Juge révolutionnaire, (PI) (★ Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, 28.10.1765). Fils de Jean Daniel Wolff, brouetteur et manant de Strasbourg, et de Marguerite Weber, sa 3e épouse. Après avoir fréquenté le Gymnase, Wolff s’inscrivit à l’Université de Strasbourg en 1781, mais ne termina pas ses études de théologie commencées en 1788. Reçu à la société des Jacobins de Strasbourg en septembre 1792, il se lança dans l’activisme révolutionnaire. Alors qu’il était maire provisoire de Furdenheim, il fut nommé juge au tribunal civil du district de Strasbourg le 6 octobre 1793, et deux jours plus tard, membre du Comité de surveillance et de sûreté générale du département, l’organe d’exécution des mesures révolutionnaires. Le 4 brumaire II (25 octobre 1793), les représentants du peuple en mission, J.-B. Lacoste et Mallarmé, l’instituèrent juge à la commission révolutionnaire créée le 15 octobre, dont Charles Taffin © fut président. Réorganisant ce tribunal révolutionnaire le 18 frimaire II (8 décembre 1793), les représentants Baudot et J.-B. Lacoste maintinrent Wolff dans ses fonctions. Arrêté le 25 frimaire II (15 décembre 1793) par le Comité de surveillance pour avoir eu des liens avec Euloge Schneider ©, il fut mis en liberté quelques jours plus tard et siégea de nouveau au Tribunal révolutionnaire présidé par Antoine Téterel ©. Il fut cependant remis en arrestation par ordre de Baudot et J.-B. Lacoste le 21 nivôse II (10 janvier 1794) et conduit à Dijon, d’où il ne fut libéré que le 17 vendémiaire III (8 octobre 1794) en vertu d’un arrêté du représentant Foussedoire. Après son retour à Strasbourg, il publia, en 1795, une Histoire publique et secrète de la Révolution dans le Bas-Rhin, un plaidoyer en sa faveur pour se laver de l’opprobre de la Terreur dont il fut un des agents les plus actifs. On ne sait ce qu’il advint de lui par la suite.
Wichtigste Epoche der Revolution des Niederrheins unter dem Triumvirat der Tyrannen Robespierre, St. Just und Couthon von Johann Daniel Wolff, damaiigem Gliede des Sicherheitsausschusses des Niederrheinischen Departements, und Richter der Revolutionskommission, des Revolutions- und Distriktsgerichts von Strassburg ; Oeffentliche und geheime Geschichte. Im dritten Jahr der Frankenrepublik [Strasbourg, 1795] (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 6.840).
Archives municipales de Strasbourg, RAM-247 et 292, LDA-156, Police 230 et 244 ; Archives nationales, F74775′5 (d. Schramm) ; Archives départementales du BasRhin, 1 L 145, 82, 1 L 1534 ; Livre bleu ; Barth, « Notes biographiques sur les hommes de la Révolution », Revue d’Alsace, 1883, p. 279; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, 1897-1902; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1015 (nombreuses erreurs) ; W. Westphal, Matricula scholae Argentinensis, t. II, Strasbourg, 1976.
Claude Betzinger (2002)