Bibliothécaire (PI) (★ Allstedt in Sachsen-Weimar 3.12.1858 † Jena 14.03.1940). Fils de Karl Wolfram, aubergiste et un temps employé des postes et de Adelheid Sendel. Études d’histoire et de germanistique à Jena puis à Strasbourg (1878-1883). Doctorat à Strasbourg en 1883 avec un travail sur Frédéric Ier et le Concordat de Worms. Après son Staatsexamen, il collabora à l’édition du Urkundenbuch des Stadt Strassbuch (vol 4 avec A. Schulte en 1888 et vol. 5 avec H. Witte en 1896). ∞ 1885 Käthe Harries ; 2 enfants. Grâce à sa connaissance et français et sa longue fréquentation des fonds d’archives, il fut nommé directeur des archives de la Moselle à Metz en 1888 où il obtint, en 1906, la construction d’un nouveau bâtiment donnant un nouveau souffle à ces archives en récupérant des documents lorrains émigrés à l’étranger. Durant son séjour messin, il fonda, avec le soutien du Bezirkspräsident von Hammerstein, la Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde qui produisait rapidement un travail de qualité publié dans le Jahrbuch für lothringische Geschichte und Altertumskunde et favorisait la coopération entre autochtones et immigrés allemands. Sous l’égide de la Kommission für Herausgabe lothringischer Geschichtquellen, il dirigea l’édition de plusieurs chroniques réunies dans les Quellen zur lothringischer Geschichte (13 vol.). En 1909, il fut appelé à la direction de la Kaiserliche Universtäts und Landesbibliothek de Strasbourg. La bibliothèque avait perdu à cette époque de son éclat d’origine: l’intérêt des diverses autorités compétentes s’étant émoussé au fil du temps, les moyens financiers et en personnel n’avaient pas suivi l’accroissement des fonds et l’augmentation de la fréquentation ; la contribution annuelle du Landesausschuss était même passée de 22 000 à 15 000 marks. Dès son arrivée à Strasbourg, Wolff reprit les projets de développement auxquels J. Euting avait dû renoncer et sut intéresser de nombreuses personnalités, en particulier le chancelier de l’université : il obtint ainsi la création de trois postes de bibliothécaires et fait monter les crédits de 56 000 à 83 000 marks, permettant ainsi à la bibliothèque de retrouver sa place initiale. Le 21 décembre 1918, il quitta précipitamment Strasbourg pour Kehl. En 1920, il créa le Wissenschaftliches Institut der Elsass- Lothringer im Reich qui fut accueilli par l’Université de Francfort en 1921. Wolff en sera le secrétaire général, l’éditeur des publications et le directeur de la bibliothèque jusqu’à sa retraite en 1935. Il y acheva l’édition des œuvres de Murner et le Regestes des évêques de Strasbourg, il édita, avec W. Eley, Elsass-lothringischer Atlas-Landeskunde, Geschichte, Kultur und Wirtschaft Elsass-Lothringens, dargestellt auf 45 Kartenblättern mit 115 Haupt- und Nebenkarten, Francfort, 1931 et le vol. 3 du Reichsland Elsass- Lothringen 1871-1918 (1934). Médaille Goethe en 1933.
Neueste Nachrichten du 26.8.1919 ; Petite Revue (complément lit. du Elsässer) du 15.10.1924 ; Journal d’Alsace du 2.3.1927 ; L. Pinck, Els. Lothr. Atlas, 23.2.1932 ; Das Reichsland Elsass- Lothringen 1871-1918, t. III, Wissenschaft, Kunst und Literatur in Elsass-Lothringen 1871-1918, Francfort, 1934; H. Dubled, « Histoire de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg », Annuaire de la Société savante d’Alsace et des régions de l’Est, 1964, p. 50-51.
Michel Martinez (2002)