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WIDAL Henry Victor

Médecin, membre correspondant de l’Académie de Médecine, (I) (★ Wintzenheim 25.9.1826 d. Paris 1.10.1894). Fils d’Isidore Widal, propriétaire, et de Gatton Marx Samuel. Il fit des études à Colmar et Strasbourg et se voua à la médecine militaire où il arriva au grade d’inspecteur de l’armée; 1 fils Fernand (★ Dellys, Algérie, 1862 d. Paris 1929), membre de l’Académie de Médecine. Après la scolarité à l’école israélite de Wintzenheim, Widal fréquenta le collège de Colmar, puis la faculté de Médecine de Strasbourg. En 1848, il entra dans le corps de Santé militaire. C’est sous la direction de Michel Lévy, son maître au Val de Grâce, qu’il acquit les qualités de rigueur scientifique et de dévouement nécessaires aux médecins de l’armée. Il en donna la preuve lorsque envoyé dans l’oasis à peine conquise de Laghouat où, lui-même atteint d’ophtalmie et sa santé altérée par le climat malsain, il prodigua ses soins aux nombreux soldats blessés dans les combats et éprouvés par la chaleur du désert. Il prit ensuite part aux expéditions du sud et de la Grande Kabylie (1854-1857). Il quitta le service régimentaire en Afrique du Nord pour être attaché à une ambulance de l’armée d’Italie. Il assista à toutes les batailles de la campagne et, à Solférino, pansa les blessés sous le feu de l’ennemi (1859). Il séjourna encore quelques années en Algérie (notamment à Dellys) qui l’intéressait vivement et dont il décrivit les mœurs. En 1870, médecin en chef à l’hôpital de Maubeuge, il se distingua dans l’organisation de l’évacuation des nombreux blessés de Sedan et des champs de bataille du Nord. Presque seul, il eut à faire face à l’arrivée de continuels convois, ayant souvent plus de mille blessés à visiter; il suppléa à tout et fut admirable de dévouement et d’abnégation. Promu au grade de médecin principal, Il servit à l’hôpital de Gros-Caillou et à l’École d’application de l’artillerie et du génie, où il fut chargé de dispenser un cours d’hygiène militaire aux officiers élèves. À cette époque pré-pastorienne où l’on savait mal lutter contre l’infection qualifiée de « pourriture des hôpitaux », ce domaine fut l’objet de son activité, de son enseignement et de ses publications; il défendait des idées neuves et hardies. Après avoir occupé la direction du service de santé du 5e corps, il fut promu au grade de médecin inspecteur placé à la tête de l’armée d’Afrique. Il prit sa retraite en 1888, après 40 ans de service et 23 campagnes. Il collabora à plusieurs publications médicales, il donna de nombreux articles au Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales. Auprès de ses confrères, il avait acquis la réputation d’un clinicien éminent et l’Académie de Médecine lui avait ouvert ses portes comme membre correspondant pour la région d’Alger. Commandeur de la Légion d’honneur.

Journal de Colmar, n° 80 du 7.10.1894 et n° 84 du 21.10.1894; Hommage rendu à Madame F. Ebstein-Langweil et aux frères Widal, discours de M. le doyen Henri Weiss, président national de la Renaissance française, Wintzenheim, juillet 1966 ; Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, pour Fernand Widal.

Gérard Lincks (2002)