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WEINUM André

(★ Weyersheim 1748 †11.01.1811). Fils de Michel Weinum ∞ Anne Marie Hartrich. Docteur en médecine de l’Université de Montpellier. D’abord médecin « stipendié » de la ville de Wissembourg, il s’établit en cette qualité à Haguenau en 1784. Il créa la Société des Amis de la Constitution, proche du Club des Feuillants. Aux élections de décembre 1792, il fut porté à la tête d’une équipe municipale, mais doit immédiatement faire face aux éléments les plus révolutionnaires. Lors de l’invasion autrichienne de l’automne 1793, il se replia sur Strasbourg, où il fut receveur du tribunal révolutionnaire. Après le départ des Autrichiens, il reprit ses fonctions à Haguenau fin décembre 1793, mais en mars 1794, le représentant en mission, Bar, qui lui reprocha son attitude trop molle lors de l’occupation autrichienne le destitua. Il exerça alors son métier d’« officier de santé de première classe » à la fois à l’hôpital civil et à l’hôpital militaire. Toutefois, en novembre 1795, il fut à nouveau élu président du corps municipal, et confirmé dans ces fonctions en novembre 1796 et mars 1797. On lui reprochera par la suite d’avoir été trop bienveillant pour les émigrés et les prêtres, et d’avoir aidé François Xavier Nebel, le futur maire, à rétablir le culte catholique. Il fut finalement destitué par l’administration centrale du Bas-Rhin le 16 septembre 1797 après le coup d’État du 18 Fructidor. Il continua son activité comme médecin-chef de l’hôpital et fut rappelé à la vie publique en 1800 comme adjoint de François Xavier Nebel, dont la fille sera sa bru. Il fut un gros acheteur de biens nationaux : en 1806, il figura vingt-huitième sur la liste des trente plus imposés du Bas-Rhin. Il acheta notamment le couvent des Franciscains, presque totalement
détruit (à l’exclusion du rez-de-chaussée de l’aile orientale, à côté du Musée historique actuel), à la place duquel il fit construire une résidence (l’actuel hôtel du sous-préfet, donnant vers la rue du maréchal Foch). Il décéda comme médecin-chef de l’hôpital de Haguenau le 11 janvier 1811. Même s’il a montré son attachement aux idées révolutionnaires et s’il a notamment été en relation avec Euloge Schneider, il se montra toujours hostile au fanatisme et à l’extrémisme des jacobins et fit preuve d’un souci de réconciliation et d’apaisement.

J. Klélé, « Hagenau zur Zeit der Revolution », 1883 (trad. dans le tome XIX des Études Haguenoviennes 1993) ; Ch. Mull, Une industrialisation manquée. Histoire économique et sociale de Haquenau de la Révolution à 1870, 1974, t. I ; : CNRS, Grands notables du Premier Empire – Bas-Rhin, 1984.

Gérard Grasser (2002)