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NISAND Léon

Médecin, franc-maçon, homme politique, ancien résistant et écrivain (* Strasbourg 28.09.1923 † Schiltigheim 6.06.2014).

Né de Nathan et Rose Neugewurtz, juifs traditionalistes, commerçants. Marié en 1948 avec Andrée Lévy, professeur de lettres. A obtenu la substitution du nom Neugewurtz en Nisand par décret du 12.05.1959. Cinq enfants : Israël-Francis © (gynécologue obstétricien  réputé), Mickaël (kinésithérapeute), Raphaël (avocat, homme politique, ancien maire de Schiltigheim), Gabriel (médecin aux hôpitaux universitaires de Strasbourg), Uriel (fonctionnaire territorial à la Communauté urbaine de Strasbourg). Veuf, il se remarie avec Raina Laure, dite Laurette Estene-Lévy en 1982.

Après des études au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg, Léon Nisand obtient le doctorat en médecine (hématologie) en 1950. Il accomplit ensuite une mission humanitaire de quatre années en Israël, puis devient directeur de la Banque du sang de 1955 à 1965. Il dirige par la suite le laboratoire d’analyses médicales Luckert à Mulhouse. En 1960, il est co-fondateur du Planning familial, dont il devient président du comité d’éthique.

Son engagement dans la franc-maçonnerie s’inspire des valeurs humanistes dont est imprégnée sa carrière de médecin : il adhère en effet à l’Ordre maçonnique  mixte international « le Droit humain », première loge qui affirme l’égalité des hommes et des femmes par rapport à l’initiation maçonnique. Léon Nisand a été Grand Maître adjoint de cet ordre pendant près de 40 ans.

Politiquement, le docteur Nisand adhère au Parti socialiste. Il est élu sur la liste de Jean-Marie Bockel © lorsque celui-ci emporte la mairie de Mulhouse en 1989. Nommé conseiller municipal délégué, il préside aussi l’Office municipal des Anciens Combattants de 1989 à 1965.

Cette biographie ne serait pas complète sans l’évocation de la grande figure de la Résistance qu’a été Léon Nisand. Sa famille est évacuée à Toulouse en 1939 et il s’engage dans la Résistance dès 1942, à 19 ans. Il participe à la mise à l’abri de dizaines d’enfants juifs, puis devient aumônier auxiliaire dans les couvents qui cachent des enfants juifs. Sous le pseudonyme de Léon Descamps, il devient, en 1943, aumônier des camps d’internement de juifs dans le sud-ouest. Puis il prend le maquis et participe à la libération  de Tarbes et Castres en mai 1944, avant de combattre pour la libération de l’Alsace au sein de la Première Armée.

L’œuvre littéraire de Léon Nisand reflète les engagements sociaux et humanistes de cet homme d’action, qui se révèlent dans les titres : Le sens de l’humain (préfacé par Albert Jacquard), Fleurs d’humanisme, Le Temple de cristal, Célébration humaniste, De l’étoile jaune à la Résistance armée, Du peuple élu à la judéité humaniste.

La République française a reconnu les mérites et les multiples engagements de Léon Nisand en lui attribuant la Légion d’honneur (commandeur), la Croix de Guerre 1939-1945, la médaille de la Résistance avec rosette, la médaille de la Reconnaissance française, la croix du Combattant volontaire de la Résistance.

 

André  Heckendorn (août 2014)