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GUERSI Guido

Précepteur des Antonins, commanditaire du retable d’Issenheim, (C) (* en Sicile, 1èremoitié du XVesiècle † Issenheim 19.2.1516). Issu d’une famille sicilienne anoblie par la dynastie française des comtes d’Anjou, Guersi devint capitulaire dans l’ordre hospitalier de Saint-Antoine et entra dans la commanderie générale d’Issenheim. Cité en 1480 comme doyen des 8 capitulaires locaux et sacristain, il seconda le précepteur Jean d’Orliac © à l’époque de la construction de l’église conventuelle d’Issenheim. Lorsque d’Orliac résigna sa charge en 1490, Guersi lui succéda comme précepteur d’Issenheim, et peut-être également comme précepteur général de l’ordre. Le 9 juillet de la même année en tout cas, il fut encore nommé, par le pape Innocent VIII, précepteur de la commanderie de Saint-Antoine de Froideval près de Belfort, filiale de la commanderie générale d’Issenheim. Il acheva l’ancien sanctuaire des Antonins, aujourd’hui disparu, en faisant construire les bas-côtés et le clocher, et en dotant le chœur de stalles remarquables. Surtout, il fit appel à Mathias Gothard-Neithardt, dit Grünewald ©, qu’il chargea de l’exécution du fameux retable d’Issenheim, aujourd’hui joyau du musée d’Unterlinden à Colmar. Décédé en fonctions, il fut inhumé dans la chapelle Saint-Barthélemy de l’église conventuelle d’Issenheim, devenue alors un centre d’art de premier ordre. Le portrait de Guersi nous est connu, Grünewald ayant donné ses traits au saint Antoine du volet des deux ermites du retable; ses armoiries sont apposées au flanc du rocher qui lui sert de siège: «d’azur à quatre fleurs de lys d’or au sautoir de gueules chargé de cinq vannets». En 1613, un monument fut élevé à la mémoire de Guersi et de son prédécesseur, dans la cour de la commanderie d’Issenheim; en forme d’autel et portant une statue de saint Antoine, ce monument existe toujours.

E. Schaedelin, «La commanderie de Saint-Antoine de Froideval», Revue d’Alsace, 1931, p. 296-297; W.K. Zülch, Der historische Grünewald, Matthias Gothard-Neithardt, München, 1938, p. 133, 334, 367, 415-416; H. Kohn, «DieEinsidlertafel des Isenheimer Altars und das Problem des Stifterbildes», Wallraf-Richartz Jahrbuch, VI, 1939,p. 215-238; L. Kubler, «Isenheimer Miszellen. II, 1: War Guido Guersi Generalpräzeptor?», Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1956, p. 32-33.

Jean-Marie Schmitt (1989)