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VIELLARD François Christophe Nicolas Juvénal, dit VIELLARD-MIGEON

Maître de forge, homme politique (★ Belfort 29.11.1803 † Méziré 2.10.1886). Fils de Jean François Viellard ©. ∞ 12.12.1835 à Méziré Laure Marie Migeon (★ Méziré 18.7.1813 † Paris 30.3.1900), fille de Jean Baptiste Migeon © ; 3 enfants. Après une courte période d’apprentissage dans l’industrie drapière de Sedan, Viellard revint s’initier au monde des forges auprès de son père. N’ayant que 17 ans, à la mort de celui-ci, il ne put que constater jusqu’en 1825 la gestion malheureuse de Christophe Antonin. Très rapidement, il affirma sa personnalité tant par ses capacités industrielles reconnues que par son âpreté en affaires. Provoquant la licitation de la société Viellard et Antonin, il céda en 1833 l’ensemble des installations métallurgiques à la Compagnie des forges d’Audincourt. Sollicité alors dans de nombreux domaines pour ses compétences, il soumissionna d’abord la construction de deux ponts à Besançon avant de s’employer à l’industrie de la visserie-boulonnerie. En effet, en épousant Laure Migeon, il entra dans la société « Migeon et fils » pour en prendre la direction en moins de dix années, avec l’assentiment appuyé de son beau-père au détriment de Jules Migeon ©, d’abord sous la raison sociale Migeon et Viellard (1845), puis Viellard Migeon et Cie (1856). Sous son impulsion la société obtint plusieurs médailles aux expositions universelles (argent en 1839 et 1844, or en 1849 et 1855), enregistra une augmentation constante des bénéfices et amena les Japy à créer en 1867 le Comptoir des quincailleries réunies de l’est, maison de vente commune, dont la moyenne annuelle du chiffre d’affaires s’éleva à 13 068 692 francs jusqu’en 1884. Il agrandit considérablement le patrimoine forestier et sut intéresser ses trois fils à l’entreprise, préservant le patrimoine industriel du partage, jetant les bases d’un capitalisme familial encore en vigueur actuellement. Il fut également à l’origine de nombreuses œuvres à caractère philanthropique (hospice de Delle, église de Morvillars, écoles congréganistes, cités ouvrières…) empreintes d’un catholicisme social naissant dans la région, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Maire de Méziré depuis 1840, il fut révoqué en juillet 1857 pour ses prises de position dans l’affaire Jules Migeon. il fut aussi conseiller d’arrondissement (1840-1848), conseiller général du canton de Delle (1848-1880) et élu comme candidat de l’opposition au Corps législatif (1869-1871). Battu en 1871 aux élections législatives, il entama alors en 1876 un mandat de sénateur qui fut reconduit en 1882, siégeant parmi les conservateurs. Chevalier de la Légion d’honneur (1855).

Fonds privé Viellard-Migeon et dossier « Traités de société » ; Archives départementales du Haut-Rhin, 2M30, 2M31, 2M40, 2M43, 2M45, 2M47, 2M46, 3M26, 3M36, 3M42, 7M31, 7M37, 9M10, 9M12, 9M13, 9M14, 1T667 ; Archives départementales du Territoire de Belfort, 3Q 18-70 Déclaration de mutation par décès, 1N60 et 1N61 Procès-verbaux des délibérations du Conseil général du Territoire de Belfort, Sessions de 1871 à 1885 ; Archives nationales F1b I 230-18 (notice de 1870), F1c V Haut-Rhin 4 (notice de 1852), F18 494 A Presse ; Annuaire administratif, judiciaire, industriel, commercial et agricole du Territoire de Belfort, 1874, 1877, 1880, 1882, 1884 ; Musch, notice Juvénal Vieillard. « Nécrologie », Revue Alsacienne, XII, 1886, p. 578 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 918-919 ; Jolly, dir., Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940, V, p. 515 ; P. Leuilliot, « Les élections alsaciennes de 1869 », Revue d’Alsace, 1961, p. 90-93 ; Igersheim 1,1981, p. 299 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7566 ; Nicolas Stoskopf, Les patrons du Second Empire, Paris, Picard Éditeur, 1994, notice n° 70 ; O. Conrad, Les conseillers généraux du Haut-Rhin…, thèse, t. IV, p. 198-200 ; E. Anceau, Dictionnaire des députés du Second Empire, Rennes, 1999, n° 599, p. 359-360.

Pierre Lamard (2002)