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WITTENHEIM Notker (Nocherus) von

Chevalier, fondateur du couvent de Schönensteinbach († 23 mai probablement après 1161). ∞ Benedict; 2 filles qui porteraient le même prénom : Cunegund, membres la communauté cistercienne de Klein-Lützel, Suisse, canton de Soleure, à partir de 1124. Le nom actuel de Wittenheim provient du fait qu’il était possessionné à Wittenheim. Aucun lien de parenté n’est attesté avec le lignage noble homonyme qui n’apparaît qu’au XIIIe siècle. Plusieurs indices laissent entendre qu’il pourrait être issu de la famille comtale des Frohburg et être en parenté avec les Ferrette © et les Soyhières. En 1147, un Notker est cité, avec Oudelard, comte de Soyhières, comme un des quatre fondateurs de l’abbaye bénédictine de Beinwil, dans le Jura suisse. La donation par Wittenheim de la chapelle Sainte-Marguerite de Wittenheim, en 1152, en faveur du prieuré de Steinbach, fut notamment confirmée par Ortlieb von Frohburg († 1164), évêque de Bâle, Ludwig von Pfirt (= Louis, comte de Ferrette), et par le comte de Soyhières, en 1161, puis en 1196. Ajoutons que les comtes de Frohburg, outre des alleux, tenaient en fief de l’évêché de Strasbourg des terres et le droit de patronage à Wittenheim, ce qui militerait en faveur de l’appartenance de Wittenheim à ce lignage.

Le couvent de Schoenensteinbach fut construit à partir de 1139 et placé sous la protection des moines de l’abbaye de Lucelle. En 1154, lorsque le chapitre décida de rompre ses liens avec les couvents féminins, Wittenheim sollicita l’intervention de l’évêque Ortlieb pour la nomination de nouveaux directeurs spirituels. Ce dernier dépêcha Wittenheim auprès du pape Adrien IV pour plaider lui-même sa cause : la communauté fut ainsi placée sous l’obédience des chanoines de Marbach par le synode de Bâle, le 17 septembre 1157 (une bulle papale confirma cette incorporation en 1159). Peu avant sa mort, Wittenheim revêtit l’habit des Augustins. Il fut inhumé dans l’église du couvent et sa pierre tombale était encore visible au début du XVIIIe siècle.

S. Dietler, Chronique des Dominicains de Guebwiller 1124-1723, trad. fr. sous dir. Ph. Legin, Guebwiller, 1994, p. 93-94 ; J. Baquol, Dictionnaire du Haut- et du Bas-Rhin, 3e édition entièrement refondue par P. Ristelhuber, 1865, p. 598 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 375-376; J.-Ch. Winnlen, Schönensteinbach, une communauté religieuse (1138-1792). Contribution à l’étude de l’Alsace monastique, Société d’histoire sundgauvienne, 1993, p. 8-14 et 326.

Nicolas Mengus (2002)