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WALTER Émile

Pharmacien, botaniste, (PI) (★ Barr 8.2.1873 † Saverne 13.8.1953). Fils d’André Walter, boulanger, et de Salomé Sauer. ∞ à Saverne 1.4.1902 Octavie Jenny Weiss, fille de Jules Weiss, de Strasbourg, négociant à Courbevoie, Hauts-de-Seine, et d’Amélie Klein ; 1 fille : Colette, épouse du docteur Jean Hoeffel. Il obtint en 1899 le diplôme de pharmacien et géra la pharmacie des Augustins à Colmar. Au cours de ses séjours dans le Haut-Rhin, il put étudier la flore du Sundgau, ce dont témoignent ses notes manuscrites dans la publication de Schaefer, « Die Gefässpflanzen des Kreises Altkirch », Jahresbericht 1893 des Gymnasiums, p. 1-73.
En 1901, il acquit la pharmacie du Poisson à Saverne, zone où les Vosges gréseuses environnantes ne présentent qu’une flore phanérogamique appauvrie. Il se consacra d’autant plus à l’étude minutieuse des ptéridophytes, en particulier les fougères. Il découvrit Polystichum aculeatum et individualisa parmi les fougères mâles l’espèce dite borreri. Il publia en 1907, dans le Bulletin de l’association philomathique (t. 3, p. 547-581), une liste de fougères de la région de Saverne. Devenu un des spécialistes nationaux, il entreprit un inventaire général des fougères voségo-rhénanes, travail interrompu par la Première Guerre mondiale. Dans le cadre de l’Association philomathique, il rédigea la Revue critique des travaux et informations intéressant la région voségo-rhénane. Sous sonnom parut au n° 4 du Bulletin de la Société niederbronnoise, de 1938, une Flore des châteaux féodaux en Vasgovie et, après la guerre, La végétation du Kochersberg dans un ouvrage collectif paru en 1949. En 1908, il guida les membres de la Société botanique de France au Hohneck et, malgré sa retraite prise en 1919 pour raison de santé, il put à nouveau la servir en 1926, lors de la « Session d’Alsace ». À cette occasion, il rédigea en 61 pages les Modifications survenues dans la flore d’Alsace et de Lorraine depuis 1870, date de parution de la Flore voségo-rhénane de F. Kirschleger ©. Dans cette étude, il signala une plante nouvelle pour la France (Sisymbrium loeseli), ce qui l’orienta vers les plantes adventices et l’amena à envisager la publication d’une nouvelle Flore d’Alsace en collaboration avec E. Issler © et E. Loyson © selon un contrat de 1931. La rédaction des trois volumes de leurs pages manuscrites fut interrompue par la Seconde Guerre mondiale et l’expulsion de Walter d’Alsace, suivie de la mort de ses associés. Retiré d’abord chez son gendre à Remiremont, puis dans le Jura à Passenans, il rentra à Saverne en 1945. Il assistait encore aux premières réunions hebdomadaires du nouveau comité de rédaction institué par Jean Maresquelle © en 1952 et animé par Alice Gagnieu, qui put faire paraître la flore en 1965. En raison de sa personnalité, Walter fut même sollicité dans la vie politique pour son patriotisme national s’opposant à l’autonomisme. Grâce à ses nombreuses notices parues dans la presse, il toucha un large public et apporta son soutien aux botanistes débutants. Vice-président de la Société botanique de France, de l’Association philomatique d’Alsace-Lorraine, du Club Vosgien. Chevalier de la Légion d’honneur (1938).

L’œuvre la plus marquante de Walter fut le Jardin botanique du col de Saverne au lieudit Stiermatt, où la présence de plantes calciphiles, expliquée par l’apport par ruissellement de résidus de matériaux calcaires utilisés pour la consolidation de la route du col, encore que le grès y soit celui des couches dites « intermédiaires » (avec strates argileuses et dolomitiques). Il put la réaliser grâce à la notoriété acquise auprès des instances adéquates au niveau cantonal, par le soutien du comité central du Club Vosgien, et par ses relations avec le monde des scientifiques nationaux, en particulier des botanistes du Muséum. L’inauguration, en 1932, de ce jardin marqua la vie savernoise. Il attire toujours un large public, ne serait-ce qu’en raison de ses collections d’orchidées indigènes.

L. Bachmeyer, Livre d’or de Saverne, ms, p. 458, 531 ; E. Redslob, E. Walter, Les Vosges n° 1, 1954 (photo) ; E. Rieb, « Les cinq frères Walter de Barr », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, V, 1971 (photo) ; G. Ochsenbein, « Émile Walter et la Flore d’Alsace », ibidem, XIX, 1985 ; Encyclopédie de l’Alsace, II, p. 752 (art. Botanique en Alsace).

Roger Engel et † Gonthier Ochsenbein ‘2002)