Homme politique, (C) (★ Le Havre, Seine- Maritime, 15.4.1808 † Orbey 31.12.1874).
Fils de Jean Baptiste Arnould L., propriétaire et négociant au Havre, et de Thérèse Charlotte Costé. ∞ Colmar 14.6.1834 Adèle Herzog (★ Guebwiller 10.8.1814 † Orbey 28.11.1900), fille d’Antoine Herzog, industriel au Logelbach (C). Etudes au Lycée du Havre, puis à la Faculté de médecine de Paris. Médecin militaire. En garnison à Colmar, il se maria et fut associé aux affaires de son beau-père, qui lui confia vers 1840 la direction d’une nouvelle fabrique installée à Orbey. Sollicité pour la candidature officielle en 1852, il fut élu député de Colmar, renouvelé en 1857 et 1863. Député de l’Empire autoritaire, L. signa en 1861, l’amendement à « l’Adresse » dit des « quatre-vingt-onze » qui condamnait la politique romaine du gouvernement impérial. En février 1863, il réclama de celui-ci le soutien aux plantations de coton en Algérie, au mouvement de colonisation blanche en Algérie et revendiqua une politique d’assimilation. Son beau-frère et son propre fils s’étaient engagés dans cette entreprise, en Oranie et au Sénégal. En 1864, il fit partie des quarante-cinq signataires des amendements libéraux, à partir desquels se fonda le « Tiers-parti ». L. se consacra avant tout à l’administration municipale. Il soutint contre le préfet Odent et l’inspecteur d’académie du Bas-Rhin – déplacé en 1861 – une lutte célèbre à propos du droit des maires et conseils municipaux à imposer le recrutement de frères des Ecoles chrétiennes, mais n’eut pas gain de cause (1859-1861). Il publia à cette occasion la brochure Les droits d’option des conseils municipaux entres instituteurs laïques et maîtres congréganistes. Il fit reconstruire l’église d’Orbey, réorganiser l’hôpital de Pairis, entreprit le reboisement des montagnes. En 1867, il laissa son siège cantonal à son fils et en 1869, son siège législatif. En 1872, il opta pour la France, alternant les séjours sur la Côte d’Azur et à Orbey.
Les droits d’option des Conseils municipaux entre instituteurs laïques et maîtres congréganistes ; Discussion de l’Adresse au Corps Législatif, séance du 9 février 1863.
Mgr Freppel et abbé Vilmain : Deux vies, notices biographiques, Antoine Herzog et Eugène Lefébure (1808-1874), Paris, 1876 ; Ch. Goutzwiller, A travers le passé. Souvenirs d’Alsace, Belfort, 1898, p. 327-329 ; Sitzmann, II, 130 ; J. Maurain, La politique ecclésiastique du Second Empire, Paris, 1930 ; M.-J. Bopp, Les Alsaciens et la culture du coton en Algérie, BSHMC, 1955, et Antoine Herzog fils, Annuaire de Colmar, 1960 ; Sœur B. François, Les origines de la famille Lefébure, bulletins Société d’histoire du canton de Lapoutroie, bulletin n° 1, 1982, p. 24 ; n° 2, 1983, p. 33-36 ; n° 3, 1984, p. 32-35 (avec portrait) ; F. Igersheim, Noblesse, notabilité, suffrage et pouvoirs dans le Bas-Rhin, thèse, 1992.
François Igersheim et Jean-Marie Schmitt (1994)
