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WIEGER Fréderic (pseudonyme : Regewius)

Actuarius (greffier-chancelier) de la chancellerie et poète, (PI) (★ Strasbourg 4.5.1649, l’année 1664 donnée par Sitzmann est erronée –- † Strasbourg 7.10.1701). Fils de Jean Jacques Wieger, docteur en droit, avocat, originaire de Landau, Palatinat et de Anne Madeleine Heuss. ∞ I 9.11.1677 à Strasbourg Marie Marguerite Agger, veuve Schrag, fille de Jean Adam Agger, docteur en médecine, ∞ II 16.11.1689 à Strasbourg Salomé Dietrich, fille de Dominique Dietrich, veuve de Jean Thomas Kau, commerçant. Frédéric Wieger fut à l’origine d’une dynastie d’universitaires, exemple parfait de l’endogamie des professeurs strasbourgeois d’Ancien Régime. Docteur en droit avec une dissertation de 34 pages in-4° soutenue le 2 avril 1674 sur les problèmes techniques et administratifs du remembrement agricole (De renovatione bannorum), particulièrement utile en cette période de reconstruction après la guerre de Trente Ans. Ce travail témoigne du constant souci pratique « caméraliste » des juristes strasbourgeois et devrait intéresser les historiens des institutions rurales : ils y trouveront aussi bien les règles et les termes techniques applicables au XVIIe siècle, que d’intéressantes comparaisons entre les usages germaniques et français de l’époque. C’est à juste titre que Jacques Wencker © l’a reprise dans son Apparatu Archivorum et que la faculté a approfondi le sujet par deux études de Jacques Louis Albert © : d’abord, en 1783, sous le même titre que Wieger puis, en 1784, par une thèse de 76 pages sur les Livres Terriers (De codicibus territorialibus), Wieger fut l’un des triumvirs du Trésor, administrateur (nommé en 1698) de la fondation Schenkbecher, membre du Grand Sénat et s’est par ailleurs fait un nom comme membre fondateur et responsable des publications d’une société littéraire strasbourgeoise dénommée « La feuille de trèfle poétique » (Das poetische Kleeblatt) rassemblant les spécialistes de l’art de l’épigramme et de l’élégie. On en connaît notamment un dialogue qui serait le plus ancien écrit rédigé en dialecte strasbourgeois. Sous le pseudonyme de Regewius zu den Treyen Buchen, Wieger publia également en 1698 un recueil de cantiques religieux sur les textes des évangiles dominicaux mis en musique par le responsable musical (Generalmusikinspektor) des sept paroisses protestantes de Strasbourg. Vers 1675, il s’installa à lena.

Œuvres: deux dissertations juridiques et Regewii geistliche Lieder aus denen Sonn- und etliche Festags Evangelien, 7698, in-12; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 992 ; Christian Gottlieb Joecher, Allgemeines Gelehrten Lexikon, t. 4, 1951 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, I, 356 ; II, 528 ; J. Froelich, « Une découverte alsatique: « Les joies du mariage » », Revue Alsacienne, 12, 1889, p. 449-465 ; J. Lefftz, Die gelehrten und literarischen Gesellschaften im Elsass vor 1870, Heidelberg 1931, p. 46 et s. ; K. F. Otto, Die Sprachgesellschaften des 17. Jahrhunderts, Stuttgart, 1972, p. 61.

Hélène Georger-Vogt et † Marcel Thomann (2002)