Skip to main content

ZACK Léon

Artiste, (I, puis C) (★ Nijny-Novgorod 12.7.1892 † Paris 30.3.1980). Il fit des études à la faculté des Lettres de Moscou et se forma en même temps au dessin et à la peinture dans des académies privées et exposa dès l’âge de 15 ans. Il quitta la Russie en 1920, s’établit d’abord à Rome et à Florence, ensuite à Berlin (1922) puis, en 1923 à Paris, qu’il dut quitter pour l’Isère pendant la Seconde Guerre mondiale. Après une première période figurative, il se tourna ensuite vers l’abstrait et se rangea dans le groupe du « Néo-humanisme ». Il exposa un peu partout en Europe. Il réalisa également des décors de théâtre et de ballet et illustra des ouvrages. Très actif dans le domaine de l’art sacré à partir de 1950, il vint travailler en Alsace, recommandé par l’abbé Morel, aumônier des artistes et critique d’art, tout d’abord à Urschenheim (1952-1953), où, à l’instigation de l’abbé Alphonse Vetter, il réalisa une œuvre majeure en réaménageant entièrement l’intérieur de l’église: vitraux, fresque du chœur, antependium, stèles de sainte Odile et de saint Arbogast; sa fille Irène, souvent associée à ses travaux, y réalisa une mosaïque. L’abbé Jean Fuchs l’appela ensuite à Kirchberg-Wegscheid, où il fournit les cartons des vitraux et où Irène Zack est l’auteur des mosaïques qui remplacent les autels latéraux. Ces créations firent scandale à l’époque; un critique trouva même cette dernière église « étrange par les Zacq-eries ». Pour l’église du Sacré-Cœur à Mulhouse (1959), Zack fournit un crucifix en céramique, les cartons d’une partie des vitraux et orna de graphismes l’autel monolithe en marbre blanc; sa fille y réalisa le pavage. On lui doit aussi les cartons des vitraux de l’église Saint-Vincent-de-Paul à la Meinau (1965) et de la chapelle de l’École normale de Guebwiller (1957), ainsi que la pierre tombale de l’abbé Vetter à Feldbach. Il donna, en outre, des conseils pour la rénovation de l’église de Soppe-le-Bas. Sa fille réalisa en outre l’autel de Vogelgrun et le baptistère de Herrlisheim (Bas-Rhin).

Témoignages écrits de Mgr Léon Hégelé et de l’abbé Jean Fuchs; J. Ringue, « Travaux dans les églises d’Alsace, Urschenheim », Le Nouvel Alsacien du 12.12.1952; « Alte Dorfkirche in neuem Gewand in Urschenheim », Dernières Nouvelles du Haut-Rhin du 1.10.1953; L. Hégelé, « Sakrale Kunst in der St-Georgskirche in Urschenheim bei Colmar », Le Nouveau Rhin Français des 10 et 11/12.10.1953; H. Tuzet, « Renouveau de l’art sacré en Alsace », Combat, 1953 ; M. Hirlemann,… « Urschenheim. À la mémoire d’A. Vetter », Rythmes du 5.10.1955; (Julien Himmelspach), À la mémoire de l’abbé Vetter, 1955, 2e éd., s.l., 1986 (avec contribution de Léon Zack, p. 18-21); C. M. R., « Urschenheim », L’art sacré, novembre-décembre 1955, p. 25-26 ; P. Courthion, Léon Zack, Paris, Le musée de poche, 1961; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, Paris, 1976, X, 862-863 ; C. Perrin, Penser l’art de Léon Zack, Lausanne, 1984; J.-M. Dunoyer, Léon Zack, Paris, 1989 (avec bibliographie) ; F. Perrot, Le vitrail français contemporain, 1984, 156; M. Spitz, « L’église d’Urschenheim, œuvre vivante de l’art contemporain », Annuaire de la Société d’histoire de la Hardt et du Ried, 4, 1990, p. 117-120 ; P. Cabane, Léon Zack, Catalogue de l’œuvre peint, Tours, 1993 ; P. Winninger, Art sacré et nouvelles églises en Alsace de 1945 à la fin du siècle, Strasbourg, 1994, passim (avec reproduction d’œuvres de Zack à Urschenheim et Kirchberg) ; Le patrimoine des communes du Haut-Rhin, 1998, p. 128, 873; Le patrimoine des communes du Bas-Rhin, 1999, p. 1418.

Louis Schlaefli (2003)