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GÉROLD Jean Théodore

Théologien et musicologue (? Strasbourg 26.10.1866 † Allenwiller, Bas-Rhin, 15.2.1956).

Fils de Théodore Gérold ©. ? 14.4.1896 Julia Thérèse Tulard (? Paris VI 18.6.1872 † Saverne 7.7.1967), chanteuse d’opéra. Après une solide formation humaniste au Gymnase protestant, Jean Théodore aborda simultanément des études de théologie et d’histoire de la musique à l’Université de Strasbourg, (avec G. Jakobsthal), et de chant, de violon et de musicologie au Conservatoire. Ses études de théologie achevées, il entra à l’école de Julius Stockhausen à Francfort sur le Main pour le chant, de Humperdinck et d’Urspruch pour la composition. En 1892, il prit à Paris des leçons avec Romaine Bussine, Charles Bordes et Giraudet, puis il revint à Francfort. Il garda cependant le contact avec Strasbourg en particulier avec la section des langues romanes de l’Université où il soutint en 1910 une thèse de doctorat sur l’histoire de l’art du chant en France au XVIIe siècle, qu’il transforma en 1921 en thèse de doctorat ès-lettres. En 1931, il obtint le doctorat en théologie avec un travail sur les pères de l’Église et la musique. Jean Théodore commença sa carrière d’enseignant à Francfort comme assistant, puis comme successeur de Julius Stockhausen, il la continua à Bâle entre 1914 et 1918 comme professeur de musicologie et la termina à Strasbourg dans la même spécialité, chargé de cours à la faculté des Lettres en 1919, à celle de Théologie en 1922, maître de conférences en 1927, professeur de 1931 à 1936, et en 1948. Mais il fut aussi fidèle à sa vocation de théologien : de 1922 à sa mort, il exerça le ministère pastoral à Allenwiller. D’autre part, il participa de 1888 à 1906 comme soliste aux concerts de Saint-Guillaume. Ses connaissances très étendues, allant de la pratique musicale à la théologie, de la philologie romane à l’histoire de la musique font que certaines de ses œuvres sont devenues des ouvrages de référence, en particulier Les Pères de l’église… La musique au Moyen-Age… Histoire de la musique. D. Hiley (op. cit.) accorde une mention particulière à son système de transcription musicale des chansons médiévales par des modes rythmiques.

Julius Stockhausen, Zeitschrift der internationalen Musikgesellschaft, VIII, 1906-07, p. 41-43 ; Kleine Sängerfiebel : sprachliche Übungen für Sänger, Mainz, 1911 ; Zur Geschichte der franzôsischen Gesangskunst im 17ten Jahrhundert, Strasbourg, 1910 ; Das Liederbuch einer französischen Provinzdame um 1620, Francfort, 1912 ; Chansons populaires des XVe et XVIe siècles avec leurs mélodies, Strasbourg, 1913 (réédité Genève 1976) ; Clément Marot : les Psaumes avec leurs mélodies, Strasbourg, 1919 ; « Remarques sur la chanson populaire de la Suisse romande », Revue de musicologie, 1920, 6-10 ; L’art du chant en France au XVIIe siècle, Strasbourg, 1921 ; Le manuscrit de Bayeux : texte et musique d’un recueil de chansons du XVe siècle, Strasbourg, 1921 ; François Schubert, Paris, 1923 ; Jean Sébastien Bach, Paris, 1921 ; Les plus anciennes mélodies de l’église protestante de Strasbourg et leurs auteurs, en collaboration avec E. Wagner, Paris, 1928 ; « Monodie et Lied », Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire, ll/V, 1930, p. 2757-2865 ; « Les airs de danse », ibidem, ll/V, p. 3082-3120 ; Les pères de l’Église et la musique, Strasbourg, 1931 ; Le jeu de Sainte Agnès, drame provençal du XIVe siècle (avec A. Jeanroy) Paris, 1931 ; La musique au Moyen Âge, Paris, 1932 ; « L’évolution des idées de Goethe sur la musique », Goethe : études publiées pour le centenaire de sa mort, Paris, 1932 ; « Le réveil eh France au XVIIIe siècle de l’intérêt pour la musique du Moyen Âge », Mélanges de musicologie offerts à M. de la Laurencie…, Paris, 1933 ; Histoire de la musique des origines à la fin du XIVe siècle, Paris, 1936 ; « Les drames liturgiques médiévaux en Catalogne », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, XVI, 1936 ; « L’enseignement de la musique et du chant au Gymnase protestant sous le rectorat de Jean Sturm », Quatrième centenaire du Gymnase Protestant de Strasbourg. Relation des fêtes, p. 219-229, Strasbourg, 1938 ; Marie-Joseph Erb, sa vie, son œuvre, Strasbourg-Paris 1948 ; « La musique religieuse en France au XVe siècle », Revue musicale, 1954, n° 222, p. 44 ; « Protestant music on the continent, the age of Humanism », The new Qxford history of music, Londres, 1968, p. 419-464. A. Schweitzer, “Theodor Gerold’s Sängerfiebel und die Hebung des volkstümlichen Chorgesangs”, EIsass-Lothringische Gesang und Musikzeitung II, 1908-09, p. 168-169 ; H. Riemann, Dictionnaire de la musique, Paris, 1931, p. 466 ; Musik in Geschichte und Gegenwart, Kassel-Basel, 1949-79, t. 4, p. 1828; Fr. Munch, in memoriam, Revue d’histoire et de philosophie religieuse, XXXVI, 1956, p. 173-174 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 182 ; M. Honegger, Dictionnaire de la musique, Paris, 1976, p. 406 ; D. Hiley, The new Grove dictionary of music and musicians, t. VII, p. 300-301, Washington, 1980 (article très détaillé – bibliographie) ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1982, 1349. Vogler (B.), dir. Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 2. L’Alsace, Paris, 1987, p. 158-159.

Werner Westphal (1988)