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WINCKLER Joseph Louis Théodore

Publiciste, statisticien et utopiste (★ Altkirch 8.11.1816 † Altkirch 31.10.1889). Fils de Jean Antoine Winckler ©. Célibataire. Propriétaire, rentier. Auteur de nombreuses brochures qui lui valurent une certaine notoriété dans le monde littéraire (il avait reçu une médaille d’argent de l’Académie nationale de Paris en 1869). En janvier 1849, il avait organisé une société de secours et d’encouragement afin de lutter contre les incendies. Cette société philanthropique fut dissoute en 1850 par le sous-préfet au motif que Winckler, en sa qualité de secrétaire-trésorier, n’avait pas obéi à une de ses injonctions. Les fonds furent placés à la Caisse d’Épargne d’Altkirch. En 1873, lors de la reconstitution de la compagnie des sapeurs-pompiers, Winckler émit le souhait de voir ces fonds mis au service des hommes du feu. Il fut l’un des 15 directeurs de la Caisse d’Épargne d’Altkirch (1849-1854). Il fut élu lors du renouvellement du conseil d’arrondissement de Mulhouse, en juin 1861, battant Couchepin ©, conseiller sortant soutenu par l’administration impériale, qui était haï, selon le commissaire de police d’Altkirch. Il resta audit conseil jusqu’en 1866. En 1863, Winckler fut candidat, mais sans l’ombre d’une chance, à l’élection législative contre le député sortant Hesso de Reinach ©, inexpugnable dans sa forteresse du Sundgau, qui emporta les dix-neuf vingtièmes des voix. En septembre 1864, il souhaita qu’à l’instar des grands centres manufacturiers fussent créées des sociétés de secours mutuels et de prévoyance et il tenta d’organiser une société analogue dans les cantons d’Altkirch et de Hirsingue. Entre 1865 et 1869 où il démissionna, il appartint au conseil municipal de sa ville natale. Winckler fit tous ses efforts pour qu’Altkirch devînt le siège d’un quatrième arrondissement haut-rhinois, interpellant notamment l’empereur Napoléon III et le ministre de l’Intérieur. Fin décembre 1869, il fit partie d’un comité créé afin d’obtenir le rétablissement à Altkirch du siège d’une sous-préfecture par la création d’un quatrième arrondissement haut-rhinois, ce qui n’était pas du goût de L’Industriel Alsacien de Mulhouse, organe officieux des manufacturiers mulhousiens. Ce quatrième arrondissement fut toutefois appelé à la vie après les événements de 1870-1871. Le nom de Winckler apparaît parmi les candidats potentiels lors des élections législatives d’octobre 1870. En janvier 1871, à la suite de l’appel lancé par le général allemand von Treskow, Winckler créa et présida un comité de secours afin de venir en aide aux habitants des arrondissements de Belfort et Montbéliard qui souffraient du fait de la guerre. Il avait opté pour la France. Il jouissait de l’estime et de la sympathie de tous ses concitoyens. La Société française de statistique universelle lui décerna une mention honorable en 1872 pour son travail relatif au mouvement commercial dans le Zollverein. En 1874, une polémique ayant surgi à propos de la répartition des indemnités de guerre payées à la ville d’Altkirch, il croisa le fer avec le maire Antoine Roesch ©, dont il disait qu’il administrait la ville en véritable autocrate. Il fut l’un des principaux organisateurs de la commémoration des défenseurs d’Altkirch et de la délivrance des Grandes Compagnies (1376), célébrée en l’église d’Altkirch, le 26 janvier 1876. Toujours au service de l’humanité, il s’adressa, lors de la terrible inondation de 1876 qui ravagea de nombreuses communes alsaciennes, à la Société d’agriculture de France et en obtint des subsides. En 1876, après les inondations, il émit le souhait de la création d’une Caisse universelle de secours dont le siège serait à Paris. Winckler s’intéressa à des domaines aussi divers que l’agriculture, la viticulture, le commerce, le Zollverein, le passé de sa ville, la question d’Orient, le chemin de fer, les trappistes et le monastère d’Oelenberg, l’approvisionnement en eau de sa ville… Il fut sur le tard, le représentant d’un négociant de vin de Malaga à Altkirch (1879) ainsi que de la Société Vinicole Bordelaise (1880). Il était correspondant du Journal d’Agriculture Pratique. Son frère jumeau Charles décéda comme chirurgien militaire à l’hôpital militaire de Mascara en Algérie, le 1er octobre 1841).

Relevé statistique des circonscriptions administratives et judiciaires de la France, mouvement de la population par département et par arrondissement pendant la période de 1851 et (sic pour à) 1856. Suivi d’un aperçu topographique et statistique des cantons d’Altkirch, Hirsingen, Ferrette et Landser, arrondissement de Mulhouse, Altkirch, 1859, Aperçu sur l’administration politique, judiciaire et civile des États de l’Église sous le pontificat de S.S. le pape Pie IX…, Mulhouse, 1860, Revue synoptique des principaux vignobles de l’univers, Mulhouse, 1863, Lettre adressée à SM l’empereur Napoléon III (pour demander la reconstitution de l’ancien arrondissement d’Altkirch), Altkirch, 1866, Le Pontife-roi en face de la révolution, Bar-le-Duc, 1867, Le Miroir de la patience et de l’espérance, recueil de maximes et de préceptes, Bar-le-Duc, 1868, Lettre concernant la reconstitution de l’ancien chef-lieu d’Altkirch, adressée à S. E.M le ministre de l’Intérieur, 1868, Le Baume de consolation, recueil de maximes, Bar-le-Duc, 1869, Mouvement commercial dans le Zollverein et coup d’œil sur ses diverses industries (en vente aux bureaux de l’Industriel Alsacien, à Mulhouse), Époque des vendanges d’Altkirch (1835-1872), un article sur le chemin de fer et les voies d’accès routières à Altkirch (1873), La production vinicole et les droits sur les vins de France, Feuille vinicole de la Gironde, 1879.

Archives départementales du Haut-Rhin AHR, 2 M 33; 2 N 9, doc. n° 45, 46, 55, 80, 121, 139, 141, 149, 157; 1 Z 130, doc. n° 112, 113, 115 ; L’Industriel Alsacien, n°46, 48 et 50 des 9., 16. et 23.6.1861 ; n°43, 45 des 28.5. et 4.6.1863 ; n° 80, 6.10.1864 ; n° 1, janvier 1870 ; n° 225, 24.9.1870 ; n° 147, 204, 21.6. et 28.8.1872 ; Altkircher Kreisblatt, n° 1,3, 4, des 11. et 25.3., I.4.1871 ; n° 2, 19, 20, 38, des 13.1., 11 et 18.5., 21.9.1872; n° 36, 37, 42, des 6 et 13.9., 18.10.1873 ; n°5, 40, 41, 42, 43, 44, des 31.1., 3, 10, 17, 24 et 31.10.1874; n° 19, 28 des 8.5. et I0.7.1875; n° 3, 5, 28, 32, 52 des 15 et 29.I., 8.7., 5.8., 23.12.1876; n° 45, 10.11.1877; n° 2, 35 des 12.1. et 31.8.1878 ; n°43, 25.10.1879 ; n° 36, 4.9.1880 ; n° 35, 27.8.1881 ; n° 15, 8.4.1882 ; n° 22, 26, 41, des 31.5., 28.6. et 11.10.1884; n° 35, 29.8.1885. Express, n° 258, 5.11.1889. M. Glotz et P. Madenspacher et alii, Le prieuré, l’hôpital et le cimetière de Saint-Morand d’Altkirch, Société d’Histoire du Sundgau, 1995, p. 181. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1197 bis, « Th. Winckler ».

Patrick Madenspacher (2002)