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ANDERNACH (d’) (Winter, Winther), Gonthier (Johann)

Médecin, anatomiste, (P) (★ Andernach, Rhénanie, 1497 † Strasbourg 4.10.1574). ∞ I Paris (date inconnue, femme probablement noble); ∞ II à Strasbourg 1543 Felicitas Frosch; ∞ III Strasbourg? née Schoer de Schwartzenbourg.

Peu fortuné, quitta sa ville natale à 12 ans. Fréquenta les écoles d’Utrecht, Deventer et Marbourg, obtient le rectorat des écoles de Goslar. Enseigna le grec à Louvain (élèves : Jean Sturm © et Vésale), mars 1526. Etudiant en médecine à Paris, bachelier (15. 4. 1528), licencié (4 6.1528), docteur (29. 10. 1532). Professeur à la Faculté de médecine (7. 11. 1534). Ami de Guillaume Budé et du cardinal Jean du Bellay, médecin à la cour du roi (1536). Inquiété dans ses croyances, il quitta Paris pour Metz (1538-1544), puis pour Strasbourg (1544-1574). Entre à la Haute École (littérature grecque en 1544; médecine 1549; les deux à la fois en 1556). Les scholarques lui retirent sa charge à cause du peu d’assiduité des étudiants (avril 1558). Reçoit une pension du magistrat après avoir songé à quitter la ville, fut probablement anobli par Ferdinand I. Humaniste accompli, il s’occupa à la fois de belles lettres, de philosophie et de médecine, où son œuvre est considérable. Considéré comme le restaurateur de l’anatomie à Paris où Vésale et Michel Servet furent son protecteur, il fut le grand défenseur de Galien. G. Andernach a été le premier à découvrir et à bien décrire le trajet et la distribution de l’artère humérale. La lutte contre la peste l’occupa toute sa vie. Précurseur de l’épidémologie, il préconisa déjà l’hygiène collective, la salubrité publique et la formation d’un personnel médical spécialisé. Ses ouvrages sur la peste eurent une grande renommée tant du point de vue descriptif que thérapeutique, grand praticien, vulgarisateur, adepte de la balnéothérapie, il sillonne l’Europe au service des malades. Appelé au chevet de Lazare Schwendi © à Kientzheim, il revient mourir à Strasbourg à 87 ans, victime d’une forte fièvre. G. Andernach fut, avec Paracelse, Otto Brunfels et Michel Servet, le médecin le plus célèbre ayant séjourné à Strasbourg au XVIe siècle.

Œuvres : ses « Institutionum anatomicarum secundum Galieni sententiam ad candidatos Medicinae » (Bâle 1536) connurent de multiples rééditions (Bâle 1538 et 1556 ; Lyon 1541 ; Padoue 1558 ; Vésale en assura l’édition et la préface à Venise en 1538). Sur la peste : De victus et medicinae ratione cum alio, tum pestilentiae tempore observanda (Strasbourg 1542) ; Instruction très utile, par laquelle un chacun se pourra maintenir en santé, tant en temps de peste, comme en autre temps (Strasbourg 1547) ; Berich Regiment und Ordnung, wie bei disen sterbenden leüten, die Pestilentz und Pestilentzischen Fieber zu erkennen, wes sich inn sollischen zeitten zu halten, auch wie man sich vor diser Kranckeit bewaren, und mit was Artzney dieselb zu curieren und heilen seie (Strasbourg 1564), et le De Pestilentia Commentarius (Strasbourg 1565) qui est une vraie somme sur la question. De medicina veteri et nova (Bâle 1571 2 volumes) ; Gynaeciorum commentarius de gravidarium, parturientium puerperarum, et infantium cura (Strasbourg 1606, posthume) ; De balneis et acquis medicatis in tres dialogos distinctus (Strasbourg 1565). Nombreuses traductions de Paul d’Égine, de Galien et ouvrages de littérature, de religion, de rhétorique et de grammaire. 

 

Robert Steegmann (1982)

Sources :

O. Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 96 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, I p. 628-629 ; G. Schaff : « Jean Gonthier d’Andernach et la médecine de son temps », Médecine et Assistance en Alsace, 1976, p. 20-40, avec portrait.