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WERNERT Paul

Archéologue, (PI) (★ Strasbourg 29.10.1889 † Strasbourg 19.9.1972). Fils de Florent Wernert., de Molsheim, clerc de notaire (C), et de Mathilde Ulrich (PI), ∞ 23.11.1934 à Colmar Claire Jeanne Ittel ; 1 fils, Michel. Tout en poursuivant des études secondaires au lycée de Strasbourg, puis, en 1909, des études supérieures à l’Université de Tübingen, Wernert s’intéressa très tôt au site quaternaire d’Achenheim où ses premières explorations le menèrent dès 1904. Il participa ensuite, entre 1910 et 1914, aux fouilles menées par l’Institut de paléontologie humaine, sous la direction de l’abbé Breuil et H. Obermaier, à la grotte du Castillo, en Espagne, et découvrit la grotte de la Pasiéga. Se trouvant en Espagne au début de la Première Guerre mondiale, il fut affecté au Musée national des sciences naturelles de Madrid et participa aux fouilles des cavernes du nord de l’Espagne, aux études glacialogiques dans les cordillères de la péninsule Ibérique, ainsi qu’au relevé des cavernes peintes et abris rupestres en Asturies. Après la guerre, de retour à Strasbourg, il devint rédacteur au journal La Dépêche-République, puis chancelier au consulat d’Espagne tout en continuant de surveiller le site d’Achenheim. En 1932, il fut nommé chargé de conférences à l’École d’Antropologie de Paris, et ce jusqu’en 1940. En 1933, il participa avec Teilhard de Chardin, l’abbé Breuil et Henri de Monfreid à une nouvelle mission de fouilles de l’Institut de paléontologie humaine en Somalie française et en Abyssinie. De 1932 à 1935, il collabora avec l’abbé Breuil à l’étude des terrasses de la Garonne et au relevé des peintures de la grotte des Trois Frères. Après son mariage, il partagea son activité entre les cours de paléoethnographie donnés l’hiver à l’École d’anthropologie de Paris et ses étés en Alsace où il poursuivit l’étude détaillée du gisement et de la stratigraphie d’Achenheim. Ce site constitua l’objet principal de la thèse qu’il soutint en 1956 à Strasbourg. En 1939, il fut chargé du cours de Préhistoire à l’Institut d’ethnologie. Durant l’annexion, entre 1940 et 1944, il exerça, lorsqu’il était présent en Alsace, la présidence de la Société pour la conservation des Monuments historiques d’Alsace, permettant à cette dernière de survivre malgré les difficultés. Après la guerre, il entra au CNRS et fut rattaché à l’Institut de géologie de l’Université. Il occupa aussi, de 1948 à 1964, les fonctions de directeur des Antiquités préhistoriques d’Alsace.
Son importante collection du quaternaire est partagée entre l’Institut de géologie de Strasbourg et le Musée national de la Préhistoire aux Ezies. Depuis 1982, le collège d’Achenheim porte le nom de « Paul Wernert ».

Il a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques françaises et européennes, de même que plusieurs contributions, en particulier dans le domaine de l’ethnoarchéologie, dans les Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire.

A. Thévenin, « Nécrologie », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 1972, p. 209; idem, « Paul Wernert, paléontologue et paléoethnographe », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1972-1973, p. 137-139; idem, « Nécrologie Paul Wernert, 1889-1972 », Revue d’Archéologie de l’Est, XXIV, 1973-1, p. 7-10 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7722 ; B. Schnitzler, La passion de l’Antiquité. Six siècles de recherches archéologiques en Alsace, Strasbourg, 1998, p. 310.

Bernadette Schnitzler (2002)