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ZIMMER Jean Eugène Albert

Combattant de la Libération (★ La Wantzenau 12.7.1922 † Strasbourg 23.11.1944). Fils d’Émile Joseph Zimmer, aubergiste, et de Marie Georgette Hirsch. Après 2 années au collège Saint-Pierre Fourier de Lunéville, il entra, en 1936, à l’École hôtelière de Strasbourg. Prêt à être engagé à l’hôtel Ritz à Paris, il suivit sa famille évacuée à Dreux en septembre 1939. Attiré par la carrière militaire dès l’enfance, il tenta de s’engager, mais sans succès. Il rentra alors à La Wantzenau avec sa famille, après l’Armistice. Rétif au nouveau régime et signalé à la police, il passa les Vosges le 14 juillet 1941 et gagna la zone libre dans un wagon de charbon. Le 23 juillet à Lyon, il s’engagea enfin dans l’Armée mais décida de gagner l’Afrique. Il partit donc pour Marseille ou le général Schmidt © lui permit d’embarquer le 20 août pour Alger. Il continua à correspondre par des canaux inconnus avec ses parents jusqu’en juin 1942 où son instruction terminée, il demanda à partir pour l’Afrique occidentale française. Affecté au 12e Chasseurs
d’Afrique, il séjourna à Thiès, Sénégal, où il rencontra celui qui deviendra son chef d’élection, le futur général Rouvillois qui le prit comme secrétaire. Le 8 novembre 1942, les Alliés débarquèrent en Afrique du Nord. L’A.O.F. entra dans la guerre et en janvier 1943, le 12e Chasseurs partit pour l’Algérie. Durant la période de réorganisation de l’Armée d’Afrique, Zimmer suivit tous les stages de formation au matériel américain ainsi que les cours des élèves sous-officiers. Sorti premier en juillet 1943, il fut aussitôt nommé maréchal des logis. En octobre, le 12e Chasseurs passa sous le commandement du général Leclerc et la future 2e D.B. se forma au Maroc. C’est à ce moment que le 12e Chasseurs se scinda donnant naissance au 12e Cuirassiers, régiment dans lequel, en raison de « ses qualités d’intelligence, d’ordre et de précision » déclara Rouvillois, il fut nommé
sous-officier d’état-major. Et c’est en tant que tel que le 10avril 1944, il participa au départ du régiment pour l’Angleterre et passa, durant 3 mois, une nouvelle période d’entraînement à West Lutton. Le 2 août 1944, la 2e D.B. fut en Normandie et sur ses applications, Zimmer fut affecté à un peloton de chars lourds comme tireur du « Sarreguemines ». La division, à compter du 10 août , fut en première ligne et Zimmer gagna sa première citation. Le 23 août  le régiment quitta la Normandie pour Paris. Le lendemain, Zimmer libéra les Buttes-Chaumont, le 25 août , entra dans Paris puis prit combat au Bourget le 28 août.
Le 8 septembre, la division repartit vers l’Est mais fut arrêtée dès la mi-septembre dans le bourbier lorrain. Après un arrêt de 2 mois, Zimmer prit le commandement du char lourd « Cherbourg » avec lequel, le 20 novembre, il parvint avec le sous-groupement Rouvillois, sur le front américain et le 22 novembre, se retrouva en Alsace, à Dettwiller. Le 23 novembre, dès 9 h 30, le sous-groupement passa la porte de Pierre à Strasbourg. Après avoir traversé toute la vieille ville, par la place de la Bourse et la route du Rhin, il fut à 10 h 30 au pont Vauban. À 16 h, le Petit Rhin fut franchi et Zimmer prit la tête de la colonne qui fonça vers le Rhin. Mais la résistance allemande y fut concentrée. L’infanterie armée de projectiles anti-chars (Panzerfaust) arrêta devant l’école, la charge du « Cherbourg » et l’existence du jeune Wantzenauvien à l’endroit même où le « Cherbourg » a été maintenu comme moment commémoratif. Croix de Guerre avec palme. Médaille militaire à titre posthume.

Archives municipales de Strasbourg, copie de correspondances de Zimmer ; Lieutenant Lambert, Héros d’Alsace, Strasbourg, s.d.

† Georges Fœssel (2003)