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VION Jean Jacques Henri

Archiprêtre de la cathédrale, (C) (★ Sélestat 23.11.1765 † Strasbourg 5.2.1839). Fils de Robert Vion, aubergiste À la fleur, et de Marie Anne Dengler. Aîné de 14 enfants dont 8 survécurent. Après des études à Sélestat, puis à Molsheim, enfin au collège royal de Strasbourg où il était inscrit en 1782, il poursuivit ses études au Grand Séminaire de Strasbourg. Après son ordination sacerdotale en 1789, il exerça les fonctions de régent au collège de Molsheim, puis, pour cause de Révolution, il émigra à Mannheim, où il fut prédicateur à la cour du duc Maximilien de Deux-Ponts. Revenu en Alsace, il signa le 9 décembre 1800 à Sélestat le serment de fidélité à la Constitution de l’an VIII. Curé de Sainte-Foy à Sélestat à partir de mai 1803, malgré l’opposition de Bosque, curé de Saint-Georges, il s’y distingua rapidement par la bonne tenue théologique de ses sermons. En 1810, Mgr Saurine © le nomma chanoine titulaire et archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg, fonctions qu’il exerça jusqu’à sa mort. Ses talents de prédicateur lui valurent l’estime de l’évêque de Strasbourg, qu’il accompagna lors de ses tournées de confirmation. Le 9 mai 1813, il signa à Soultz l’acte de décès de Mgr Saurine, où il est qualifié improprement de parent. Il fut immédiatement choisi par le chapitre comme vicaire capitulaire avec André Hirn ©, puis Thiébaut Lienhart ©, en attendant la nomination du nouvel évêque. L’abbé Trombert estima alors qu’il parlait un allemand, mélange de la Basse-Saxe avec le Palatinat, inintelligible pour le peuple et qu’il était un esprit assez borné avec des dehors façonnés par l’usage. De fait, les mandements de Vion exaltèrent la gloire de l’empereur. Après la chute de Napoléon Ier, il se rallia immédiatement au roi et le chapitre l’envoya, dès avril 1814, complimenter Louis XVIII et le rendre sensible à l’ouverture du Grand Séminaire. Au retour de Napoléon Ier, il argua habilement que la politique du clergé est la religion, puis fut plutôt apprécié au début de la Restauration, au point que le préfet et le général Rapp © le proposèrent comme évêque de Strasbourg. Après la nomination de Mgr de Croy © en 1820 à ce poste, il accompagna le prélat dans sa première tournée de confirmation du Haut-Rhin et dut s’effacer devant Lienhart. En 1837, son nom circula éphémèrement pour succéder à Mgr Le Pappe de Trévern ©, mais ce fut André Raess © qui l’emporta au moment où étaient imprimés ses sermons sous le titre Vertheidigung des Christesthums gegen die falschen Systeme des modernen Urtglaubens.

P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle (1815-1830), Strasbourg, 1960, t. III; P. Adam, Histoire religieuse de Sélestat, Sélestat, 1975, t. III; R. Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Église catholique en Alsace au XIXe siècle (1802-1870), Strasbourg, 1975; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle, Strasbourg, 1986, p. 7624; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, 1987, p. 440-441; Cl. Muller, « Le clergé catholique à Strasbourg en 1814 d’après les notes de l’abbé Trombert », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, t. 20, 1990, p. 41-54 ; idem, « Relation de l’ordination faite à Strasbourg par Mgr Cortois de Pressigny (23 au 26 juin 1819) », Archives de l’Église d’Alsace, 1993-1994, p. 247-249.
Portrait inédit au Grand Séminaire de Strasbourg.

Claude Muller (2002)