Pasteur, universitaire, écrivain, (PI) (★ Asswiller 19.7.1869 † Brumath 5.1.1959). Fils de Louis-Philippe Will, pasteur, et de Pauline Lange, ∞ 2.8.1894 à Strasbourg Amélie Koerttgé (★ 1874 † 1954), fille d’Eugène Koerttgé et de Marie Boersch ; 1 fille: Marie Louise, épouse d’Adrien Weirich ©. Études secondaires au Gymnase protestant de Strasbourg (Abitur 1887). Études de théologie aux universités de Strasbourg, Berlin et Paris de 1887 à 1892. Vicaire à Strasbourg (Neudorf, Sainte-Aurélie, Saint-Thomas) en 1893, pasteur à Masevaux en 1894 puis à Strasbourg (Saint-Guillaume) en 1899. En sus de son activité paroissiale, il assura la publication de nombreux articles et études principalement religieuses. Rédacteur de l’Evangelisch-protestantischer Kirchenbote für Elsass und Lothringen, il anima aussi la Société biblique et l’Union libérale ainsi qu’une œuvre sociale, d’avant-garde pour cette époque, les colonies de vacances pour ouvrières. Il participa activement à la Conférence pastorale d’Alsace et de Lorraine dont il fut le président en 1922. En 1918, il fit partie de l’équipe appelée sous la direction du doyen Paul Lobstein © à reconstituer la faculté de Théologie protestante dans le cadre de l’Université française. Maître de conférences en 1919, il obtint la licence (ancien régime) en théologie en 1922 et quitta dès lors la paroisse de Saint-Guillaume. Docteur en théologie en 1925, il fut chargé de cours, puis professeur sans chaire et finalement professeur titulaire de théologie pratique en 1930. Ses fonctions universitaires et au Consistoire supérieur de l’Église de la Confession d’Augsbourg le conduisirent à accomplir plusieurs missions en France et à l’étranger (Europe centrale et orientale, Suisse, Grande-Bretagne, Pays-Bas) et à y donner des cours. Professeur honoris causa de l’Université de Glasgow, Écosse; en 1937, il participa activement la même année à l’organisation de la Journée protestante de Strasbourg. Il présida, en 1938, le Comité des fêtes du quatrième centenaire du Gymnase protestant. Bien qu’élevé à l’honorariat, il se replia, en 1939, avec l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand. Tout en poursuivant ses activités de recherche théologique et historique, il assura les fonctions de pasteur auxiliaire de la paroisse protestante de Clermont-Ferrand et d’aumônier hospitalier, puis, après la Libération, d’aumônier des prisonniers allemands. Le message de réconfort apporté par le pasteur aux réfugiés d’Alsace, fut complété par des articles, souvent en dialecte, publiés dans des périodiques. De retour à Strasbourg, il se remit au service de l’Église de la Confession d’Augsburg et du chapitre Saint-Thomas comme délégué à la commission liturgique du Conseil œcuménique des Églises à Clarens, canton de Vaud, président de la commission Église et liturgie et président de la commission d’art. L’histoire de l’art, religieux en particulier, était pour Will le complément naturel de la culture théologique, de même que la musique, d’où sa contribution au rayonnement du chœur de Saint-Guillaume aux côtés d’Ernest et de Fritz Münch ©. Jusqu’à un âge avancé, il participa encore à la plupart des événements de la vie ecclésiastique et culturelle et continua à publier articles et études. Chevalier de la Légion d’honneur.
Ouvrages : Im Lichte des Evangeliums, Vignetten zu biblischen Texten, Strasbourg, 1899, Der Pietismum, Das Wesen und Werden des Protestantismus, Strasbourg, 1903, p. 35-52 ; Jakob Sturm, Evangelische Lebensbilder aus dem EIsa?, Strasbourg, Evangelische Gesellschaft, 1901-1905, t. 2, p. 49-86 ; Du paradis j’ai fait le tour, Strasbourg, 1905 ; Stundenten Verbindung Wilhelmitana, Strasbourg, 1907 ; Calvins Bedeutung für unsere Zeit, Strasbourg, 1909 ; Schönheit des Glaubens. Zehn Predigten gehalten in der Kirche St-Wilhelm zu Strassburg, Stuttgart, 1911 ; « St- Wilhelm als Klosterkirche », Geschichte der Wilhelmerkirche, Strasbourg, 1914 et 1934, p. 3-28; Sie sahen den Himmel offen. Weinachtserzählungen, Stuttgart, 1915, Lahr, 1924 ; avec G. Appel, Jesu, hilf siegen. Fünf Bilder aus elsässischer Vergangenheit und Gegenwart, Strasbourg, 1920 ; Tauler. Eine Geschichte aus Strassburgs Vergangenheit, Bâle, 1920 ; La liberté chrétienne. Étude sur le principe de la piété chez Luther, Strasbourg, 1922 ; Le Culte mystique, Strasbourg, 1924; Lewendigi Staan, Erinnerung an e Pilgerreis in d’Cevenne (ouvrage en dialecte), Strasbourg, 1925 ; « Das verlorene Paradies », Heilig Land. Konfirmandenbüchlein, Strasbourg, 1925, p. 7-13, Le culte, t. 1. Le caractère religieux du culte, Strasbourg, 1925, t. 2 : Les formes du culte, Paris, 1929, t. 3, Les éléments sociaux du culte, Paris, 1935 ; L’Eglise, Rapports présentés par W. Monod, A-N. Bertrand et R. Will, Paris, 1931 ; « Le Génie visuel de Goethe », Goethe. Études publiées pour le centenaire de sa mort par l’Université de Strasbourg, Paris, 1932, p. 229-247 ; « Le Gymnase en 1638 », Relation des Fêtes à l’occasion du quatrième centenaire du Gymnase protestant de Strasbourg, Strasbourg, 1938, p. 287-298 ; Sapiens et eloquens pietas. Quatre tableaux tirés de l’histoire du Gymnase protestant de Strasbourg, Strasbourg, 1938 ; « Notre culte », L’esprit du culte protestant, publié par les professeurs de la faculté de Théologie protestante de Strasbourg, Clermont-Ferrand, 1942, p. 11-41 ; « Christianisme et Église », Le problème de l’Église, Paris, 1947, p. 69-89 ; Jean Tauler. Scènes strasbourgeoises de la vie monacale au XIVe siècle, Strasbourg, 1947 ; Stecketburi vun zellemols (ouvrage en dialecte), Strasbourg, 1947 ; « Une grande œuvre strasbourgeoise », Le Chœur de Saint-Guillaume de Strasbourg, Strasbourg, 1947, p. 3-7 ; « Ernest Münch et son Église », ibidem, p. 39-46 ; La piété protestante en Alsace, Strasbourg, 1947 ; Le culte de l’Église de la Confession d’Augsbourg en Alsace et en Lorraine, Strasbourg, 1948 (traduction allemande sous le titre Der Gottesdienst Augsburger Konfession in Elsass und Lothringen).
Articles : Philadelphia (Berne) des 1.11.1906 et 1.1.1907 : « Ueber Geselligkeit ». Le Christianisme social (Paris), n° 12, 1920 ; « Un cri de l’Alsace. L’enseignement religieux en Alsace ». Revue de théologie et de philosophie (Lausanne), n° 60, 1926 : « Les principes essentiels de la vie culturelle » ; n° 88, 1933 : « Parole de Dieu et prédication ». Revue d’histoire et de philosophie religieuses, n° 1, Strasbourg, 1926 : « Ruysbrock l’admirable » ; n° 5, 1927 : « La liturgie luthérienne » ; n° 1, 1929 : « Quelques réflexions sur le style liturgique » ; 1929, n° 4-5 : « Le culte du Sacré Cœur en Alsace » ; n° 6, 1930 : « Les origines de la liturgie protestante de Strasbourg » ; 1931 : « Encore les origines de la liturgie protestante de Strasbourg » ; n° 6, 1932 ; « La Conception protestante de l’Église considérée comme le Corpus Christi » ; n° 1, 1936 : « Magie et religion » ; n° 3-5, 1936 : « Le symbolisme de l’image du Christ » ; n° 5-6, 1937 ; « Le Climat religieux de I’Hortus deliciarum d’Herrade de Landsberg » ; n° 4, 1938 : « Quiétisme, piétisme, mystique » ; n° 5-6, 1938 ; « La première liturgie de Calvin » ; n° 3-4, 1939 : « L’Église protestante de Strasbourg, pendant la Révolution » ; n° 1, 1941 : « L’Église protestante de Strasbourg pendant le Consulat et l’Empire » ; n° 4, 1942 : « L’Église protestante de Strasbourg sous la Restauration » ; n° 4, 1944 : L’Église protestante de Strasbourg sous la Monarchie de Juillet » ; n° 2, 1946 : « L’Église protestante de Strasbourg sous la Seconde République » ; 1947-1948 : « L’Église protestante de Strasbourg sous le Second Empire ; n° 3, 1952 : « L’Église protestante de Strasbourg. Église et culture ». Dans cette revue, Will a également publié de nombreux comptes-rendus d’ouvrages de théologie. Archives de la Conférence pastorale, Strasbourg, 1930 : « Zum Gedächnis der Augsburger Konfession, 1530 » ; Foi et Vie, Paris, 1934 : « Les dieux de la Grèce » ; n° 5,1946 : « L’Église et la formation de la personnalité » ; 1947 : « La situation culturelle de l’Église luthérienne d’Alsace ». Le Semeur vaudois, Lausanne, 1944 : « Il pleure dans mon cœur ». Fraternité évangélique, Paris, 1950 : « L’art dans le culte ». Ars sacra – Revista intercambio, Rio de Janeiro (Brésil), 1950 : « Wesen und Wirken der Kunst im Gottesdienst » ; Études théologiques et religieuses publiées par la Faculté libre de théologie protestante de Montpellier, 1944: « Une réforme du culte réformé ». Le Messager évangélique du 11.10.1953: « De la discipline ecclésiastique » ; du 31 juillet 1955 : « La bonté » ; 1956 : « Un homme d’Église alsacien, Jean Christian Schmidt (1751-1818) ». « Le Parthénon à minuit », Almanach luthérien, 1958.
Robert Weirich (2002)