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VERSCHNEIDER

Mignée de facteurs d’orgues (C) mosellans originaires de Folschwiller qui produisit en 130 années près de 300 orgues installés dans le grand Est de la France.

  1. Jean Frédéric I,

(★ Sarreguemines 13.6.1771 † Puttelange 9.2.1844), sixième enfant de Michel, facteur d’orgue établi après 1775 à Puttelange, et d’Anne Kayser. ∞ 1803 Anne-Marie Sadler. 10 enfants dont 4 devinrent facteurs d’orgues. Il débuta son œuvre en Moselle en 1802 et construisit son premier instrument d’importance en 1808 pour l’église de Rémering où son frère Jean-François avait été nommé curé de la paroisse. Il fut le seul facteur d’orgues en Moselle durant les 30 années qui suivirent la Révolution. Il assura de manière décisive l’implantation d’orgues dans les paroisses rurales. Ses instruments se distinguent par la somptuosité des buffets néo-baroques, richement sculptés, avec des moulures rehaussées d’or et les tourelles de pédale (trompes), typiques du style mosellan. Il s’agit là de souvenirs des buffets construits jadis en Sarre et dans le Palatinat. Quant au style instrumental, Jean Frédéric associait le style français et le style germanique.

2. Les frères Verschneider dont Jean Frédéric II, (1810-1884), Jean-Georges (1815-1865), Nicolas (1818-1899), Charles (1825-1865),

fils de 1, tous nés à Puttelange. Caroline, leur sœur aînée (1808-1851) épousa Georges Krempf, laboureur-voiturier ; leur fils, Jean-Georges (1836-1919) devint, en 1866, l’associé de Nicolas puis, en 1868, son gendre. Les frères Verschneider apprirent la facture d’orgue chez leur père, puis à Paris chez le facteur John Abbey. En 1838, Jean-Frédéric Il présenta, au nom de ses frères, un devis pour la construction d’un grand orgue dans la cathédrale de Metz. En 1846, il s’installa dans l’atelier de Puttelange où il fait partie du conseil municipal ; Jean-Georges et Nicolas s’établirent à Rémering, village voisin de Puttelange. Il se créa ainsi deux ateliers, qui firent partie d’une seule et même entreprise, laquelle introduisit en Moselle l’esthétique de la facture d’orgue parisienne. L’entreprise connut alors un grand succès en Moselle, en Alsace, en Franche-Comté et en Bourgogne. Jean-Georges devint maire de Rémering en 1860 et mourut le 1er octobre 1865. Nicolas s’associa avec Jean-Georges Krempf. En 1871, les commandes augmentèrent et les deux ateliers commencèrent à devenir plus indépendants l’un de l’autre. L’évolution des styles sonores devint plus marquée, le premier restant plus traditionnel jusqu’à la mort de Jean-Frédéric II le 12 décembre 1884. À Rémering, les derniers orgues furent construits en 1898, avec traction mécanique. Nicolas décéda le 29 juin 1899 ; Jean-Georges Krempf œuvra jusqu’au début du XXe siècle. Les Verschneider installèrent une trentaine d’orgues en Alsace : Bas-Rhin : Dehlingen (1822), Obermingen (1826), Rosteig (1826), Domfessel (1838-39), Bischtroff-sur-Sarre (1843), Sarrewerden protestant (1843), Herbitzheim (1850), Haegen (1853), Boersch (1865), Gerstheim catholique (1879), La Vancelle (1887). Haut-Rhin : Brinckheim (1860), Linthal (1862), Flaxlanden (1863), Geishouse (1863), Hombourg (1863), Traubach-le-Haut (1866), Rantzwiller (1868), Baldersheim (1872), Aspach (1875), Durmenach (1875), Roderen (1876), Berentzwiller (1877), agrandissement de l’orgue Sébastien Herd (ca. 1830), Zimmersheim (ca 1880), reconstruction de l’orgue Joseph Rabin ©, 1787, Rammersmatt (1881), Bruebach
(1885), Diefmatten (1886), Bettendorf (1888).

Schontz P., Orgues en Lorraine mosellane, Saint-Dié, 1988, Ménissier F., Une importante lignée d’organiers mosellans, les Verschneider, Les grandes dynasties de facteurs d’orgues lorrains, Saint-Dié, 1989, p. 21-48 ; Inventaire national des orgues, Lorraine, Moselle (Sc-Z), (textes par Lutz Christian et Ménissier François), Metz, 1999, p. 2563-2568.

Charles-Léon Koehlhoeffer (2007)