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WILHELM Mathias Landelin Henri, dit Henry

Magistrat, bibliophile (★ Colmar 19.8.1821 † Pantin, Seine-Saint-Denis, 25.9.1899 ; inhumé à Colmar). Fils de François Xavier Cyrille Mathias Wilhelm, avoué à la Cour royale de Colmar, et d’Anne Charlotte Françoise de Gombault. Petit-fils de Jean-Baptiste Wilhelm ©. Célibataire. Études secondaires au collège de Colmar, puis supérieures à la faculté de Droit de Strasbourg. Après sa licence, il fut admis comme stagiaire au barreau de Colmar en 1843, puis devint avocat à la Cour royale en 1846, enfin avoué en 1862, succédant à son père décédé l’année précédente. Entré au conseil municipal de Colmar en 1870, il en démissionna l’année suivante et quitta l’Alsace annexée. Il devint ensuite juge de paix du canton de Fontaine, près de Belfort, en 1871, puis de celui de Mormont, près de Melun, en 1881, ensuite à Chartres en 1884 et enfin à Pantin en 1890. Oncle du colonel Sandherr ©, protagoniste de l’Affaire Dreyfus, il se fit connaître comme clérical et anti-dreyfusard dans sa juridiction et refusa notamment de légaliser un arrêté de la municipalité de Noisy-le-Sec interdisant des processions. Mis à la retraite d’office par le ministère anticlérical de l’époque, il s’apprêtait à revenir en Alsace, auprès de son neveu le collectionneur Georges Spetz © à Issenheim, lorsqu’il décéda. Wilhelm avait été sensibilisé dès sa jeunesse à la littérature et à la bibliophilie par sa mère, descendante de l’historien Florimond de Rémond (1540-1602) qui avait acheté à Montaigne sa charge de conseiller au Parlement de Bordeaux, ainsi que du poète Jean Ogier de Gombauld (1570-1666) qui compta parmi les premiers membres de l’Académie française. Toute sa vie durant, Wilhelm consacra sa fortune à rassembler une collection d’ouvrages historiques et littéraires qui compta, à sa mort, plus de 11 000 volumes. Passionné de littérature bénédictine, il s’était particulièrement spécialisé dans les ouvrages relatifs à l’histoire de la Congrégation de Saint-Maur. Familier de l’Université catholique de Paris, il était devenu associé de la Société des
antiquaires de France, membre de la Société de l’histoire de France et officier d’Académie. Il légua sa prestigieuse bibliothèque à sa ville natale dont le conseil municipal donna son nom à une rue de Colmar en 1909, commanda un buste de W. (non localisé) au sculpteur Charles Jaecklé ©, puis un bas-relief (conservé à la Bibliothèque municipale) au sculpteur Henri Waderé ©.

Archives municipales de Colmar, 0010/1 et dossier biographique ; Elsass-Lothringische Volkspartei du 1.10.1899 ; Journal de Colmar du 12.10.1899 ; A. M. P. Ingold, Henry Wilhelm, Colmar, 1899 ; Revue alsacienne illustrée, 1900, n° 2 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 995 ; P. A. Helmer, « Henry Wilhelm », Cahiers alsaciens, n° 8, mars 1913, p. 82-85; F. J. Heitz, Deux registres de délibérations du barreau de Colmar 1712-1870, sl, 1932, p. 338-339; F. Gueth, « Henry Wilhelm par Henri Waderé », Mémoire colmarienne, n° 26, juin 1987, p. 10-13, et n° 27, septembre 1987, p. 9-12.

Jean-Marie Schmitt (2002)