Manufacturier, artiste-peintre (★ Issenheim 17.8.1772 † Issenheim 28.6.1869). Fils de Jean Thiébaut Zimmermann ©. Neveu de François Joseph Zimmermann ©. Célibataire. Après avoir d’abord secondé son père au relais postal d’Issenheim, Zimmermann exploita à partir de 1809 un moulin à foulon sur la Lauch, avec son frère cadet François Joseph Aloïse (★ Issenheim 31.3.1778 † Issenheim 30.7.1863). En 1816, les frères Zimmermann transformèrent cet établissement en filature de coton et fondèrent la société Zimmermann Frères & Baeumlin, dans laquelle entrèrent également l’avocat François Joseph Baeumlin ©, gendre de François Joseph Zimmermann ©, François Thiébaut Antoine Gyssdœrffer, et plus tard François Abel Baeumlin fils. L’entreprise fut agrandie en 1822 par une énorme aile de cinq étages, puis en 1824 par un tissage mécanique, et compta près de 400 ouvriers dès 1826. En 1840, les deux frères Zimmermann se retirèrent des affaires et confièrent la manufacture à leur neveu Victor Édouard Gast © et à leur directeur de filature Jean Baptiste Spetz ©, ce dernier se retrouvant bientôt seul à la tête de l’entreprise. Devenu adjoint au maire d’Issenheim et par ailleurs gros propriétaire foncier, Zimmermann céda en 1824 à la commune le terrain destiné à la construction de la nouvelle église paroissiale Saint-André et, après l’achèvement de l’édifice en 1826, fit donation de l’orgue Callinet qui y fut installé. Devenu président du conseil de fabrique de la paroisse d’Issenheim en 1834, il fut par ailleurs l’un des fondateurs et dirigeants de la Société de musique de Guebwiller. Artiste-peintre à ses moments de loisirs, Zimmermann réalisa notamment des tableaux à l’huile aux sujets bibliques et religieux, ainsi un David jouant de la harpe et une Sainte Cécile conservés au musée du Florival à Guebwiller. On connaît aussi de lui une Vue générale de la collégiale de Thann, dessin lithographié par Georges Bruckert © à Guebwiller. En 1859, il fonda avec son frère cadet l’hôpital-hospice d’Issenheim, érigé en 1860-1861. Les frères Zimmermann léguèrent tous leurs biens à cet établissement, qui fit ériger et entretient encore leur monument funéraire élevé à l’entrée du cimetière d’Issenheim.
J. Mieg, Manufactures du Haut-Rhin, 1822, et réimpression Strasbourg 1982, p. 28, 53, 62, 82 et planche XXW (vue des bâtiments); Musikalische Geschichte der Stadt Gebweiler, Mulhouse, 1868, p. 37-39 (avec portrait lithographié) ; Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse et environs au XIXe siècle, Mulhouse, 1902, p. 468 ; J. Baumann, « Contribution à l’iconographie de Thann : le lithographe François Joseph Gresset (1807-1878) », Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, 1951-52 p. 89-92 ; idem, Thann 1161-1961 regards sur 8 siècles d’histoire locale, Mulhouse, 1961 ; M. Haering, « Le relais de la poste aux chevaux d’Issenheim », Espace alsacien, n° 13, déc. 1978, p. 24-40; idem, « Les débuts de l’industrialisation à Issenheim », Le Fer à Cheval Issenheim n° 1, printemps 1984, p. 5-7 ; idem, « Les deux frères Zimmermann et Fondation et débuts de l’hospice d’Issenheim », Histoire d’Issenheim, Guebwiller, 1992, p. 171-172 et 173-176; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs), Artistes-peintres alsaciens d’un temps ancien (1800-1880), Kaysersberg, Éditions Printek, 1991, p. 167.
Jean-Marie Schmitt (2003)