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DENTZEL Georges Frédéric

Député à la Convention, (PI) (★ Bad-Dürckheim, Palatinat, 16.7.1755 † Versailles 7.5.1828).

∞ 21.1.1784 Sibyle Wolff, fille d’un marchand de Landau. Quatre enfants dont Louis (★ 1786 † en Grèce 1829) et Caroline (★ 1789 † 1869) ∞ 1806 Nicolas Haussmann, fils de l’ancien député ©, parents de Georges Eugène Haussmann ©, préfet de la Seine. Par sa naissance, Dentzel était allemand, sujet du prince de Linange. Il fit ses études de théologie à Halle et léna. Entré vers 1775 comme aumônier protestant au régiment de Deux-Ponts, il participa à la campagne d’Amérique. Au retour, devenu pasteur de Landau, il fut naturalisé français en 1785. Favorable aux idées nouvelles, il fut élu député du Bas-Rhin à la Convention en septembre 1792 et se fit dès novembre envoyer en mission en Moselle et dans le Bas-Rhin. Le 26.6.1793, il apportait à Strasbourg le texte de la nouvelle constitution. De juillet à décembre 1793, Dentzel dirigea la défense de Landau assiégée, régentant au besoin le commandant militaire Labaudère. Son attitude lui valut, une fois le siège levé, d’être rappelé à Paris, mis en accusation et emprisonné de mars à octobre 1794. Réhabilité, il dirigea la défense de l’Arsenal contre l’émeute de prairial an III (20.5.1795) puis, élu au Conseil des Anciens, se spécialisa désormais dans les affaires militaires. II obtint le grade d’adjudant général chef de brigade (5.2.1796). Hostile au coup d’État de brumaire, il fut réformé de 1801 à 1806 mais reprit du service sous les ordres de Berthier avec le grade d’adjudant commandant et participa à toutes les grandes campagnes de l’Empire. Il s’occupait plus particulièrement des convois de prisonniers. On le chargea aussi, comme commandant de place, de rétablir et maintenir l’ordre dans les villes nouvellement conquises : Weimar en octobre 1806, Varsovie fin 1806, Vienne en 1809. Officier de Légion d’honneur et baron en 1813, général le 3.4.1814, mis en retraite à la Restauration, il reprit du service aux Cent Jours (Ligny, Waterloo), se rallia ensuite aux Bourbons et prit une retraite définitive en 1816. Il se retira à Versailles où il avait acquis la propriété de l’Ermitage. Dentzel semble avoir été un républicain convaincu, mais modéré. Son absence de Paris l’avait dispensé d’opiner sur la mort de Louis XVI, ce dont il se prévalut plus tard. Bon administrateur militaire, il reçut les remerciements de Goethe et du duc de Weimar pour la façon dont il avait su ménager la ville de Weimar. Les marchands de Vienne lui firent également un cadeau dédié au « consolateur des maux des guerres ». Dentzel fut membre du consistoire protestant de Paris de 1808 à 1818.

Dentzel, représentant du peuple à ses collègues. Mémoire en réponse au rapport fait par Lacoste et Beaudot sur la conspiration de Landau, Paris, 1794.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, 364 ; H. Schreibmüller, « Vom Pfarrer zum General, Georg Friedrich Dentzel… », Pfälzische Geschichtsblätter, Juli 1911, p. 49-58 ; Dictionnaire de biographie française X, 1965, 1075 ; H. Hess, « Georg Friedrich Dentzel », Pfälzer Lebensbilder, III, Speyer, 1977, p. 169-202 ; J. Valynseele, Hausmann, sa famille et sa descendance, Paris, 1982, p. 33 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2311.

Jean-Yves Mariotte (1986)