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SIMON Jean Frédéric

pe?dagogue et journaliste politique, (PI) (★ Strasbourg 23.5.1751 † Paris v. 1829). Fils de Mathias Simon, perruquier, et de Marie Élisabeth Hoelbein. ∞ I 20.6.1778 a? Berlin (?) Jeanne Wilhelmine Sophie Pfalholz (★10.11.1759 † Neuwied 5.8.1784), nie?ce du pe?dagogue Johann Heinrich Campe, ∞ II 27.5.1791 a? Strasbourg Anne Marie Meyer (★ Strasbourg 22.11.1760), veuve de Jean The?ophile Efflinger, greffier criminel a? Kehl, fille d’Andre? Meyer, batelier, et d’Anne Marie Stempfer, sœur d’Andre? Meyer ©. Simon fit ses e?tudes au Gymnase, puis a? l’Universite? de Strasbourg, a? la faculte? de Philosophie en 1766, puis a? celle de The?ologie en 1771. Il abandonna la the?ologie en 1775 pour se consacrer a? la pe?dagogie. D’abord instituteur a? l’orphelinat de Strasbourg, il se rendit a? Dessau au ce?le?bre Philantropium de Basedow pour se familiariser avec les nouvelles me?thodes pe?dagogiques, et y fut engage? comme professeur. Entre? en conflit avec Basedow, il revint a? Strasbourg, et en 1779 y ouvrit un institut d’e?ducation pour jeunes filles protestantes, qui, par suite de de?boires financiers, ferma en 1783. Simon de?me?nagea avec sa famille a? Neuwied, y ouvrant un nouvel institut qui ne subsista que peu de temps. Il exerc?a alors des fonctions de pre?cepteur, et c’est ainsi qu’il se vit confier l’e?ducation du futur prince et chancelier Cle?ment de Metternich et de son jeune fre?re. Il les accompagna a? Strasbourg en 1788 et resta leur pre?cepteur jusqu’en 1790. À Neuwied, Simon avait e?te? rec?u a? l’ordre secret des llluminaten sous le nom de Hazon, et e?tait membre de la loge Caroline aux trois Paons. Il adhe?ra imme?diatement aux ide?aux proclame?s par la Re?volution et fut un fervent de?fenseur des droits de l’homme dont il crut devoir re?pandre les principes dans les pays d’Allemagne. De?s de?cembre 1789, il entreprit la publication d’une feuille hebdomadaire, Patriotisches Wochenblatt, dont il assuma la re?daction jusqu’a? sa disparition en mai 1790. Il devint membre de la Socie?te? des amis de la Constitution de Strasbourg le 18 août 1790, et le 1er octobre, associe? avec son futur beau-fre?re Andre? Meyer, il fit parai?tre le quotidien Geschichte der gegenwa?rtigen Zeit, re?dige? dans un esprit constitutionnel et outil de propagande vers l’Allemagne, mais qui e?volua vers des tendances jacobines apre?s la scission de la Socie?te? des amis de la Constitution du 5 février 1792, ou? Simon se rangea avec les Jacobins reste?s minoritaires. Le journal disparut fin janvier 1793, absorbe? par l ‘Argos d’Euloge Schneider ©. En juillet 1792, Simon se rendit a? Paris comme de?le?gue? a? la fe?te de la Fe?de?ration du 14 juillet. Il fit partie du comite? secret qui pre?para l’insurrection du 10 aou?t. Revenu a? Strasbourg, il fut envoye? en de?cembre a? Mayence, en com¬pagnie de l’abbe? Gre?goire, comme commissaire national du pouvoir exe?cutif et participa activement a? la vie du club des Jacobins de Mayence. Malgre? son absence de Strasbourg, le 18 janvier 1793, les commissaires de la Convention nationale, Ruhl ©, Couturier et Dentzel © le nomme?rent membre du Conseil ge?ne?ral de la commune. Il fut confirme? dans cette fonction lors de l’e?puration du 3 octobre 1793 par Guyardin et Milhaud, et resta membre du conseil jusqu’a? sa nouvelle re?ge?ne?ration du 21 nivo?se II (10 janvier 1794) effectue?e par Baudot, Le?mane et J.-B. Lacoste. Lors de la se?ance d’e?puration du 16 frimaire II (6 décembre 1793) des Jacobins, Simon avait e?te? accuse? de « rolandisme », ce qui lui valut d’e?tre de?conside?re? au yeux des « patriotes prononce?s ». De?s lors, il renonc?a a? l’activite? politique et revint a? la pe?dagogie. Au printemps de 1794, le repre?sentant Bar l’autorisa a? ouvrir une e?cole de formation des futurs instituteurs a? l’enseignement de la langue franc?aise, l’en nomma directeur et lui mit une proprie?te? nationale a? disposition. Cependant cette e?cole normale ne rec?ut jamais d’e?le?ves, faute de cre?dits de fonctionnement. Des lec?ons particulie?res, des traductions, des publications d’ouvrages scolaires permirent alors a? Simon de subsister. En l’an IV (de?but 1796), on lui confia une mission diplomatique a? la cour du landgrave de Hesse-Cassel. Vers 1800 il obtint un poste de professeur d’allemand, d’abord au prytane?e militaire de Saint-Cyr, puis, vers 1806, au lyce?e Napole?on a? Paris. Apre?s la chute de l’Empire, il fut engage? comme pre?cepteur du duc de Chartres (fils du futur roi Louis-Philippe) pour lequel il re?digea une grammaire allemande en 1819. Plus tard, il envisagea encore la publication d’un dictionnaire allemand-franc?ais, mais n’ayant trouve? aucun soutien en France, il se rendit a? Vienne en 1829, aupre?s de son ancien e?le?ve, le chancelier Metternich dont il espe?rait obtenir un appui, mais celui-ci l’e?conduisit assez cavalie?rement. De?c?u, il retourna a? Paris, et y serait de?ce?de? peu de temps apre?s.

E. Barth, Notices biographiques surles hommes de la Re?volution a? Strasbourg et les environs, Strasbourg, 1885 (paru aussi dans Revue d’Alsace en plusieurs livraisons); A. Liersch, Die Freimaurerei in Neuwied in der zweiten Ha?lfte des achtzehnten Jahrhunderts, Neuwied, 1899, p. 61-63; Th. Renaud, « Johann Friedrich Simon, ein Strassburger Pa?dagog und Demagog (1751-1829) », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1908, p. 449-500; idem, « Zur Lebensgeschichte Johann Friedrich Simons von Strassburg », ibidem, 1909, p. 472-478; R. Reuss, « Zur Lebensgeschichte Johann Friedrich Simons des Strassburger Pa?dagogen », ibidem, 1909, p. 324-348; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 783; H. Schu?ttler, Die Mitglieder des llluminatenordens 1776-1787-1793, Munich, 1991, p. 144: J.-P. Kintz, « [La presse re?volutionnaire en] Alsace », in : P. Albert et G. Feyel, La presse de?partementale en re?volution (1789-1799), La Garenne-Colombes, 1992, p. 218-224 et 237-238.

Claude Betzinger (2000)