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WINCK Émile

Journaliste, résistant (★ Paris 20.5.1898 † ?). Issu d’une famille strasbourgeoise émigrée en 1871. Licencié ès lettres (philosophie). Engagé volontaire par devancement d’appel le 21 septembre 1916. À partir du 1er janvier 1921, il fut rédacteur en chef à l’agence Havas à Mayence et chargé de la diffusion des nouvelles de source française en Rhénanie. Envoyé spécial à Dusseldorf, Duisbourg et Ruhrort lors de l’occupation française des têtes de pont. Nommé directeur de l’agence Havas de Berlin le 1er juillet 1923. Chargé de diverses missions en Europe centrale. De 1928 à 1929, il fut vice-président puis président de l’Association de la presse étrangère de Berlin. En 1930, il fut appelé en France à la demande de la Wilhelmstrasse en raison de son hostilité à la politique de rapprochement franco-allemand. Il effectua alors un stage au siège central d’Havas à Paris dans le service publicité. En 1931, il fut nommé directeur de l’agence Havas de Strasbourg. Il fut également chargé de mission en Sarre, à la veille du plébiscite, en vue de la réorganisation des services d’information français. Rappelé sous les drapeaux le 25 août 1939, il fut fait prisonnier à Saint-Dié le 22 juin 1940 avant de s’évader le surlendemain et de gagner à pied la zone sud. En septembre 1940, il fut licencié par Havas à la demande du commissaire contrôleur allemand de l’agence. Il entra alors au ministère du Ravitaillement du gouvernement de Vichy. Commissaire du gouvernement auprès de divers organismes dépendant du ministère du Ravitaillement. En 1941, il forma un groupe de résistance au Contrôle mobile du ravitaillement à Vichy en même temps qu’il participa aux premiers parachutages dans l’Allier. Entre 1942 et 1944, il fit obstacle aux mesures de prélèvement de main d’œuvre dans le domaine dont il avait la charge. Le 1er septembre 1944, il fut nommé chef de service au ministère du Ravitaillement du GPRF. Le 2 septembre 1944, il fut élu vice-président du Comité de Libération du Comité général d’organisation du commerce. Le 1er janvier 1945, il fut réintégré de plein droit dans l’agence Havas. En juillet de la même année, il projeta l’édition d’un hebdomadaire La semaine alsacienne. En 1946, il fut détaché à Sarrebruck à la demande du ministre de l’Information comme conseiller du gouvernement de la Sarre. Du 1er juillet 1947 au 31 mars 1948, il assura la direction du quotidien gaulliste Le Journal de Strasbourg qui succéda au Nouveau journal de Strasbourg après sa fusion avec Le Rhin. Croix de Guerre (1914-1918).

Archives départementales du Bas-Rhin, D 339 paquet 7 n° 13; Cl. Lorentz, « La presse alsacienne de la Libération à 1949 », Revue d’Alsace, n° 118, 1992 ; idem, La presse alsacienne du XXe siècle. Répertoire des journaux parus depuis 1918, Strasbourg, 1997, p. 218 et 483.

Claude Lorentz (2002)