Universitaire, pédagogue, (PI) (★ Heiligenstein 10.10.1792 † Strasbourg 7.2.1853). Fils d’André Willm, vigneron et baquetier, et de Dorothée Almendinger. ∞ 6.4.1831 à Strasbourg Marie Madeleine Dietsch (★ Strasbourg germinal an X † 1881), fille de Nicolas Dietsch, négociant, et de Marie Madeleine Roederer; 4 enfants. Élève au Gymnase protestant de Strasbourg de 1807 à 1809, puis étudiant en théologie à Strasbourg, à Heidelberg en 1813, docteur en théologie à Goettingen en 1832. Instituteur à Westhoffen (1814-1815), puis au pensionnat Bourrit à Lyon. Établi à Paris en 1817, il y prêcha, mais travailla surtout à de notices biographiques destinées au Musée des protestants célèbres, publié par la librairie Doin de 1821 à 1824. Revenu à Strasbourg, il enseigna la littérature française au Gymnase de 1821 à 1831 et la morale chrétienne au séminaire protestant de 1826 à 1832. Il obtint cette ?année-là la chaire de philosophie à la faculté de Théologie et fut, en outre, nommé en 1834 inspecteur d’Académie du Bas-Rhin, fonctions qu’il exerça jusqu’à sa mort. Collaborateur de la Revue germanique chez Berger-Levrault © de 1829 à 1837 et du Dictionnaire des sciences philosophiques chez Hachette de 1844 à 1850. Correspondant régulier du philosophe Victor Cousin qui ne savait pas l’allemand, il lui fournissait des traductions d’auteurs allemands, notamment de Hegel, et travaillait, au moment de sa mort, à une Encyclopédie des sciences philosophiques. Franc-maçon, il était en 1846 membre de la loge des Frères réunis de Strasbourg. Correspondant de l’Académie des sciences morales depuis 1847. Chevalier de la Légion d’honneur la même année.
Traduction de G. C. Pfeffel, Lettres à Bettina sur la religion (1825) ; Essai sur la philosophie de Hegel, 1836 ; Essai sur l’éducation du peuple et sur les moyens d’améliorer les écoles primaires populaires et le sort des instituteurs, Strasbourg, 1840 (rééd. 1843 et 1847) ; Histoire de la philosophie allemande depuis Kant jusqu’à nos jours, 4 volumes, Paris, 1846-1847. Sa correspondance avec Cousin est conservée à la Bibliothèque de la Sorbonne, Paris, fonds Victor Cousin.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 997 ; M. Bloch, Trois éducateurs alsaciens – Joseph Willm et l’éducation du peuple. Jean Macé et l’éducation des filles. Auguste Nefftzer, fondateur du « Temps » et l’éducation par la presse, Paris, 1911, p. 1-92 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 591 ; M. Kauffmann, « Joseph Willm : une vocation de philosophe et d’éducateur », Saisons d’Alsace, 1985, p. 53-90 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 464-465 ; P. Schroeder, « Joseph Willm, éducateur et philosophe », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, 2000, p. 29-36 (portrait et bibliographie). Autres portraits dans Biographies alsaciennes d’A. Meyer, t. IV n° 12, et dans Ch. Th. Gerold, La Faculté de Théologie et le Séminaire protestant de Strasbourg de 1803 à 1872, Strasbourg, 1923 (gravure d’Élise Gerold-Bruch ©).
Michel Edmond Richard (2002)