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WEISS Henri

Physicien (★ Paris 1893 † Paris 1978). Directeur de l’École nationale supérieure du pétrole et des combustibles liquides de l’université de Strasbourg. Fils de Georges Weiss ©, doyen de la faculté de Médecine de Strasbourg, et frère d’Alfred Weiss ©, professeur de chirurgie à cette faculté. ∞ 7.4.1930 Madeleine Geneviève Bauer, 2 enfants. H. Weiss fit des études scientifiques à Paris et devint en 1918 préparateur à la Sorbonne, dans le service de Le Chatelier. Il fut titularisé en 1920. Un congé lui fut accordé en octobre 1923 pour une mission en Angleterre en qualité de boursier Ramsay. Préparateur à l’Institut du pétrole de la Faculté des sciences de Strasbourg, puis, en janvier 1925, il fut recruté comme maître de conférences à l’École nationale supérieure du pétrole et des combustibles liquides de Strasbourg. Il en devint sous-directeur en 1926, et directeur en 1929. Promu professeur sans chaire en 1932, il fut titularisé le 1er octobre 1936, dans la nouvelle chaire de physicochimie des hydrocarbures. L’École de Strasbourg, créée le 26 août 1924 par les chimistes de la faculté des Sciences de Strasbourg, était la seule de ce genre en France et trouvait sa justification dans la proximité du seul gisement pétrolier disponible sur le sol français, celui de Pechelbronn, où Achille Lebel s’était illustré. Elle était destinée à former et perfectionner des ingénieurs et des chercheurs dans le domaine en pleine expansion des hydrocarbures. Elle draina vers elle un grand nombre d’étudiants étrangers venus d’Europe centrale, en particulier de Roumanie, où les champs pétrolifères étaient nombreux, et dont la collaboration intéressait la France au plus haut point afin de contrecarrer l’influence allemande dans cette zone. De nombreux échanges entre savants furent mis en place. Henri Weiss dirigea le laboratoire de chimie physique de l’école et travailla sur les huiles isolantes employées par exemple pour remplir les transformateurs électriques. En tant que directeur, il représenta l’École à toutes les réunions scientifiques, industrielles et administratives concernant les huiles minérales. Il s’impliqua fortement dans l’important congrès des sociétés industrielles organisé à Strasbourg en 1931. En 1927, 1930 et 1935, il fut associé au Comité électrotechnique français dans les sessions de la Commission électrotechnique internationale à Bellagio, Stockholm, et La Haye. Il prit part aux travaux de l’Association internationale d’essais de matériaux à Zurich en 1931, au World Petroleum Congress de Londres en 1931 et 1933, ainsi qu’à la Conférence internationale de chimie pure et appliquée en 1932. Il fut invité en septembre 1935 à Berlin, à l’assemblée annuelle de la Deutsche Gesellschaft für Mineralölforschung. La question du pétrole devenait un enjeu mondial, et le 2e congrès mondial du pétrole, qui se tint à Paris en 1937, mit en valeur les travaux de l’équipe strasbourgeoise. H. Weiss représenta aussi l’Office national des combustibles liquides à la réunion de l’International standard Association à Berlin. En 1939, au moment de la déclaration de la guerre, l’école dut quitter Strasbourg pour s’installer en partie à l’Institut de chimie et de technologie industrielle de Clermont-Ferrand et en partie à Toulouse. Mais, les élèves étant pour la plupart mobilisés, les enseignements furent suspendus. Après la Libération, seule fut reconstituée à Strasbourg la section de chimie, qui ne fonctionna d’ailleurs que jusqu’en 1947, date à laquelle fut créé à Rueil-Malmaison l’Institut français du pétrole. H. Weiss, qui avait rejoint Strasbourg en 1945 et exercé la fonction de doyen de la faculté des sciences cette année-là, fut maintenu dans son université d’origine, par une convention signée entre l’IFP et l’université de Strasbourg, mais accueilli à Rueil pour ses recherches. Cette situation dura jusqu’à sa retraite, le 30 septembre 1963. En 1951 il fut élu président de l’Association des techniciens du pétrole. Weiss fut ainsi pendant son séjour strasbourgeois une cheville ouvrière de l’École nationale supérieure du pétrole et des combustibles liquides de Strasbourg et un ambassadeur de la recherche française en matière d’hydrocarbures. Chevalier de la Légion d’honneur; officier de l’Instruction publique ; commandeur
du Phénix (Grèce) ; croix de commandeur de la Couronne de Roumanie.

Publications : Henri Weiss publia d’abord une traduction des Principes de chimie physique de Washburn, puis de nombreux articles sur ses recherches et sur la formation des ingénieurs ; H. Weiss, L’aspect scientifique de divers problèmes intéressant l’industrie du pétrole, conférence faite en séance plénière inaugurale du 2e Congrès mondial du pétrole, Paris, 1937 ; L’enseignement technique du pétrole, 2e congrès mondial du pétrole, Paris, 1937, Le pétrole, 1960.

Rapports annuels des doyens de l’Université de Strasbourg : 1926, 1945, 1963.

Who’s who in France, 1965-1966, p. 2766-2767.

Françoise Olivier-Utard (2007)