Religieux mariste, universitaire, (C) (★ Wintzenheim 19.5.1923 † Mendès, Brésil, 19.3.1988). Fils de Charles Zind, fondé de pouvoir d’une minoterie, et d’Anne Vœgtli. Envoyé au juvénat de Franois, Doubs, en 1935, il se rendit au postulat de Saint-Genis-Laval, près de Lyon, en 1939. Le 8 septembre 1939, encore mineur, il prit la vêture chez les frères maristes, puis fit profession le 8 septembre 1940. En octobre 1943, il passa la deuxième partie du baccalauréat, puis servit comme infirmier. À partir d’octobre 1946, il entreprit des études universitaires à la faculté catholique de Lyon, tout en enseignant dans des établissements maristes, comme Saint-Genis-Laval ou Notre-Dame de Bellegarde. Le 3 juin 1969, il soutint sa thèse, dirigée par André Latreille, sur les instituts de frères enseignants dans la première moitié du XIXe siècle. En juillet 1969, il prit conscience, selon ses termes, « de la destruction par assimilation de l’ethnie alsacienne et de l’élimination de la langue alémanique », sous l’influence de son oncle Laurent Zind (★ Wintzenheim 4.12.1907 † Saint-Pierre 13.4.1992), curé de Gueberschwihr de 1956 à 1983 et auteur d’un ouvrage intitulé Gueberschwihr. En 1970, il obtint une chaire des Sciences de l’éducation à l’Université de Lyon III, comme professeur « d’histoire des institutions éducatives ». En 1971, il adhéra à l’Elsass-Lothringische federalistiche Bewegung du Dr Iffrig ©. Coup sur coup, il publia en 1977 une Brève histoire de l’Alsace, puis, en 1979, Alsace-Lorraine : une nation interdite (1870-1940), en alsacianisant son prénom en Pierri. Au procès fait aux « Loups Noirs » à Mulhouse en 1982 pour avoir détruit le monument de Turenne à Turckheim en 1980 et la croix de Lorraine à Thann en 1981, il témoigna en faveur des accusés. Le 15 juin 1985, il fut un des trois membres du jury qui admit à Nantes, comme docteur, Henri Roques sur une thèse « révisionniste » au sujet du gazage des juifs à Auschwitz. Demeuré mariste, il décéda lors d’un voyage au Brésil où il faisait une tournée de conférences.
« L’enseignement primaire sous la Restauration dans l’arrondissement de Saint-Étienne », Cahiers d’histoire, éd. par les Universités de Clermont, Lyon, Grenoble, t. II, 1958, p. 359-372 ; Avec Jésus et Marie. Conseils spirituels tirés de la correspondance du vénéré Frère François. Textes choisis par Frère Louis-Laurent, éd. Centre Champagnat, 1959, 87 pages ; une trentaine d’articles dans le Bulletin de l’Institut des Frères Maristes des écoles à partir du n° 175, 1959 ; publication des Cahiers de Notre-Dame de Bellegarde, ronéotypés, 14 n°, dont Matérialisme dialectique et matérialisme historique, 1958, Le dogme catholique face au dogme communiste, 1963, Françoise Hardy, 1963, Religion islamique, 1964 ; « La question linguistique d’après les rapports confidentiels du recteur de l’Académie de Strasbourg de 1858 à 1863 », Wert der Zweisprachigkeit – Valeur du bilinguisme du 15.11.1969, p. 36-43 ; Les nouvelles congrégations de frères enseignants en France de 1800 à 1830, Centre d’histoire du catholicisme français de l’Université de Lyon, 3 vol., 1969 ; Cahiers d’histoire, compte-rendu, t. 15, 1970, p. 3-52 ; L’enseignement religieux dans l’Instruction primaire publique en France de 1850 à 1873, 1971 ; collaboration au Dizionario degli Istituti di Perfezione (23 notices dont frères de la Doctrine chrétienne de Strasbourg ou Joseph Rey) ; Brève histoire de l’Alsace, 1977 ; Alsace-Lorraine : une nation interdite (1870-1940), 1979.
Renseignements fournis par Frère Paul Sester, archiviste ; E. Baas, Elsass-Lothringen, Alsace-Lorraine, une nation interdite (1870-1940), Le Nouvel Alsacien du 11.1.1980 ; Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris-Strasbourg, 1982, p. 245 ; Rot un Wiss, n° 134 et 135, 1988 ; Jean-Claude Streicher, « Pierri Zind ist nicht mehr 19. Mai 1923-19. März 1988, » Nachruf in Rot un Wiss, mensuel n° 134, mai 1988 (avec liste des articles parus dans le mensuel).
Claude Muller (2003)