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GERHARDS Théo (Théodore)

Résistant, (C) (? Saverne 1.2.1900 † Halle 29.10.1943).

L’aîné des treize enfants des époux Gérard Gerhards (? Dremmen, district d’Aix-la-Chapelle), militaire candidat à une fonction civile, sous-chef de gare à Saverne, et Élisabeth Leyenberger, sage-femme, née à Ernolsheim-lès-Saverne. ? 24.11.1930 à Saverne Claire Kannapel-Deviller (? Saverne 10.7.1905). Études secondaires partiellement en établissements religieux. Mobilisé en juin 1918. Sa famille avait été expulsée de l’Alsace après la guerre (père d’origine allemande) et s’établit à Dalheim-Rödgen près de Dremmen en Rhénanie-Westphalie. Il réussit le diplôme d’ingénieur à l’École supérieure du Textile de Mönchengladbach. La famille était revenue à Saverne en 1925 après l’annulation de l’arrêté d’expulsion. Il fit son service militaire à Auxerre ayant obtenu la nationalité française. Il devint représentant multicarte en produits mécaniques dans le Bas-Rhin pour la Société Vogésia de Saverne et trois autres entreprises parisiennes. Il était membre du parti Social, Fédération de la Basse Alsace. À Saverne, régisseur de la section théâtrale du Cercle catholique et animateur de la chorale paroissiale : membre actif du Club Vosgien et connaisseur remarquable du réseau de sentiers forestiers de la région de Saverne, Dabo, Abreschviller, Donon. Adhérent du Parti social français du colonel de La Roque. Mobilisé en 1938 et 1939. Pendant l’annexion nazie il se fit commerçant, aidant dans le magasin d’alimentation sa femme, mère de quatre petits enfants. Il se dévoua avec assiduité à son groupe de passeurs de nombreux prisonniers de guerre français évadés, parfois recueillis à Haguenau, hébergés à Saverne et dans les proches environs, puis conduits à travers la forêt en direction de la zone non annexée ; services analogues rendus à des réfractaires alsaciens. Il rassemblait également des renseignements sur le site des usines Junkers de Strasbourg-Meinau (réparation de moteurs d’avions), sur les usines Trippel de Molsheim et sur le dépôt de munitions de Romanswiller. Il appartenait au service de renseignements Uranus Kléber de la région de Saverne dès 1940. Il s’impliqua dans l’évasion de Robert Schuman. Dénoncé à la Gestapo, il fut arrêté le 6 juillet 1942 et dut passer quinze mois en diverses prisons, notamment à Moabit-Berlin. Il subit 128 heures d’interrogatoires où les tortures ne parvinrent pas à extorquer les noms des camarades engagés avec lui dans la grande et périlleuse aventure. Condamné à mort par le Reichskriegsgericht le 3 mai 1943, il fut décapité à Halle le 29 octobre 1943. Ses cendres furent ramenées à Saverne le 3 septembre 1948. La médaille de la Résistance avec rosette avait été remise à son jeune fils par le général Leclerc le 22 novembre 1946, jour du 2e anniversaire de la libération de Saverne par la 2e Division blindée, la croix de la Légion d’honneur et la croix de Guerre avec palme à son épouse lors d’une cérémonie ultérieure à Strasbourg.

Informations recueillies à la mairie de Saverne et auprès de la famille Gerhards ainsi que de plusieurs témoins. Archives du service historique de l’armée tchèque à Prague. Jugement Gerhards, Duhrmann, Kopp (Fonds Reichskriegsgericht).

Gerhards, Th. Gerhards, un Alsacien en Résistance, octobre 2003 et Dernières Nouvelles dAlsace du 7.9.1948.

Alphonse Wollbrett (1988) et Auguste Gerhards (2007)