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FREY Jakob

Ecrivain, (C). On ne dispose que de peu de renseignements sur sa vie. Né aux alentours de 1520 son nom apparaît de 1541 à 1564 dans des publications littéraires imprimées et dans les actes administratifs. Il s’est dit lui-même « de Strasbourg », et on a supposé que sa famille était originaire de Suisse ; à ce jour rien n’est venu confirmer l’hypothèse. Son titre de « notaire apostolique et impérial » indique qu’il a étudié le droit. Frey a été greffier (Stadtschreiber) de la ville de Marmoutier, mais à la nomination de l’abbaye du lieu. Ce que l’œuvre littéraire – notamment la Gartengesellschaft – suggère de la personnalité de Frey est corroboré par la main anonyme qui a ajouté à son nom, dans un registre des échevins de Marmoutier, « Que Dieu te vienne en aide ! C’était un bon vivant » (Gnad dir Gott ! ist auch ein guter Zechbruder gewest) et aussi par le sobriquet « veilleur de nuit » qu’il s’est attesté lui-même à côté de sa signature en 1553 (Jakob Frey, stattschribern genant Scharwechter). En tant qu’auteur du recueil de facéties Die Gartengesellschaft, Frey est une célébrité de la littérature allemande et l’un des premiers représentants de la tradition alsacienne des « Witz » souvent truculents et corsés. L’ouvrage connut au moins dix-sept rééditions avant 1612. Beenhard Hertzog ©, Hans Sachs, Fischart © ou l’auteur des Schildbürger ont repris ses « anecdotes » dans leur propre œuvre. S’il a eu des admirateurs, Frey a aussi figuré au catalogue des auteurs pernicieux, accusés de corrompre les bonnes mœurs, et il y fut rangé dans la lignée du greffier de Colmar Jörg Wickram © ou de l’auteur d’Eulenspiegel. Frey est également l’auteur de deux récits épiques en vers, de quatre drames et d’une farce de carnaval… « welches auff die klein Fassnacht zu Maursmünster gespilt ».

Ein schön gespräche von einem waldtmann, Philaletthes geheissen..., Strasbourg, 1555 ; Von dem armen Lasaro und dem Reichen mann…, Strasbourg, s.d. ; Ein Andächtig. Biblisch schön und lustig spiel, Wie Abraham Isaac seinen son, auffopfern solte…, Strasbourg, s.d. ; Ein schönes und Kurtzweilges Fassnachtspil, wötches auff die klein Fassnacht zu Maurssmünster gespilt, sagt von einem Krämer oder Triackers mann undt zweyen Magdten…, s.l.n.d. ; Von den drey und viertzig alten, nohtvesten un starcken heiden, Strasbourg, 1562 ; Die Garten Gesellschaft. Ein New hübsches und schimpflichs büchlin…, Strasbourg, 1557 (?) ; les pièces de théâtre Salomon, 1541 et Judith, 1564 ne seraient pas de lui d’après Helmut Rosenfeld, Neue Deutsche Biographie V, 1961, p. 418.

M. Thomann, « Il y a 400 ans paraissait la « Gartengesellschaft » : Jacques Frey et Marmoutier », Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 1958, p. 10-12. Pour l’essentiel de la vie et de l’œuvre de J. Frey et notamment sur la Gartengesellschaft, voir la remarquable édition de J. Boite, Jakob Freys Gartengesellschaft, Tübingen, 1896. On y trouvera d’excellents commentaires ainsi qu’un index. L’édition la plus récente est Jakob Frey’s Gartengesellschaft (nach der Ausgabe vom Jahre 1556/57), Leipzig, 1922-23 (les bibliothèques strasbourgeoises ne possèdent pas cette édition). Voir aussi : E. Könnecke, « Zu Jakob Frey », Zeitschrift für vergleichende Literaturgeschichte N. F. 2, 1889, p. 199-205 (renseignements biographiques). A. L. Stieffel, « Quellen und Stoffgeschichtliches zu Jakob Frey’s Gartengesellschaft », Zeitschrift für vergleichende Literaturgeschichte N. F. 12, 1898, p. 164-180 ; Deutsches Literatur Lexikon, 3. Aufl. V (1978), col. 609. On trouvera des éditions partielles dans différentes collections notamment celles de Kraus, celles de Kürschner, Der Volksmund, t. V ; Elsassland, I, p. 161.

Marcel Thomann (1988)