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WOLF Aron

Rabbin, (I) (★ Strasbourg 22.3.1918 d. Villemotier, Ain, 18.5.1944). Fils de Moïse Wolf, commerçant, et de Sarah Rein, ∞ 16.11.1941 Blima Brand ; 1 fille. Il appartenait à une famille très religieuse de la communauté « Etz ‘Hayim » fréquentant la synagogue de la rue Kageneck de Strasbourg. Après des études secondaires au lycée Kléber de Strasbourg, il alla puiser la science rabbinique à la source dans la célèbre yeshivah (centre d’étude talmudique) de Mir en Pologne, moins pour devenir rabbin que pour être un guide de la jeunesse traditionnelle. Il fit partie de la classe 1938 et connut la guerre. Démobilisé en mars 1941, il fut admis le mois suivant au Séminaire israélite de France replié à Chamalières, Puy-de- Dôme. Wolf fut désigné pour aller, aux grandes vacances de 1941, dans un camp de cadres dirigés par des Éclaireurs israélites, à Lautrec. À son retour, il prit en mains un groupe de jeunes gens dont il devint l’instructeur et le guide. À la rentrée 1943, le Séminaire rabbinique, expulsé par la police vichyssoise, s’installa à Lyon. Wolf devint un des principaux animateurs de la jeunesse juive, se prodiguant en conférences et en cercles d’études. Il devint ensuite l’aumônier de la ferme agricole fondée par l’Entraide française israélite au lieu-dit Saint-Germain, commune de Villemotier, Ain. Au cours d’une mission, surpris avec ses élèves par un détachement de la Gestapo, il tenta de s’enfuir et fut abattu. À la demande du Consistoire central, le grand rabbin de France, Isaïe Schwartz © conféra à Wolf, à titre posthume, le titre de Morenou Ha-Rav (notre maître, le guide spirituel).

Il rédigea, en vue de son examen de sortie du Séminaire rabbinique, sous la direction du rabbin Poliatchek, une étude sur La sortie d’Égypte chez les Prophètes. Il traduisit aussi en français le Messilath Yechahm du moraliste cabbaliste Moïse ‘Hayim Luzzato.

M. Liber, « « Aron Wolf, rabbin », Mémorial en souvenir de nos rabbins et ministres officiants victimes de la barbarie nazie, Paris, 1947, p. 52- ; F. C. Hammel, Souviens-toi d’Amalek, Paris, 1982 (index) ; R. Berg, Histoire du rabbinat français (XVIe-XXe siècle), Paris, 1992, p. 113, 204 ; J. Daltroff, « La synagogue de la rue Kageneck de Strasbourg (1892-1999) », Almanach du KKL, Strasbourg, 2000, p. 103-113.

Jean Daltroff (2002)