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WAGNER Veit

Sculpteur sur bois et sur pierre (★ Haguenau avant 1470 †Strasbourg 1516 ?). Fils de Heintz (Heinrich) Wagner, menuisier (Kistner), encore en vie en 1501 et dont le nom apparaît en 1464-1465 dans un registre de loyers (Zinsbuch) de Haguenau (GG 317). Wagner acheta le droit de bourgeoisie à Strasbourg le 15 janvier 1495, se fit inscrire à la tribu de l’Échasse et ouvrit un atelier de sculpture que Hans Rott © croit pouvoir situer au croisement de la Grand-Rue et de la rue de la Chaîne (approximativement à l’emplacement actuel du restaurant de la Chaîne d’Or). Les décors en bois du nouvel orgue de l’église Saint-Georges, exécutés en 1492 (GG 254) et dont il ne reste rien, comptent parmi les premiers travaux connus de Wagner selon H. Rott. Pour le retable de l’autel de la Vierge, également disparu, placé jadis dans le chœur de la même église, Wagner avait touché 32 florins. À partir de 1500, Wagner travailla à l’exécution de la chaire en pierre dont le programme iconographique est décrit dans le contrat du 24 août 1500 publié par H. Rott, op. cit., p. 172-174. Wagner fut aussi chargé de l’exécution du maître-autel de l’église de Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg dont il ne reste que quatre grands reliefs placés actuellement sous l’orgue. On doit encore à Wagner deux crucifix en bois, l’un pour le chœur de l’église Saint-Nicolas à Haguenau, l’autre destiné au jubé de l’église Saint-Georges. Aucun des deux crucifix ne semble plus exister. Le 28 avril 1504, Wagner signa un contrat avec le conseil de fabrique de Saint-Georges pour la réalisation d’un Mont des Oliviers en bois, finalement exécuté en pierre pour le prix de 135 florins, en vertu d’un deuxième contrat daté du 21 octobre 1504 (voir H. Rott, op. cit., p. 174). Cette œuvre fut détruite pendant la Révolution de 1789. De la même année date le Saint-Sépulcre, installé d’abord à la Kapellkirche d’Obernai, placé actuellement dans l’église paroissiale. Vers 1512 environ, Wagner livra à la chapelle de l’hôpital de Baden-Baden un retable consacré à la Vierge. Le transport jusqu’à Hügelsheim se fit par bateau. Pour les autres œuvres attribuées à Wagner, ou à son atelier (le retable de Bergheim conservé au Musée Unterlinden à Colmar, le Mont des Oliviers de Nicolas Roeder, aujourd’hui dans le transept nord de la cathédrale de Strasbourg, la tête du Christ couronnée d’épines à la Bibliothèque humaniste de Sélestat, etc.), voir la thèse de R. Recht, op. cit., p. 284, 289 et 295. Selon le même auteur, Wagner peut être associé à Nicolas de Haguenau © et à Hans Hammer © dans l’élaboration des sculptures de la chaire de la cathérale. À l’appui de cette collaboration, sont citées les statuettes de saint Jacques et de saint Jean Baptiste. Les nombreux travaux cités laissent penser que Wagner devait se trouver à la tête d’un très important atelier de sculpture.

« Chronique strasbourgeoise de Jacob Trausch », Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, t. 15, 1890, n° 2633 ; C. A. Hanauer, Cartulaire de l’église Saint-George (sic), 1898, p. 426, n° 932 (H. Rott a procédé à la correction de quelques fautes de lecture) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 934-935 ; O. Schmitt, Oberrheinische Plastik im ausgehenden Mittelalter, Fribourg/Br., 1924, 56 p., 140 pl. : H. Rott, « Oberrheinische Meister des 15./16. Jh. Namen und Werke », Oberrheinische Kunst… Jg 3, H. 1/2, 1928, p. 66, 68 n. 4, p. 69-72) ; idem, « Baden-Baden im 16. Und 17. Jh », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, t. 41, 1928, p. 53 n. 45 ; L. Pfleger, « Der Veit Wagner Altar in der Alt St. Peterkirche zu Strassburg », Archives de l’Église d’Alsace, 1928, p. 341-346 ; W. Vöge, Nicolaus Hagenower, Der Meister des Issenheimer Hochaltars und seine Frühwerke, Fribourg/Br., 1931, p. 6 ; Hans Rott, Quellen und Forschungen zur südwestdeutschen und schweizerischen Kunstgeschichte im 15. und 16. Jahrhundert, Stuttgart, I, p. 80, 171-175, 213, 222, 255, 259, 260, 262, 266, 268-271 (ouvrage de base) ; A. M. Schwarzbacher, Das Hl. Grab in der deutschen Bildnerei des Mittelalters, Fribourg/Br., 1940, p. 23 ; G. Dehio, Handbuch der deutschen Kunstdenkmäler, IV B, Elsass und Lothringen, Berlin, 4e éd., 1942, p. 94 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, t. 35, 1942, p. 54 ; O. Pisot, « Le Saint Sépulcre de Veit Wagner et les vitraux de Pierre d’Andlau dans l’église paroissiale d’Obernai », Archives de l’Église d’Alsace, 1946, p. 324-326 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 12, 1986, p. 7660-7661 (V. Beyer) ; M. Fuchs, La sculpture en Haute-Alsace à la fin du Moyen Âge, Colmar, 1987, p. 330 (passim) ; R. Recht, Nicolas de Leyde et la sculpture à Strasbourg 1460-1525, Strasbourg, 1987, p. 284-297, 385-387 ; B. Parent, Haguenau. Art et architecture, Strasbourg, 1988, p. 189 (passim) (Cahiers de l’Inventaire n° 16) ; D. Toursel-Harster, J.-P. Beck, G. Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, 1995, p. 288.

† François-Joseph Fuchs (2002)