Conseiller général, fondateur de la Société d’histoire du Sundgau, (C) (★ Franken 5.11.1870, d’après son acte d’état-civil, 4.11.1870 d’après son acte de baptême, en réalité, dans la nuit du 5 au 6.12.1870 † 26.10.1958 ; inhumé à Carspach). Fils de Jean Walch, de Carspach, instituteur et secrétaire de mairie à Franken, et de Henriette Rohmer. ∞ | 25.4.1905 à Colmar Joséphine Durliat († 1933) ; 5 enfants, ? II Adèle Kauffmann, de Saint-Louis ; 1 fils. L’occupation de l’Alsace par l’Allemagne dans les mois précédents fit craindre au père que son fils soit considéré comme né allemand. C’est pourquoi il antidata sa naissance du 5 novembre 1870 dans les registres d’état-civil de la commune. Après des études primaires et secondaires à Altkirch, puis au petit séminaire de Zillisheim, Walch suivit des études vétérinaires à l’Université de Stuttgart, puis s’inscrivit à celle de Hanovre pour y préparer son doctorat. Il s’installa en 1898 à Dannemarie comme praticien, tout en rédigeant un ouvrage sur la race bovine du Sundgau, Der Sundgauer Landschlag, mais ce travail prit de l’ampleur et dépassa largement la matière d’une thèse. C’est pourquoi il présenta en 1903, à la Faculté vétérinaire de Berne, une étude traitant d’une affection à l’époque assez fréquente chez les jeunes taurillons : Der Ueberwurf, das Verschrtüren beim Ochsen. La Suisse était, en ce temps-là, le seul pays à délivrer un doctorat pour les vétérinaires. Walch fut donc le premier docteur vétérinaire d’Alsace. Il s’installa à cette époque à Colmar où il retrouva son ancien condisciple du petit séminaire de Zillisheim, dont il partageait les idées politiques, l’abbé Xavier Haegy ©. N’étant pas satisfait de sa situation professionnelle à Colmar, il présenta à Berne sa thèse sur la race bovine comme travail d’agrégation, ce qui lui valut le titre de Privatdozent (maître de conférence). En 1910, il devint vétérinaire d’arrondissement à Altkirch et fut fait chevalier du Mérite agricole en 1922. Très populaire dans le milieu rural du Sundgau, il fut élu comme UPR au Conseil général où il siégea d’octobre 1928 à septembre 1939. Lors des réunions de l’assemblée départementale, dont il fut le doyen d’âge à partir de 1935, il mettait en avant le rôle que pouvait jouer l’Alsace comme trait d’union entre deux cultures, et attirait déjà l’attention sur la nécessité d’une union européenne. En 1931, il fonda la Société d’histoire du Sundgau. Certains journaux refusant de publier ses appels, Walch fit personnellement campagne pour son idée, lors de réunions publiques. Pendant l’Occupation, Walch sut résister à toute tentative de mainmise de l’occupant sur la Société d’histoire. Pour éviter qu’elle ne devienne le porte-parole du nazisme, il n’organisa pas d’assemblée générale durant la guerre et perdit son poste de vétérinaire d’arrondissement à cause de ses opinions exprimées avec courage. À la Libération, il subit néanmoins des tracas de la part des autorités françaises.
Son travail de référence sur l’élevage bovin, Der Sundgauer Landschlag, devenu un véritable document ethnographique, fut publié en 1949. Les dernières années de sa vie furent consacrées à la rédaction d’une histoire de Carspach et de ses familles, restée à l’état de manuscrit.
Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris-Strasbourg, 1982, p. 412, 431, 740 ; E. Bilger, « In memoriam : Joseph Walch », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1958, p. 4-5 ; M. Nuninger, Préface de l’Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1959, p. 4.
Gabrielle Claerr-Stamm (2002)