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VETTER Théodore Robert Louis

Médecin, historien de la médecine, (C) (★ Strasbourg 19.06.1916). Fils de Robert Joseph Vetter, sans profession, et d’Eugénie Gademann. ∞ 8.11.1939 à Saint-Malo Madeleine Sellenet (★ Dijon 23.2.1918) ; 4 fils : Jean-Marie, directeur de l’Institut d’anatomie pathologique, Pierre, docteur en médecine, ophtalmologiste, Christophe, docteur ès lettres, économiste, Denis, professeur d’hépato-gastroentérologie. Nommé en 1939 au concours de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, il a été mobilisé en octobre de la même année dans l’armée française. Revenu en Alsace, il a été incorporé de force dans le service de santé de la marine allemande d’août 1943 à août 1945. De retour à Strasbourg, il s’est tourné vers les études médicales. Reçu docteur en médecine en 1948, après avoir soutenu sa thèse sur Les complications osseuses par circulaire du cordon, il a acquis l’expérience de la médecine générale pendant cinq ans. Reprenant à Paris des études complémentaires de biologie médicale, il a obtenu divers certificats, ainsi que le diplôme de l’Institut Fournier (1953). Dès lors, il a exercé les fonctions de « conseiller pour la recherche médicale » dans l’industrie pharmaceutique à Paris jusqu’à sa retraite en 1978. Un intérêt particulier pour l’histoire de la médecine l’a conduit naturellement à prendre une part active à la Société française d’histoire de la médecine ; il en est devenu successivement secrétaire général, président, puis membre d’honneur. Dans le même temps, il a apporté régulièrement sa contribution à l’enseignement de la discipline médico-historique à la faculté de Médecine de Paris. Membre actif de la Société internationale de l’histoire de la médecine (1967), il a été également nommé correspondant des Sociétés d’histoire de la médecine du Mexique (1972) et de Suède (1978). Associé national de l’Académie de Stanislas (1967) et membre de la Société anatomique de Paris (1976).

Une aptitude précoce pour le dessin, encouragée par Georges Ritleng ©, directeur de l’École des Beaux-Arts de Strasbourg, a été cultivée toute sa vie. Elle se rencontre avec la médecine et son histoire par l’ex-libris. Il en a réalisé près de 200, la plupart pour des médecins, et a été récompensé à deux reprises par le Salon des médecins: médaille d’or en 1963, médaille d’honneur en 1964. Lauréat de l’Académie de Médecine, prix Burckly, 1963. Plusieurs publications sur la recherche du témoignage graphique en histoire de la médecine dans les marques de bibliothèque.

Participation active à de nombreux congrès internationaux : André Vésale (Bâle, 1964), Aspects de l’art dentaire à Strasbourg (Sienne, 1968) ; Histoire naturelle et médecine à travers les relations entre la Grande-Bretagne et Strasbourg du XVIe siècle à la Révolution (Londres, 1972). Il a dirigé la réalisation d’expositions : Commémoration du bicentenaire de la naissance de Jacques Daviel (Paris, 1962) ; L’École de Paris et la naissance de l’anatomie pathologique (musée Dupuytren, Paris, 1967) en collaboration avec P.-P. de Saint-Maur ; L’École anatomique strasbourgeoise, Jean-Frédéric Lobstein (Strasbourg, 1967) ; Documents pour servir à l’histoire de la médecine à Strasbourg, 1164-1872 (Strasbourg, 1980) en collaboration avec G. Foessel. Il a dirigé plusieurs thèses de doctorat en médecine.

Parmi une centaine de publications, citons les sujets suivants : Jacques Daviel et l’extraction de la cataracte ; Hippocrate et son influence avec un commentaire de ses œuvres complètes traduites par Littré tomes II à IV (Paris, 1983) ; Histoire de l’art dentaire, histoire de la circulation sanguine avec notamment Un siècle d’histoire de la circulation du sang de Galien à Vésale 1564-1664 (Bâle, 1965). La naissance de l’anatomie pathologique et de la médecine anatomo-pathoclinique notamment à Strasbourg avec J. F. Lobstein, L’histoire de l’enseignement médical. Il s’est intéressé à plusieurs personnalités dominantes de l’histoire de la médecine : Claude-Nicolas Le Cat (Grand Prix Le Cat de l’Académie), Jean-Baptiste Winslow (conférence Université de Copenhague, 1970), publications sur l’usage du vin en médecine. Il a contribué très activement à l’étude de l’histoire de la médecine à Strasbourg, surtout lorsque la retraite le ramena dans sa ville natale. Outre ses travaux consacrés à Lobstein, il a écrit plusieurs articles dans la revue Saisons d’Alsace et a contribué à l’ouvrage collectif Histoire de la médecine à Strasbourg (1997). Il a rédigé de nombreuses notices pour le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne.

Marie-Odile Stempfer (2002)

† Strasbourg 8.7.2004.

Jean-Marie Le Minor, « Hommage au docteur Théodore Vetter (1916-2004) », Histoire des Sciences médicales, XLI, n° 2, 2007, p. 139-148.

Philippe Legin (avril 2022)