Artiste-peintre et poète (★ Didenheim 10.7.1850 † Neuilly-sur-Seine 24.6.1939). Fils de Jacques Zwiller, ouvrier de fabrique et de Marie Anne Mosser. ∞ 26.11.1883 à Neuilly-sur-Seine Gabrielle Adèle Lemeunier († Mulhouse 22.88.1910). Ayant perdu son père alors qu’il était encore enfant, il fut placé par sa mère en apprentissage chez un dessinateur industriel à Mulhouse. Parallèlement Augustin Zwiller. suivit des cours à l’École de dessin où plus tard il devint lui-même professeur pendant quelque temps avant de se rendre à Paris en 1883. Pendant son séjour dans la capitale, Zwiller continua à se perfectionner à l’Académie Julian comme artiste indépendant. Par la suite, il devint sociétaire des Artistes français, fut bientôt élu membre du comité de cette association, puis membre du jury. En 1902, Zwiller fonda un Salon de peinture au sein de l’Automobile-Club de Paris où exposaient les sociétaires des artistes français « classés hors concours ». Quant à Zwiller., il exposa régulièrement au Salon des Artistes français à partir de 1883, à Strasbourg aux Amis des Arts en 1891, 1895, 1901 et 1904, à Mulhouse à la Société des Arts en 1883, 1896, 1899, 1902 et 1920. Les biographes ont relevé un certain parallélisme entre Zwiller et Jean Jacques Henner © : labeur tenace dans des conditions matérielles difficiles, amour partagé pour leur Sundgau natal, ses paysages, ses couleurs et ses gens. Zwiller fut un émule de Henner dans la manière de traiter portraits et nus féminins, avec une palette plus vive certes et parfois un nombre plus importants de sujets par toile. Ses nus ont commencé à rendre Zwiller célèbre. Citons entre autres : Nymphe à la fontaine ; La Liseuse ; La Douleur ; La Muse pleurant le poète (1902) ; Femme du lévite d’Ephraïm (Salon de 1901) ; Adam et Ève chassés du Paradis (tableau destiné au Salon des Artistes Français, classé hors concours par le jury) ; Les nymphes d’Alsace rendant un dernier hommage au maître (Salon 1906). Parmi le grand nombre de portraits de
l’élite artistique et industrielle de Mulhouse, signalons ceux de: Jules Siegfried ©, ancien ministre, député et sénateur; Auguste Dollfus © ; Jean Dollfus © ; Melle Scheurer-Kestner ; Louis Loew, président de la Cour de Cassation ; des membres des familles Koechlin, Mieg, Engel et Schlumberger. Son œuvre de portraitiste fut récompensée en 1937 par le prix Bonnat. Zwiller sut aussi observer et fixer sur ses
toiles les travaux dans l’industrie textile: elles ont gardé un grand intérêt documentaire. Citons comme exemples : L’intérieur de l’usine Schlumberger, rue de la Mer Rouge, L’Atelier d’impression de Kingersheim (1898), le Pliage ou intérieur d’une fabrique de Mulhouse qui lui valut en 1896 une médaille d’or; le Raponage (1900). Les scènes de mœurs villageoises et les scènes de cabaret ont également contribué à la célébrité de Zwiller : Une noce à Didenheim (1890) ; Les Remords de l’ivrogne (1888) au musée de Strasbourg ; Chut… ! tableau de 1893 qui permit à Zwiller d’exposer ses sentiments envers « l’occupant » ; Ils ont des oreilles mais ils n’entendent pas (Salon de 1896), toile qui illustre le talent de Zwiller à présenter un groupe de villageois attablés à une table dans un bistrot ; La Partie de cartes, toile représentant une scène de cabaret dans le style « de la tradition hollandaise avec la touche personnelle de Zwiller. » traduisant sa technique du dessin et la maîtrise de la composition. Signalons encore la grande toile intitulée La Bénédiction du bienfaiteur, exposée au Salon de 1894, offerte à la paroisse de Didenheim en 1907 et le tableau consacré au Centenaire de la Réunion de Mulhouse à la France (1898) conservé à Mulhouse. En outre Zwiller. fut aussi poète. F.-H. Audet a publié dans son ouvrage consacré à Zwiller une trentaine de poésies composées dans les années trente ainsi que deux autoportraits. En 1924, Zwiller fonda un prix pour récompenser des artistes particulièrement doués et talentueux. Chevalier de la Légion d’honneur.
Revue alsacienne illustrée, « Biographies alsaciennes », 1912, p. 93 et ss. ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 16.5.1924, 10 et 18.7.1930; L’Alsace française du 20.3.1926, p. 229-232; D’r Elsasser Kalender, 1931, p. 168-171 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, t. 36,1947; L. Naas, Auguste Zwiller naquit il y a 100 ans à Didenheim (article reproduit dans le livre de F.-H. Audet p. 9-11 (avec portrait de l’artiste) ; F.-H. Audet, Marie Augustin Zwiller, peintre alsacien (1850-1939), Illzach-Modenheim, 1981 (avec plusieurs portraits de l’artiste) ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 12, 1986, p. 7847-7848 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, Éditions Printek, 1987, p. 368-369 (avec bibliographie).
Monique Fuchs (2003)