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GOETZ Jean-Laurent

Architecte, (Pl) (★ Usingen, Nassau, 23.7.1723 † Strasbourg 28.1.1809). Fils de Jean-Jacques Goetz, tourneur, et de Christine Held. ∞ 11.3.1750 à Strasbourg Marie-Sophie Conrad († Strasbourg 27.4.1801). Il fit son apprentissage du 8 janvier 1742 au 2 décembre 1744 auprès de Georg Achatius Kroner, tailleur de pierre et maçon qui exécuta des travaux pour Friedrich Joachim Stengel, architecte de la cour de Nassau. Le 3 décembre 1749, il fut admis à la maîtrise à Strasbourg où il acquit le droit de bourgeoisie le 21 mars 1750, à la suite de son mariage avec la veuve du maître-maçon, Johann Gottfried Bluttner. Il devint Untermeister de la tribu des maçons et des tailleurs de pierre le 22 juin 1758, puis Obermeister le 28 juin 1759, enfin Zunftmeister le 27 novembre 1762. Il fut maître d’œuvre de la cathédrale de 1763 à 1785, date à partir de laquelle il porta le titre de maître d’œuvre honoraire. Du 15 avril 1774 au 19 juillet 1785, il fut aussi membre du Conseil de la ville. Son activité semble avoir été assez importante et variée. En 1750 et en 1758, il effectua des travaux au temple de Bouxwiller (clocher et collatéral sud). En 1761, il participa aux réparations de la cathédrale, éleva l’église protestante de Blaesheim et entreprit à Strasbourg l’hôtel Wurmser de Vendenheim, 3, rue de la Chaîne. En 1767-1768, il édifia l’hôtel de Gallahan, 1, rue des Récollets, remanié et surélevé après 1870. Entre 1772 et 1779, il construisit les arcades néo-gothiques destinées à servir de façade aux boutiques alignées le long de la cathédrale. En 1776, il fournit le relevé des élévations ouest, sud et nord de la cathédrale, dessins longtemps conservés à l’Œuvre Notre-Dame et aujourd’hui perdus. Il avait aussi laissé à l’Œuvre 7 dessins concernant la Ludwigskirche de Sarrebruck (remis aux Archives de cette ville en 1962) ; on peut supposer qu’ils lui avaient été envoyés à l’occasion d’une consultation comme expert dans les années 1760, alors que Stengel élevait cet édifice. Les constructions de Goetz relèvent d’un style rocaille fortement tempéré et se caractérisent par une sobriété qui s’explique sans doute par la modestie des commandes qu’il exécuta. En revanche les arcades de la cathédrale constituent une œuvre dont la signification dépasse le cadre régional et qui font de son auteur l’un des pionniers du néo-gothique.

F. Secker, Die Skulpturen des Strassburger Münstersseit der französischenRvolution, Strasbourg, 1912, p. 35-36 ; C. Klein, Pfarrbuch… der ev. Gemeinde zu Buchsweiler, Strasbourg, 1914, p. 123, 125, 127, 137 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XIV, 1921, p. 321 ; W. Guggenbühl, Chronik des Dorfes Blaesheim, Saverne, 1935, p. 75-76 ; idem, Gries, Saverne, 1957, p. 86 ; D. Heintz, « Die strassburger Plane zur Saarbrücker Ludwigskirche », Saarbrücker Hefte, XVII, 1963, p. 67-79 ; R. Lehni, « Les arcades néogothiques de la cathédrale de Strasbourg », Bulletin de la cathédrale de Strasbourg, XII, 1976, p. 45-70 ; Connaître Strasbourg, Colmar, 1976, p. 133-134 ; J. D. Ludmann, « L’architecture à Strasbourg sous Louis XV », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, XXIV, 1981, p. 140, 144 ; Strasbourg. Panorama monumental et architectural des origines à 1914, Strasbourg, 1984, p. 136 ; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1985, 489-490.

Roger Lehni (1988)