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ESCLANGON Ernest

Astronome, (? Mison, Alpes-de-Haute-Provence 17.3.1876 † Eyrenville, Dordogne,
28.1.1954).

Études au collège de Manosque, puis au lycée de Nice. En 1895, il entra à l’École normale supérieure dont il sortit second en 1898 avec une agrégation en sciences mathématiques. L’année suivante, il obtint un poste d’aide astronome à l’Observatoire de Bordeaux. En 1902, Esclangon fut chargé du cours de mécanique rationnelle à la faculté des Sciences de l’université de Bordeaux. En 1905, il fut promu astronome adjoint et exerça comme professeur adjoint pour le calcul différentiel et la géométrie infinitésimale. Il fut aussi professeur à l’Institut colonial de Bordeaux de 1904 à 1914. Pendant la première Guerre mondiale, Esclangon fut affecté à la commission d’artillerie navale, dans le service de balistique et de repérage par le son. Après le conflit, il fut nommé directeur de l’Observatoire de Strasbourg devenu français et, quasi-simultanément, professeur d’astronomie à la faculté des Sciences de cette ville, fonctions qu’il remplit jusqu’à son départ en 1929 pour prendre la direction de l’Observatoire de Paris où il resta jusqu’à son admission à la retraite à la fin de la seconde guerre mondiale. Il se retira à Eyrenville.

Ses recherches à Strasbourg concernèrent l’astronomie de position, l’instrumentation et la chronométrie dans la ligne de sa thèse de 1904 sur les fonctions quasi-périodiques. À son arrivée à Strasbourg en octobre 1919, Esclangon eut la lourde tâche de réorganiser l’Observatoire en termes d’équipement (laissé en place mais endommagé) et de nouveau personnel (le personnel allemand ayant été expulsé à l’exception de deux personnes « priées » de rester quelques mois pour assurer la transition). Sa volonté d’améliorer la précision de l’instrument méridien de l’Observatoire de Strasbourg le poussa à étudier dès 1919 des combinaisons d’engrenages pour reproduire le rapport entre la durée du jour sidéral et celle du jour solaire moyen. En 1921, il installa à l’Observatoire de Strasbourg un couple d’horloges donnant aux observateurs à la fois le temps moyen et le temps sidéral local – celui-ci étant nécessaire pour connaître le moment du passage des astres au méridien du lieu. À Paris en 1934, c’est de tout un réseau de tels couples d’horloges qu’Esclangon dota les pavillons d’observation et les bureaux des astronomes. Dès son arrivée à Paris, Esclangon était aussi devenu directeur du Bureau international de l’heure, ce qui le poussa un peu plus à réfléchir aux moyens de rendre celle-ci largement accessible au public. À Strasbourg existait déjà une diffusion de signaux acoustiques de minute en minute. Il envisagea finalement l’utilisation du téléphone qui se développait de façon importante et la première horloge parlante au monde fut finalement mise en service à l’Observatoire de Paris en 1933. Esclangon participa à la création de l’Union astronomique internationale (UAI) en 1919. Il en organisa une assemblée générale à Paris en 1935. À l’issue de celle-ci, Esclangon fut élu président de l’UAI pour la période 1935-1938. Lors du déclenchement de la seconde Guerre mondiale, Esclangon organisa le repli des services du temps à Bordeaux. Il était aussi intéressé par la mécanique céleste, ce qui l’amena à envisager déjà en 1947 le lancement d’un satellite artificiel autour de notre planète.

Chazy, Notice nécrologique sur Ernest Esclangon, C.R. Acad. Sciences Paris 238, 1954, p. 629-632 ; S. Débarbat, « Strasbourg Observatory : A Breeding Place for French Astronomical Instrumentation in the 20th Century », in The Multinational History of Strasbourg Astronomical Observatory, Dordrecht, 2005, p. 133-151 ; E. Esclangon, « La nouvelle organisation de l’Observatoire », Ann. Obs. Strasbourg I, 1926, p. 1-44 ; E. Esclangon, Titres et travaux scientifiques, Paris, 1930, 42 p. ; A. Heck, « Strasbourg Astronomical Observatory and its Multinational History », in The Multinational History of Strasbourg Astronomical Observatory, Dordrecht, 2005, p. 1-61.

André Heck (2007)