wolfskehl, qui fut l’une des quatre dames préposées à l’examen et au partage des casques et cimiers lors du tournoi tenu à Brunswick en 996 par le margrave de Saxe (Herzog, Cronicon Alsatiae, 1552). À cette époque reculée, ajoute l’auteur, les personnes nobles reçues dans ces tournois devaient faire preuve de noblesse par quatre quartiers. Ceci tendrait à prouver la présence de cette famille dans la vallée du Rhin dès le Xe siècle. En 1050 Gothard I d’Andlau participa au tournoi de Goettingen. Les possessions de la famille d’Andlau en Alsace se composaient comme suit : en Basse-Alsace, les villages de Reichsfeld, Bernardvillé, Itterswiller, Blienschwiller, Nothalten et Zell ; la moitié de Mittelbergheim, Stotzheim. Valff, les châteaux d’Andlau dans la vallée du Haut-Andlau et de Valff ainsi que le Spesbourg. Les liens avec l’abbaye ont toujours été très étroits : depuis le XIIIe siècle, ils assumaient la prévôté auprès de l’abbaye. En dehors de nombreuses chanoinesses, l’abbaye d’Andlau a eu trois abbesses de la famille : Catherine (1342), Sophie (1444) et Marie-Sophie (1708); Véronique d’Andlau († 1524) fut abbesse de Hohenbourg. Élisabeth et Adélaïde d’Andlau ont été abbesses de Saint-Étienne à Strasbourg en 1334 et en 1539. En Haute-Alsace, le château et le village de Wittenheim, le village de Kingersheim, une maison et une cour à Ensisheim, les villages d’Eschentzwiller et de Zimmersheim, le château de Buttenheim avec ses deux villages Petit-Landau et Hombourg; une partie de la forêt de la Harth et le village de Saasheim, les villages de Morvillars, Grandvillars et Mezirey, territoire de Belfort. S’y ajoutaient le château de Voré, Orne, le château de Birseck en Suisse et le domaine de Bellingen en pays de Bade. La famille d’Andlau commença à s’illustrer dès le XIIe siècle. Othon de Andelahae, vidame de l’abbaye d’Andlau, figure sur un diplôme de 1150 donné par l’empereur Conrad III de Hohenstaufen en faveur de l’abbaye de Sankt.-Blasien (Generallandesarchiv Karlsruhe, A 134). Son frère Günther prit possession du siège abbatial de Sankt-Blasien en 1141, puis devint archevêque de Lyon (Gallia Christiana, t. V, éd. 1877, p. 1025). En 1165, Thierry d’Andlau fut reçu chevalier au dixième tournoi à Zurich. Plus tard un Georges d’Andlau était commandeur de l’ordre teutonique à Buchheim (1539); au commencement du XVIIe siècle Arbogast et Hermann étaient commandeurs de l’ordre de Saint-Jean, le premier devint maître de l’ordre en Allemagne et, par conséquent, prince de l’Empire.

 (1982)