Skip to main content

ADAM Alphonse

Résistant, (C) (★ Schiltigheim 9.12.1918 † Strasbourg 15.7.1943, fusillé par les nazis).

Fils de Balthazar Aloyse Adam, employé de banque, et de Wilhelmine Antoinette Rumbach. Après des études secondaires au collège Saint-Étienne de Strasbourg et l’obtention de ses baccalauréats, il devint, en 1937, instituteur à Neubois puis, en 1938, rédacteur auxiliaire à la préfecture du Bas-Rhin.

Après l’évacuation de Strasbourg en septembre 1939, il obtint le poste d’instituteur à Rosenwiller. Évacué à son tour à Périgueux, il fut nommé par l’inspection académique professeur d’allemand à Lons-le-Saunier.

Soucieux du sort de ses trois sœurs et pensant que l’Alsace ne devait pas être entièrement abandonnée à l’occupant nazi, il rentra à Schiltigheim en décembre 1940. Il suivit tout d’abord à Karlsruhe les cours de la Lehrerhochschule, mais, ne désirant pas enseigner sous la domination nazie, à la réouverture de l’université de Strasbourg en novembre 1941, il s’y inscrivit comme étudiant en lettres. Il s’était d’emblée intégré à un réseau de passeurs de prisonniers évadés et s’était très vite inscrit au nombre de ceux qui recevaient et distribuaient des tracts réalisés par Camille Schneider ©. Il décida, en juin 1941, avec ses camarades de Strasbourg, de fonder un mouvement de résistance plus large qui prit le nom de Front de la jeunesse alsacienne. Ce dernier, plus spécialement consacré à la jeunesse étudiante, prit son essor en novembre 1941 à l’ouverture de l’université allemande de Strasbourg, sous l’autorité d’Adam et la direction spirituelle de l’abbé Léon Neppel, curé-doyen de Schiltigheim. L’organisation était puissamment aidée par la sœur d’Adam, Micheline, employée à la Verwaltungspolizeiabteilung de la Gauleitung, qui fournissait de précieux renseignements à la Résistance ou copiait les documents secrets dont elle pouvait avoir connaissance. À partir de juillet 1942, Adam décida d’étendre son organisation aux milieux de jeunes déjà entrés dans la vie active, fonctionnaires, employés, techniciens et au mois d’août 1942, après la publication de l’ordonnance instituant l’incorporation des Alsaciens dans la Wehrmacht, il lança une vaste campagne d’exhortation aux jeunes Alsaciens à entrer dans la Résistance, leur demandant de s’opposer par tous les moyens à leur enrôlement dans l’armée allemande. En septembre 1942 enfin, il fut à l’origine d’un manifeste tiré à plusieurs milliers d’exemplaires et qui appelait à préparer, d’ores et déjà, la libération de l’Alsace. Dénoncé en décembre 1942, Adam fut arrêté par la Gestapo le 17.1.1943 à Waldshut alors qu’il tentait de passer en Suisse par le pays de Bade. Incarcéré et torturé à Strasbourg et à Schirmeck puis transféré à la prison de Bühl, Bade, il fut jugé le 6.7.1943 avec tous ses camarades de l’organisation, par le Reichsgerichtshof dirigé par Freissler. Condamné à mort le 8.7.1943 avec 5 autres membres de l’organisation, après avoir fait l’admiration de l’assistance par son courage et sa fermeté, il fut fusillé avec eux au fort Desaix.

 

Georges Foessel (2004)

Sources :

Université de Strasbourg 1945 (année scolaire 1944-1945), s. l. n. d., p. 25 ; C. Schneider, « Cœurs et têtes d’Alsace: A. Adam », Magazine Ringier du 27. 3. 1948 ; L. Neppel, « Témoignage sur le Front de la Jeunesse d’Alsace », Rythmes du 1. 2. 1953 ; Ch. Béné,L’Alsace dans les griffes nazies, t. 4, Raon-L’Étape, 1978, p. 281-308 ; Histoire de Strasbourg,1982, p. 485, 495; Saisons d’Alsace n° 121, automne 1993.