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BETZ Maurice

Homme de lettres, (P) (★ Colmar 10.12.1898 † Tours 29.10.1946).

Fils unique de Georges Jules Betz (★ Wihr-en-Plaine 1864), et de Marie Minna Hemmerle (★ Horbourg 1865). ∞ 20.12.1927 Louise Corroy. Fit ses études secondaires à Colmar. Quitta l’Alsace en 1915 pour continuer ses études à la faculté des Lettres de Neuchâtel où il découvrit la poésie à travers le poète Rainer-Maria Rilke. En 1917, il s’engagea dans l’armée française en entrant à la Légion étrangère. Après l’armistice de 1918, M. Betz s’installa à Paris, où il publia, sous le pseudonyme de Maurice Devire, une anthologie sur l’Alsace. Il fit ensuite son droit à la Sorbonne, devint avocat à la Cour de Paris et secrétaire du député alsacien, Georges Weill ©. En 1921, il publia son premier recueil de poèmes, Scaferlati pour troupes. Puis il fit paraître, dans la collection de petit format « Contemporains », la traduction d’un fragment des Cahiers de Malte Laurids Brigge, de Rilke. C’est l’origine d’une longue amitié, d’une fructueuse collaboration. M. Betz débuta aussi dans le roman avec Rouge et blanc, presqu’une autobiographie ; ensuite il dirigea les Cahiers du Mois, de 1924 à 1928. Entre temps parurent succesivement deux autres romans, L’Incertain et Le Démon Impur et surtout la traduction complète des Cahiers de Rilke, où le poète praguois décrit son univers parisien. Par la suite, il publia La Fille qui chante et Plaisir d’Amour, avant d’amorcer une trilogie, La jeunesse du siècle, dont, seules les deux premières parties verront le jour : Le Rossignol du Japon et Le Ressac. On a pu dire de M. Betz qu’il s’est nourri et inspiré de Gide et de Dostoïevsky en écrivant ses romans. Mais il abandonna ce genre pour mieux faire connaître Rilke en France, avec Rilke vivant, Rilke à Paris et la traduction de la plus grande partie de ses œuvres. Il traduisit alors également des poésies de Gœthe, La Montagne Magique de Thomas Mann et des romans d’autres écrivains d’expression allemande, comme Vicki Baum, Ernst Jünger, Frédéric Nietzsche. Connaisseur averti de l’Allemagne, M. Betz en fit paraître un Portrait juste avant la deuxième guerre mondiale. Il collabora à un grand nombre de revues. Mobilisé, il connut une courte captivité, qui lui inspira ses Dialogues de prisonniers. Après le conflit, il publia L’Alsace perdue et retrouvée, nouvelle anthologie sur son pays natal en même temps que sa dernière œuvre, puisqu’il mourut prématurément, laissant ainsi de nombreux projets littéraires. Sa veuve, fidèle à sa mémoire, publia, à titre posthume, les Souvenirs du Bonheur, dernier manuscrit laissé par son mari, et un Hommage à Maurice Betz, avant de fonder un prix littéraire portant son nom attribué, chaque année, par l’Académie d’Alsace, à un jeune écrivain alsacien d’expression française au jour anniversaire de sa mort.

 

Le Livre d’or de l’Alsace (sous le pseudonyme de Maurice Devire), Paris, 1919 ; Scaferlati pour troupes, Paris, 1921 ; Rouge et blanc, (roman) Paris, 1923 ; L’Incertain (roman), Paris, 1925 ; Le Démon Impur, Paris, 1926 ; La Fille qui chante, Paris, 1927 ; Plaisir d’Amour, (roman), Paris, 1930 ; Le Rossignol du Japon (roman), Paris, 1931 ; Le Ressac (roman), Paris, 1932 ; Rilke vivant, Paris, 1937 ; Portrait de l’Allemagne, Paris, 1939 ; Dialogues de prisonniers, Paris, 1940 ; Rilke à Paris, 1941 ; L’Alsace perdue et retrouvée, Paris, 1946 ; Souvenirs du Bonheur, (roman), Paris, 1949 ;

J. Betz, « Mon cousin Maurice Betz homme de Lettres », Saisons d’Alsace, 1965, n° 14, p. 203-232. Nouveau Rhin français, 14.11.1948 avec portr. ; Dictionnaire de biographie française VI, 1954, c. 356.