Famille de potiers et de poêliers actifs à Linsdorf aux XVIIIe et XIXe siècles.
- Joseph,
potier (★ Linsdorf vers 1743 † Linsdorf 12.12.1800). Fils de Jean Wanner, agriculteur, et d’Ursule Spenlinhauer. ∞ 21.11.1774 à Linsdorf Marie (Anne) Rey, fille de Jean Rey et Marie Schmitt ; 8 enfants dont Joseph (François) © 2. Lors du tirage au sort pour la milice provinciale en 1766, il était âgé de 23 ans et exerçait déjà le métier de potier de terre à Linsdorf. Cité comme prévôt de Linsdorf en 1786 et 1788. Il est le premier des Wanner dont le nom apparaît dans le livre des comptes de l’atelier de potier à la date de 1798.
- Joseph (François),
potier (★ Linsdorf 31.8.1780 † Linsdorf 26.1.1860). Fils de 1. ∞ à une date inconnue Catherine Schmitt, fille de Joseph Schmitt et de Secunda Gasser ; 9 enfants dont Denis (★ 30.11.1817 † Linsdorf 11.1.1881), célibataire, dernier potier de la famille, et Joseph (François) © 3. Le nom de Joseph figure souvent dans les cartouches placés au fronton des poêles ou sur l’élément central des frises blanches.
- Joseph (François),
potier, maire (★ Linsdorf 23.5.1823 † 11.8.1874). Fils de 2. Célibataire. Études au Collège des Jésuites de Dôle. Doté d’une solide culture artistique, il mit au point la production technique et dirigea l’atelier. Maire de Linsdorf, il était surnommé Hafelemayer. L’atelier Wanner, de père en fils, fabriquait toute la gamme de la poterie de ménage courante et avait comme spécialité la fabrication et la pose de grands fourneaux, munis de banquettes chauffantes couverts de plaques en grès, appelés Kunscht. Clientèle très diversifiée : agriculteurs, artisans, commerçants, personnalités communales et familles patriciennes de Mulhouse ou de Bâle possédant une résidence secondaire à la campagne. Il vendait dans tout le Sundgau. Difficultés en 1870 par suite de la réquisition des hommes et des chevaux pour les besoins de la guerre, puis reprise momentanée gênée par la présence des troupes prussiennes dans le village ; l’atelier déclina jusqu’à sa fermeture en 1874. Décor de poêles particuliers à l’atelier Wanner : couleur de fond tirant sur le brun sombre avec motifs finement tracés en un beau vert lumineux. Placée sous la corniche, une frise blanche à décor camaïeu bleu confère parfois un aspect plus riche. Petite quantité de céramique brune à pois vert (1840-1865 environ). Également carreaux à glaçure verte dont le monochromisme n’est associé à aucun motif en surcharge et qui se classent en deux tons de vert dont le second, le vert marin (le plus cher des décors de poêles), marquait le désir évident de magnifier l’une ou l’autre de ses constructions déjà traditionnelles. L’atelier de poêlier ferma quelques mois après sa mort.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 M 106 ; Recherches généalogiques du Centre départemental d’histoire des familles à Guebwiller ; R. Biery, « Notes sur la poterie sundgovienne d’autrefois », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1952, p. 38-39 ; R. Brender, « La paroisse Saint-Blaise et son clergé », ibidem, 1970, p. 18-23 ; Maisons paysannes d’Alsace n° 7, 1975 ; Encyclopédie de l’Alsace, X, 1985, p. 6067-6068 (article Poêle) ; A. Ganter, C. Grudler, Les vieilles familles du Sundgau, tome 2, 1994, p. 150-152.
Gabrielle Claerr-Stamm (2002)
