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GÉROLD Charles Théodore

Pasteur et écrivain (? Mulhouse 16.6.1837 † Strasbourg 27.6.1928).

Fils de Louis Emmanuel Théodore Gérold (? Boofzheim 15.9.1804 † Vendenheim 19.12.1893), principal de collège, puis pasteur, et de Louise Baumgarten. ? 19.9.1865 à Strasbourg Henriette Élise Bruch © 3. Après ses premières études faites sous la direction de son père, Gerold entra en 1851 au Gymnase de Strasbourg, où, comme E. Schuré © et Rod. Reuss ©, il fut initié à la littérature par son professeur de français, Roissac. Il suivit les cours du Séminaire protestant, puis ceux de la faculté de Théologie jusqu’en 1861. Précepteur dans la famille du baron de Berckheim, à Versailles et à Paris, il fréquenta la Sorbonne et le Collège de France. De retour en Alsace en 1863, il poursuivit ses études d’abord à Strasbourg, puis à Heidelberg, Iéna. Halle, Berlin. Licencié en théologie en 1867.

Vicaire à Saint-Nicolas de 1864 à 1871, professeur de religion au Gymnase à partir de 1866, il enseigna comme agrégé au Séminaire l’exégèse du Nouveau Testament, l’histoire ecclésiastique et la littérature allemande. Mais en 1872 il refusa son intégration dans la nouvelle Université allemande et se voua désormais tout entier à son ministère à Saint-Nicolas. Dès 1867, il avait pris position dans les luttes qui opposaient alors luthériens orthodoxes, piétistes et libéraux. Peu à peu, il devint l’un des chefs de file des libéraux.

Cofondateur du Progrès religieux, il créa en 1871 l’Union protestante libérale, dont l’influence fut considérable tant par les conférences des lundis de Saint-Nicolas que par de multiples brochures. À côté de ses activités pastorales, de l’administration du chapitre Saint-Thomas, de la participation aux travaux du Consistoire Supérieur, il s’occupa encore de mouvements de jeunesse, enseigna dans une école secondaire de jeunes filles, d’esprit à la fois libéral et français, et contribua par des prédications à des cérémonies organisées par le Souvenir français. Mis à la retraite d’office en 1915 pour des raisons politiques, il reprit ses fonctions en 1918 et en assuma la charge jusqu’à sa mort. Après 1918. il avait transformé le Progrès religieux hebdomadaire en un bulletin mensuel.

Homme d’action, le pasteur Gérold était en même temps un écrivain, plus historien que théologien, comme en témoigne la liste de ses ouvrages. Duplessis-Mornay et son influence politique sur l’église réformée de France, Strasbourg, 1861 : Luther considéré comme exégète, Strasbourg, 1866 ; De justificatione per fidem quid Luther senserit, Strasbourg, 1867 ; La bibliothèque de la Ville de Strasbourg et du Séminaire protestant, Strasbourg, 1870 ; Die Lehre vom Heiligen Geist, Strasbourg, 1873 ; Jean Frédéric Bruch : notice biographique, Strasbourg, 1874 : Die Ehescheidung und die Wiedertrauung Geschiedener, Strasbourg, 1874 ; Die Bibel, Strasbourg, 1875 ; Auf, lasset uns bauen : Rede gehalten bei der zweiten öffentlichen Generalversammlung des protestantischen liberalen Vereins am 25 November 1877, sd, Strasbourg ; Le principe de la Réforme et te principe du libéralisme. Genève-Paris, 1882 ; Der Kampf um die Gottheit Christi. Strasbourg, 1882 ; Luthers Leben der protestantischen Jugend erzählt. Zur Erinnerung an die Feier des 400 jährigen Geburtstages Martin Luthers den 10 ten November
1883 in der Kirche St Aurelien, Strasbourg, 1883 ; Luthers Leben : den Schülern des Protestantischen Gymnasiums zur Erinnerung an den 10 ten November 1883, Strasbourg, 1883; Kindheit und Jugenderinnerungen (de Fr. Bruch), Strasbourg, 1889 ; Joh. Friedrich Bruch : seine Wirksamkeit in Schule und Kirche 1821-1872, Strasbourg, 1890; Martin Bucer, le réformateur de l’Alsace, Strasbourg, 1891 ; Dr Johann Friedrich Bruch – Zu dessen hunderjähriger Geburtsfeier, Strasbourg, 1892 ; Edouard Reuss – Notice biographique, Strasbourg, 1892 ; Ludwig Horst, Strasbourg, 1895 ; Geschichte der Kirche St Niklaus zu Strassburg, Strasbourg, 1904 ; La plus ancienne pharmacie de Strasbourg, Strasbourg, 1905 ; Franz Heinrich Redslob. Ein Strassburger Professor am Anfang des 19 ten Jahrhundeds. Mit einem Anhang, Strasbourg, 1906 ; L’église de Saint-Nicolas de Strasbourg (extrait), Strasbourg, 1910 ; Sermon pour l’ouverture solennelle de la session du Consistoire Supérieur de l’Eglise de la Confession d’Augsbourg, prononcé le 27 juin 1920, Strasbourg, 1920 ; La Faculté de Théologie et le Séminaire protestant de Strasbourg 1803-1872, Strasbourg, 1923 ; Rodolphe Reuss, Strasbourg, 1924.

Archives municipales de Strasbourg, E. Reuss, Denkschrift der theologischen Gesellschaft 1828-1878, t. 5, Strasbourg, 1879 : Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 86 : R. Reuss, Un jubilé ecclésiastique. Strasbourg, 1911 ; Bürgerzeitung du 18.2.1915 (le procès devant le conseil de guerre) ; Dernières Nouvelles de Strasbourg du 16.7.1923 (C.R. sur la Faculté de Théologie…) ; une série d’articles parus à l’occasion de son 90e anniversaire en juin 1927 – notamment Journal d’Alsace du 4.6.1927 et Journal de l’Est du 15.6.1927. Une autre série d’articles nécrologiques en juin-juillet 1928, en particulier l’article rédigé par J. Th. Gérold pour le Bulletin de l’Union Protestante Libérale, n° 8, août- septembre 1928 ; Matricula Scholae Argentoratensis, Strasbourg, 1938-1983 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 182 ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1982, 1349.

Werner Westphal (1988)