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ZICKEL François Joseph

Administrateur, (C) (★ Colmar 24.1.1789 † Mulhouse 20.6.1867). Fils de François Joseph Zickel, lieutenant de la maréchaussée d’Alsace, président de la Société des amis de la Constitution de Colmar en mai 1792, et de Marie Anne Raffel. ∞ 23.2.1824 à Mulhouse Adèle Kœchlin, (Pr) (★ Paris 12 fructidor an X = 30.8.1802 † Mulhouse 6.1.1884), fille de Samuel Kœchlin, blanchisseur à Mulhouse, et de Louise Élisabeth Berger. À la fin du Premier Empire, Zickel était chef de bureau à la préfecture du Haut-Rhin, avec notamment la haute main sur la section de police. Il était par ailleurs garde des sceaux de la loge colmarienne « la Concorde », dans laquelle l’avait fait entrer son président le préfet Félix Desportes ©, avec lequel il assura une correspondance suivie et des relations politiques après la chute du régime impérial. Bien que tenu en grande suspicion par les autorités de la Restauration, Zickel fut maintenu à son poste en raison de son habileté et de ses grandes compétences. Cependant, il travailla à organiser l’opposition libérale dans le Haut-Rhin, notamment au sein d’une société politique secrète dont fit partie également le manufacturier Jean-Jacques Kœchlin ©, qui fut maire de Mulhouse à la fin de l’Empire, et appartenait à la même famille que la future épouse de Zickel. En 1819, lorsque Kœchlin retrouva son siège de maire, il fit appel à Zickel, qui avait une grande influence sur lui, pour occuper le poste de secrétaire général de la mairie de Mulhouse. Il l’affilia également à la loge « la Parfaite Harmonie » et le fit entrer comme membre honoraire à la Société industrielle de Mulhouse. Tous deux eurent d’étroits contacts avec La Fayette en vue de préparer une alternance politique. Kœchlin étant devenu député libéral du Haut-Rhin, Zickel fut compromis avec lui dans la conspiration d’août 1820, puis dans la tentative d’insurrection du colonel Caron © à Belfort, Alors que ce dernier était passé par les armes, Zickel défendu à Colmar par l’avocat Verny ©, fut acquitté après une brève détention, de même que Kœchlin qui conserva son siège de député jusqu’en 1826. À ce moment, Zickel devint directeur de la Société d’assurances mutuelles du Haut-Rhin. Après avoir abandonné toute activité politique pendant la Monarchie de Juillet, il refit surface lors de la révolution de 1848. Membre de la commission départementale du Haut-Rhin, il fut nommé adjoint au commissaire du gouvernement du Haut-Rhin le 26 février 1848, mais quitta la préfecture dès le 1er mars suivant. Fait rarissime, même à l’époque, Zickel avait reçu les mêmes prénoms que son frère aîné. Cet autre François Joseph Zickel (★ Oberbronn 1779 † Colmar 26.2.1842), célibataire, avait embrassé la carrière militaire, s’était distingué comme capitaine d’artillerie durant les guerres du Premier Empire et avait été fait officier de la Légion d’honneur.

Bibliothèque municipale de Colmar, Ms 942 ; F. Zickel-Kœchlin, « Mes souvenirs de trente ans », Revue d’Alsace, 1850, p. 508-509, et « Souvenir d’un contemporain sur les événements de 1820 à 1823 en Alsace », Revue d’Alsace, 1851 p. 76-96, 115-132, 253-264, 357-369 ; E. Klenck, La Parfaite Harmonie 1809-1867, Mulhouse, 1867; Tableaux généalogiques de la famille Kœchlin 1460-1914, Mulhouse, sd, n° 132 ; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle, Paris, 1959-1960, t. I, p. 97, 120, 273, 295, 400-403, t. II, p. 242, t. III, p. 37, 253 ; René Bargeton et alii, Les préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870. Répertoire nominatif et territorial, Paris, Archives Nationales, 1981, p. 309.

Jean-Marie Schmitt (2003)