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WERNER Louis

Peintre religieux et portraitiste, (C) (★ Bernwiller, Haut-Rhin, 4.6.1824 † Dublin 12.12.1901). Fils de Valentin Werner, agriculteur, et de Christine Wetzel. ∞ 1861 à Dublin une jeune française qui dirigeait son propre atelier de photographie nouvellement créé; plusieurs enfants dont Alfred, portraitiste. Élevé dans une famille aisée et pieuse – un frère aumônier, un autre jésuite, une sœur bénédictine – Werner fréquenta le collège d’Altkich où Charles Goutzwiller © lui donna ses premières leçons de dessin. Puis il entra dans l’atelier de Gabriel Guérin © à Strasbourg. Il bénéficia également de l’enseignement de Jean Oster ©. Admis à l’École des Beaux-Arts à Paris (1847), Werner se perfectionna auprès de Delaroche, Horace Vernet et Ingres. Parmi ses autres maîtres, on trouve aussi Martin Drolling le Jeune ©, prix de Rome et académicien. De retour à Strasbourg, Werner tenta de voler de ses propres ailes. Après plusieurs séjours en Angleterre et en Irlande, il se fixa à Dublin (1856) qui devint sa deuxième patrie. Au fil des décennies, il devint le portraitiste attitré de l’aristocratie irlandaise. Influencé par les grands peintres anglais et van Dyck, il occupe aujourd’hui une place honorable dans la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle.

Son œuvre comprend d’une part des tableaux religieux de jeunesse (chemin de Croix de Bernwiller en collaboration avec Jean Oster; saint Arbogast ressuscitant le fils de Dagobert (1844) dans l’église de Munwiller, une sainte Thérèse pour Spechbach-le-Haut, une sainte Madeleine pour Haguenau, d’autre part des portraits de qualité dont celui d’un jeune homme (peut-être un autoportrait) au Musée d’Altkirch, ceux de ses parents, de Jean-Baptiste Schwilgué (1843) à l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg (signé par Gabriel Guérin, mais de la main de Werner. d’après le témoignage d’Alfred Werner) et de personnalités irlandaises comme Lady Guy Campbell (1860), Mrs H. Huband, Sir George Browne (1862). Quelques tableaux religieux datent aussi de la période dublinoise, notamment une Vierge avec l’Enfant Jésus. De son fils Alfred, on possède quelques œuvres dont un portrait de son père, sévère et pensif.

Strickland, Dictionnary of Irish Art, 1913 ; L. Kubler, « Le peintre alsacien Louis Werner », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 13, 1934, p. 131-149 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XXXV, 1942, p. 416 ; Images du patrimoine-Canton d’Ensisheim, 1990, p. 39 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs), Artistes-peintres alsaciens d’un temps ancien (1800-1880), Kaysersberg, Éditions Printek, 1991, p. 356 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg,
1991, p. 421.

Théodore Rieger (2002)