Animateur social, homme politique, (C) (★ Strasbourg 10.7.1871 † Strasbourg 25.11.1953). Fils de Michel Weydmann, sergent de ville, propriétaire de lavoir, puis restaurateur, et d’Anne Marie Kohler, fille de laboureur, ∞ 3.4.1894 à Strasbourg Philomène Louise Émilie Fleck (★ 14.11.1867 † Strasbourg 28.10.1926), fille de Joseph Fleck, marchand de gibier et poissonnier, et de Madeleine Schaeffer. Après avoir fréquenté l’école de la maîtrise de la cathédrale de Strasbourg, Weydmann fut employé de bureau à la brasserie Schutzenberger jusqu’en 1898. Il s’engagea très tôt dans les œuvres de charité, en particulier dans les conférences de Saint-Vincent-de-Paul. En 1898, il fut secrétaire du Cercle d’hommes, Fedelta-Fidelitas, puis président en 1901. Il entra au comité central de la Fédération des cercles d’hommes et de jeunes gens d’Alsace. Très intéressé par la question sociale, il fut conférencier pour diverses associations. En 1900, il fut secrétaire de la Fédération des œuvres de charité du diocèse, Caritas, et siégea ensuite au comité central de la Fédération Caritas d’Allemagne. En 1906, il entra comme secrétaire au service de l’assistance publique de Strasbourg et fut chargé de sa réorganisation. En 1909, il fut secrétaire général de l’Office municipal d’assistance publique, poste qu’il occupa jusqu’en 1926. Il publia de nombreuses études sur l’assistance publique, fonda et dirigea la revue Blätter für das Strassburger Armenwesen (novembre 1907-mars 1912), puis rédigea également les Elsass-Lothnngische Blätter fur Armenpflege (1910-1918). Durant la guerre, il fut très actif dans l’assistance aux mobilisés et à leurs familles. Après 1918, il poursuivit son action sociale et participa, en 1923, à la fondation de l’Office d’habitation à loyer modéré de la ville de Strasbourg. Vice-président du conseil d’administration de l’Office, il fut président en 1935, fonction qu’il exerça, avec l’interruption de l’annexion, jusqu’en 1945. Il fut également président-fondateur du Comité de patronage des Habitations à loyer modéré (HLM) et de la prévoyance sociale du Bas-Rhin et membre du Conseil supérieur des HLM. Weydmann participa à l’organisation du catholicisme politique alsacien dès la fin des années 1890 et fut orateur du Votksverein für das katholische Deutschland en Alsace. Favorable, dès 1900-1902, à un ralliement au Zentrum allemand, il entra au Centrumsverein de Strasbourg, sans doute dès 1903-1904. En 1919, il participa à la création du nouveau parti catholique alsacien, l’Union populaire républicaine (UPR) et fut vice-président de la section cantonale de Schiltigheim. De 1920 à 1928, il fut membre du Comité directeur du parti et assura la présidence de la Commission départementale du Bas-Rhin en 1927-1928. Élu conseiller général pour le canton de Woerth en 1919, mandat qu’il exerça jusqu’en 1931, il présida la Commission administrative du Conseil général de 1922 à 1928. Il représenta le Conseil général au Conseil consultatif d’Alsace et de Lorraine de 1920 à 1924. Élu député dans la circonscription de Wissembourg en 1928, il s’inscrivit au groupe de l’Union républicaine démocratique. Il fut membre de la Commission d’Alsace et de Lorraine, de la Commission des assurances et de la prévoyance sociale et de la Commission des douanes et conventions commerciales. De 1921 à 1934, il présida la Ligue des catholiques d’Alsace qui s’affilia, en 1925, à la Fédération nationale catholique du général de Castelnau. Il mena avec énergie, en étroite collaboration avec Mgr Ruch ©, le mouvement de protestation contre la politique anticléricale d’Édouard Herriot © en 1924-1925. Le mouvement de la Zukunft et le Heimatbund, en 1925-1926, l’amenèrent à réviser sa position au sein de l’UPR, où il se situait jusqu’à présent du côté de la tendance régionaliste. Il se rapprocha de l’aile nationale du parti et quitta l’UPR en novembre 1928 pour participer à la fondation, en décembre, de l’Action populaire nationale d’Alsace (APNA). En septembre 1929, il fut président de l’APNA du Bas-Rhin qui adhéra à la Fédération républicaine de Louis Marin en 1934. En octobre 1931, il fut battu aux élections cantonales par son adversaire UPR Georges Weiss © ainsi qu’aux élections législatives de 1932 par Charles Elsaesser ©. De 1933 à 1940, il siégea au conseil municipal de Wissembourg comme premier adjoint au maire. Durant l’annexion allemande, de 1940 à 1945, il se réfugia dans le sud de la France et se consacra aux associations d’évacués et de réfugiés. De retour en Alsace, il se retira de la vie politique et se consacra aux œuvres sociales et à diverses associations, comme la Société savante d’Alsace, dont il fut trésorier, et l’Amicale du Foyer de l’étudiant catholique, dont il fut président. Officier de la Légion d’honneur; commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand ; médaille de l’Assistance publique et de la Prévoyance sociale.
Das öffentliche Armenwesen in Elsass-Lothringen vor und nach der Einführung des Unterstützungswohngesetzes, Fribourg, 1910 ; L’assistance publique en Alsace-Lorraine avant et après l’introduction de la loi d’Empire sur le domicile de secours, Strasbourg, 1912; Fedelta-Fidelitas 1889-1914. Beitrag zur elsässischen Vereinsgeschichte als Festschrift zum 25. Stiftungsfeste, Strasbourg, 1914 ; Fürsorge für Kriegsteilnehmer und deren Angehörige, Strasbourg, 1915 ; Zentralstelle für ländliche Wohlfahrt-und Heimatpflege in Elsass-Lothringen. Ratschläge für die Kriegszeit, Strasbourg, 1916 ; Union des Catholiques de France, Strasbourg, 1925.
Haegy, Das Elsass von 1870-1932, II, p. 240 (portrait) ; Le Nouvel Alsacien du 27.11.1953; « In Mémoriam, J. Weydmann (1871-1953) », La bourgeoisie en Alsace, Strasbourg, 1967, p. 517-520 ; Jolly, dir., Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940, t. 8,1977, p. 3215-3216 ; Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris-Strasbourg, 1982 (portrait); Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7731-7732 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 460-461.
Christian Baechler (2002)